Ce qu’il faut savoir sur l’avenir de la technologie
Des voitures autonomes aux voyages dans l’espace en passant par l’intelligence artificielle, des experts répondent à vos questions sur l’avenir de la technologie.
Bien que la technologie semble gagner en vitesse, elle suit une formule prévisible appelée la loi de Moore, laquelle prédit avec justesse le rythme des avancées technologiques humaines depuis près de six décennies. En ce qui concerne l’avenir de la technologie, la loi de Moore suggère que le nombre de transistors dans une puce informatique va doubler environ tous les deux ans, ce qui constitue un indicateur fiable de la vitesse à laquelle la technologie va changer et de l’ampleur de ces changements.
Et même si la loi de Moore s’est confirmée pendant tout ce temps, cela n’a pas arrêté d’autres tendances technologiques d’avancer beaucoup plus rapidement que les puces informatiques n’arrivent à le faire.
De la nouvelle course à l’espace opposant des milliardaires comme Elon Musk et Jeff Bezos aux grandes avancées de l’intelligence artificielle (IA) faisant fonctionner robots et voitures autonomes, nous allons répondre à certaines questions cruciales afin de vous mettre au parfum de ce qu’il faut savoir sur l’avenir de la technologie. Assurez-vous aussi de bien maîtriser certains termes technologiques dignes d’un expert en informatique.
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À quand la voiture autonome?
Comme les auteurs de livres de science-fiction nous le promettaient depuis les années 1920, la vision d’une voiture autonome nous amenant au travail pendant que nous lisons les nouvelles s’est avérée plus compliquée à mettre en pratique que la théorie le laissait croire.
De soi-disant caractéristiques de systèmes avancés d’assistance à la conduite (ADAS) sont disponibles dans certains véhicules comme les voitures électriques Tesla, mais ne constituent pas ce qui pourrait être considéré comme une conduite autonome. L’outil de pilotage automatique de Tesla peut vous aider à rester dans votre voie pendant que vous conduisez sur l’autoroute, mais il est seulement classé de niveau 2 dans le système automatisé en cinq phases développé par SAE International, une organisation des normes de conduite. Le niveau 5 constituerait une expérience de conduite complètement autonome, c’est-à-dire sans avoir à mettre les mains sur le volant. Nous n’en sommes pas encore là.
Aux États-Unis du moins. «Si vous regardez la Chine, les grandes villes comme Shanghai and Shenzhen possèdent des voitures autonomes assurant le transport de passagers», révèle Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center for Automotive Research à Duisburg, en Allemagne. Les taxis autonomes, qui sont exploités par les géants automobiles et technologiques chinois, font partie d’un plan national visant à accroître les ventes de véhicules de niveau 4 à environ 20% des ventes totales d’ici 2030 – ce niveau permet aux conducteurs de décrocher mentalement tout en devant garder leurs mains sur le volant ou à proximité.
Mais ce qui fonctionne en Chine ne fonctionnera pas nécessairement ailleurs, admet Ferdinand Dudenhöffer – notamment en raison des différences d’attitude sur la manière dont les données devraient être utilisées. Si les citoyens chinois acceptent que leurs déplacements en voiture soient surveillés et analysés afin d’améliorer la circulation, les Américains, par contre, peuvent être réticents à accepter cette surveillance. Des préoccupations relatives à la vie privée pourraient ainsi les empêcher de se la couler douce au volant lors de leurs trajets quotidiens. Les voitures autonomes doivent constamment générer des données à partir de leurs senseurs et de leurs logiciels afin de prendre des décisions de conduite, sinon c’est l’accident.
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Qu’est-ce que le métavers?
Vous n’avez probablement pas pu éviter de parler du métavers au cours des derniers mois. Mais qu’est-ce que c’est exactement? D’abord utilisé par l’auteur de science-fiction Neal Stephenson dans un roman publié en 1992, le terme métavers est devenu une vision de l’avenir de la technologie dans nos vies. Et si l’on en croit le battage médiatique, c’est là où nous vivrons le reste de nos vies numériques. Mais qu’est-ce que le métavers, exactement?
«Le métavers est un univers où nos vies physique et numérique convergent davantage», de dire Cathy Hackl du cabinet-conseil Futures Intelligence Group. En d’autres termes, le métavers est un espace virtuel en 3D auquel il est possible d’accéder en portant un casque de réalité virtuelle, permettant ainsi d’ajouter des éléments de la vie numérique au cœur de notre quotidien. Vous pourriez par exemple assister à des concerts et à des conférences dans le métavers, mis en scène dans une représentation numérique en 3D d’une boîte de nuit ou d’un centre de conférences. Par ailleurs, vous pourriez magasiner des chaussures dans un magasin virtuel Nike ou commander de la nourriture dans un McDonald’s virtuel pour ensuite vous faire livrer le tout à votre maison réelle.
«Le métavers est l’avenir d’Internet. Mais c’est aussi une question d’améliorer la connectivité», selon Cathy Hackl. Jusqu’à présent, presque toute l’attention autour du métavers a porté sur la compagnie anciennement appelée Facebook puis rebaptisée Meta pour nous faire comprendre à quel point elle croit en l’avenir du métavers. Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, souhaite qu’un milliard de personnes vivent, travaillent et se divertissent dans le métavers d’ici 2030.
Mais Cathy Hackl nous met en garde contre le fait de voir le géant des réseaux sociaux comme le cœur du métavers. «Le métavers n’est pas une seule compagnie. Et une compagnie seule ne peut pas le bâtir non plus.» Il n’est pas non plus rendu possible par une seule technologie, même si la façon «d’entrer» dans le métavers en ce moment consiste à porter un casque de réalité virtuelle.
Bien que l’initiative première revienne à Meta, l’idée sera reprise par d’autres. Et juste parce que nous avons maintenant une idée de ce à quoi le métavers ressemblera, ça ne veut pas dire qu’il sera comme ça finalement, avertit Cathy Hackl. «Ma façon d’expliquer ça est que nous sommes à bord d’un train à grande vitesse, destination métavers. Nous ne connaissons pas les arrêts, mais nous avons une idée de l’endroit où nous allons.»
Les robots voleront-ils nos emplois?
Les films de science-fiction se transformant souvent en cauchemar dystopique, on s’inquiète de l’issue que prendra la révolution des robots pour les cols bleus qui forment la base de la main-d’œuvre. D’ici 2035, un emploi sur trois pourrait être occupé par de véritables robots, prédit la société de conseil aux entreprises PwC.
Selon Jonathan Aitken, un expert en robotique à l’université de Sheffield au Royaume-Uni, «la robotique est traditionnellement appliquée aux processus entrant dans les catégories suivantes: sale, monotone et dangereux. L’automatisation d’un processus répétitif est toujours réalisable. Le manque de variabilité signifie que le processus est le même chaque fois. C’est pourquoi les robots se retrouvent naturellement dans la production automobile.» C’est le cas depuis que les premiers robots ont fait leur apparition sur les chaînes de fabrication.
Mais ce ne sont pas seulement les cols bleus qui sentent la pression venant de la montée des robots. Les cols blancs sont aussi touchés, particulièrement ceux qui s’occupent du tri de données, une tâche convenant bien à l’intelligence artificielle. Les services financiers constituent un secteur qui s’est tourné vers l’automatisation pour faire des transactions. Lorsqu’un ordinateur peut choisir des actions mieux et plus rapidement qu’un humain, il est logique de l’utiliser, et c’est ce que presque toutes les firmes de Wall Street font.
Les emplois où les travailleurs sont moins susceptibles d’être remplacés par des robots comprennent ceux en soins de santé, même si les robots chirurgicaux – qui sont contrôlés à distance par des professionnels de la santé dans le but d’exécuter des procédures plus précises – sont déjà utilisés dans les hôpitaux. Toutefois, la douceur et la bienveillance rassurante d’une infirmière ou d’un médecin d’expérience ne peuvent être reproduites par un robot automate.
«C’est important de se poser la question à savoir si nous voulons ou non que les robots effectuent certaines tâches, note Jonathan Aitken. En remplaçant un humain, particulièrement dans un rôle d’humain, on nous demande d’accepter le robot. C’est quelque chose qui prendra du temps à faire car les gens aiment toujours les gens.» Les opinions continuent de diverger sur l’avenir de l’intelligence artificielle. Ses pleins effets étant incertains, il ne nous reste plus qu’à attendre pour le découvrir.
Qu’est-ce qu’un JNF?
Autant les JNF sont tendance, autant ils sont mal compris malgré qu’ils puissent parfois valoir 44,2 milliards de dollars. Les lettres JNF signifient «jetons non fongibles», lesquels sont des objets numériques uniques ne pouvant être échangés ou copiés en raison de leur cryptage.
«Ce que la majorité des gens considèrent comme un JNF est une œuvre d’art», explique Nick Donarski, fondateur de ORE System, une compagnie qui s’occupe de technologie JNF. Par exemple, au lieu de posséder un tableau physique, vous pourriez acheter la propriété d’un JNF, c’est-à-dire une œuvre d’art numérique originale. Certaines des plus grandes vedettes internationales, notamment Gwyneth Paltrow, Paris Hilton et Jimmy Fallon, font fièrement étalage de leurs collections de JNF.
Les vedettes ont souvent dépensé des centaines de milliers de dollars pour acheter le droit de propriété d’un JNF venant de collections affichant des thèmes comme «singes qui s’ennuient» et «punks pixélisés».
En dépit de l’appui de gros noms, les JNF ont fait face à une vague de critiques. Ils finissaient par être volés ou on découvrait que les images utilisées n’appartenaient pas légalement aux artistes à l’origine de ces créations. D’autres projets de JNF ont révélé des arnaques permettant aux créateurs de s’enrichir rapidement alors que ceux qui possédaient l’œuvre d’art devaient payer la note.
Si les JNF arrivent à surmonter les effets de la publicité négative, ils pourraient devenir un élément de technologie couramment utilisé. Le mot clé est «si».
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À quoi doit-on s’attendre en termes de course à l’espace?
Il y a 50 ans, les astronautes voyageaient dans l’espace à bord de fusées conçues, construites et entretenues par la NASA et financées par le gouvernement. De nos jours, les astronautes sont souvent des milliardaires profitant d’une expédition en orbite basse à bord d’une fusée qu’ils ont payée de leur poche.
Ce changement semble être un pas de géant, mais c’est logique, précise Laura Seward Forczyk, fondatrice de Astralytical, une entreprise-conseil en matière d’espace. «La civilisation moderne compte de plus en plus sur l’espace.»
D’énormes quantités de satellites orbitent autour de notre planète en nous connectant à tout, des cellulaires à Netflix en passant par les GPS, et de grosses sommes sont investies dans l’entretien de ces systèmes. «Ça ne fait pas tellement les manchettes, en général, mais il y a des raisons économiques pourquoi les compagnies privées veulent aller dans l’espace», explique Mme Forczyk.
Et en en apprenant plus sur comment mettre des fusées et des satellites en orbite, les entreprises privées sont en mesure d’aider les organismes comme la NASA dans leurs missions. C’est important parce que la NASA elle-même connaît maintenant des restrictions budgétaires. Du sommet de 1966 où les dépenses en termes de course à l’espace occupaient 4,4% du budget fédéral, ces dépenses représentent maintenant moins de 0,5% du budget total du pays.
«La NASA recourt à des sociétés commerciales pour construire beaucoup de pièces de quincaillerie afin d’effectuer de nombreux transports de charges scientifiques à la surface de la Lune», précise-t-elle. On espère que des gens suivront – peut-être d’ici 2025 mais plus réalistement d’ici 2030, selon elle. Si vous vous demandez pourquoi nous retournons sur la Lune alors que des hommes y ont déjà marché, la réponse est que nous n’en avons exploré qu’une partie.
«Nous en savons pas mal plus, mais nous en savons également si peu, déclare Laura Seward Forczyk. Nous voulons y retourner avec des gens pour en apprendre davantage, mais, plus important encore, nous voulons y retourner pour y vivre et y travailler.»
Certains voient la Lune comme une éventuelle zone de transit pour l’exploration humaine de l’espace intersidéral. La planète Mars est considérée comme le prochain point de départ vers l’ultime frontière. Savoir si nous y arriverons de notre vivant est une autre question…
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