Mon cancer de la peau: faits vécus

Le mélanome se soigne très bien, mais la prévention et le diagnostic précoce sont essentiels. Des victimes du cancer de la peau racontent leur histoire afin de vous aider à mieux comprendre la maladie.

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Détectez un possible cancer de la peau en inspectant vos grains de beauté.
ALBINA GLISIC/Shutterstock

Un grain de beauté qui sort de l’ordinaire

J’ai toujours bien maîtrisé l’ABCD du mélanome, un moyen mnémotechnique de dépistage. Mais j’ai négligé le « E ». En décembre 2015, en me rasant les jambes, j’ai remarqué un grain de beauté sur la partie extérieure de mon genou gauche. Il avait toujours été là, mais paraissait soudain plus foncé.

Il était pourtant symétrique, avait une bordure régulière, je ne lui voyais qu’une couleur et il restait de petit diamètre. Rien de sérieux, ai-je songé alors, tout en me promettant de le faire contrôler dès que j’aurais le temps.

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Détectez un possible cancer de la peau en surveillant l’évolution de vos grains de beauté.
ISTOCK/IRMAN

E pour évolution

J’ai fini par voir mon médecin de famille trois mois plus tard. « Il n’y a sans doute pas lieu de s’inquiéter. » Elle se voulait rassurante, mais elle m’a tout de même pris un rendez-vous chez le dermatologue. Le «E» que j’avais négligé fait référence à l’« évolution » et, quand il s’agit de détection du cancer de la peau, c’est la lettre la plus importante.

Lisa Kellett, dermatologue à Toronto, a examiné le grain de beauté et aussitôt procédé à une biopsie. Les résultats sont arrivés une semaine plus tard: mélanome malin au stade 1.

« C’est bien la preuve que le cancer de la peau ne correspond pas toujours aux critères ABCD », a-t-elle fait remarquer.

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Le cancer de la peau progresse au Canada.
 LightField Studios/Shutterstock

Le cancer de la peau au Canada

En nette progression au Canada, le cancer de la peau représente un tiers de tous les nouveaux cancers, avec 80 000 nouveaux cas chaque année – plus que ceux du sein, de la prostate, des poumons et du côlon réunis. Le facteur de risque le plus important reste la protection inadéquate de la peau, insiste la dermatologue.

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Évitez le cancer de la peau en retirant rapidement les cellules cancéreuses.
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Après la biopsie…

Après la biopsie, j’ai subi une deuxième intervention pour retirer de la peau en profondeur autour de la tumeur afin d’éliminer toute cellule cancéreuse. Lors de mon rendez-vous à l’hôpital, les 80 sièges de la clinique étaient occupés par des patients de tous âges et de tous milieux. Voici ce que vous devez savoir sur les hôpitaux avant un éventuel rendez-vous.

Après quelques heures dans une salle d’attente, on se lasse de son téléphone. Alors on raconte son histoire. J’ai fait la connaissance d’un ouvrier d’une cinquantaine d’années qui avait travaillé toute sa vie sur des chantiers ; on lui retirait un troisième mélanome dans le dos. Et d’une jeune étudiante en soins infirmiers qui n’avait pas 30 ans et à qui on enlevait son deuxième mélanome – sa mère en était morte.

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Évitez le cancer de la peau en limitant l’exposition aux UV.
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Les dangers des rayonnements ultraviolets

Si de 80 % à 90 % des cancers de la peau sont causés par les rayonnements ultraviolets, le mélanome se développe à partir de cellules pigmentaires de l’épiderme saines, les mélanocytes. Comme toutes les cellules de notre organisme, elles peuvent devenir cancéreuses. Chez l’homme, la plupart des mélanomes apparaissent sur la poitrine et le dos ; chez la femme, plutôt sur les jambes. Mais ils peuvent se développer sur la plante des pieds, la paume des mains ou dans la bouche.

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Évitez le cancer de la peau en vous protégeant du soleil.
Freebird7977/Shutterstock

Mal protégés du soleil

Ceux à qui l’on diagnostique un cancer de la peau se souviennent souvent de s’être mal protégés du soleil à un moment donné de leur vie. J’ai immédiatement pensé à mes étés passés à enseigner la voile dans un camp pour filles dans le nord de l’Ontario. Plonger dans le lac avec des fillettes de neuf ans pour gréer un dériveur Laser lavait mon écran solaire – appliqué à la hâte et, je l’avoue, de façon sporadique – avant même que j’aie mis les voiles.

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Le cancer de la peau peut se déclarer suite à des coups de soleil à répétition.
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Coups de soleil à répétition

Linda Thiessen, de Coquitlam, en Colombie-Britannique, se souvient des journées ensoleillées sur les pentes de ski où il faisait si chaud qu’elle enlevait son couvre-chef et finissait la journée avec un vilain coup de soleil sur le front. En 2003, on l’opérait d’un premier cancer de la peau – un carcinome basocellulaire. « Le diagnostic m’a effrayée, se souvient Linda, 63 ans, mais par chance, la tumeur était superficielle et facile à soigner. »

Par la suite, on lui a retiré par excision (ablation complète par incision) et par biopsie (ablation partielle) 12 autres carcinomes basocellulaires. Elle connaissait la chanson. Mais en 2013, quand elle a remarqué une nouvelle tache sur sa tempe, elle n’a rien fait. Son mari souffrait d’un parkinson avancé et sa santé déclinait. « Je me réveillais la nuit à 3 h en me disant que je devais absolument me faire examiner puis, le matin, je commençais une nouvelle journée, se souvient-elle. La petite croûte sur ma tempe était le dernier de mes soucis. »

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Détectez le cancer de la peau le plus tôt possible.
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Un diagnostic rapide accélère la prise en charge du patient…

mais la plupart des Canadiens semblent ignorer qu’un cancer de la peau ne se soigne pas toujours facilement. En 2015, après le décès de son mari, Linda a enfin consulté un dermatologue qui lui a diagnostiqué son 14e carcinome basocellulaire. Elle avait trop tardé à le faire examiner et a dû subir une chirurgie de Mohs.

Cette technique chirurgicale permet d’identifier et de retirer la tumeur par couches, en préservant les tissus sains adjacents. On l’utilise pour les carcinomes épidermoïdes et basocellulaires, ainsi que pour certains mélanomes. C’est un véritable progrès par rapport à des opérations où on retire avec la tumeur visible une partie des tissus sains qui l’entourent, puis on attend les résultats de la pathologie. Avec la chirurgie de Mohs, on s’assure au moment de l’intervention d’avoir enlevé toutes les cellules cancéreuses ; le patient a donc moins de risque de subir une autre opération et a de meilleures chances de guérir.

Pour éviter une attente de neuf mois en Colombie-Britannique, en 2016, Linda s’est fait opérer à Edmonton par le Dr Mariusz Sapijaszko. Le chirurgien lui a expliqué que le cancer avait déployé des ramifications sous sa peau. Il a dû retirer six couches de tissu en cercles de plus en plus larges avant de trouver du tissu sain.

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Plus le cancer de la peau est détecté tôt, moins le traitement est invasif.
ISTOCK/KUPICOO

Plus la détection du cancer est tardive, plus le traitement est invasif

D’où l’importance du diagnostic et de la prévention. « Apprenez à connaître votre corps, recommande le Dr Sapijaszko. Si vous notez un changement qui perdure au-delà d’un ou deux mois, consultez un médecin. » Il ajoute que, dans la plupart des cas, ce sont les patients et les membres de leur famille qui découvrent le cancer de la peau. « Nous savons diagnostiquer le cancer, mais c’est le patient qui le trouve. »

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Détectez un possible cancer de la peau en inspectant votre corps une fois par mois.
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S’examiner chaque mois

Marcie Ulmer, dermatologue médicale et esthétique à Vancouver, recommande de s’examiner de la tête aux pieds une fois par mois. « Le cancer de la peau est le plus aisé à dépister de tous, comparativement aux cancers du foie, des poumons ou des ovaires, par exemple, dit-elle. Pris à temps, il se soigne très bien. »

Mais elle insiste, la prévention reste essentielle. « Les méfaits du soleil sont cumulatifs. On ne peut pas revenir en arrière, mais il est toujours temps de changer d’habitude. »

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Éviter le cancer de la peau en utilisant un bon écran solaire.
verona studio/Shutterstock

Les écrans solaires sont indispensables

En 2012, Sophie Belanger, 45 ans aujourd’hui, se faisait retirer sous l’œil gauche ce qui ressemblait à un bouton; c’était un carcinome basocellulaire. « Je n’ai aucun souvenir de ma mère m’appliquant de l’écran solaire sur la peau, confie la femme d’affaires de Calgary. C’était comme ça, à l’époque. » Elle a deux adolescentes pour qui se protéger du soleil coule de source. « C’est dans leur mode de vie, dit-elle. Quand elles jouent au football, l’écran solaire fait partie de l’équipement. »
Les écrans solaires ne présentent malheureusement pas tous la même efficacité, précise Ken Alanen, dermatologue, dermatopathologiste et spécialiste de la chirurgie de Mohs pour le cancer de la peau à Calgary. Un facteur de protection solaire (FPS) supérieur à 40 n’est qu’un outil promotionnel, explique-t-il. « À 40, vous êtes déjà protégé à 98 %. Au-delà, il n’y a pas grande différence. »

Aussi, le FPS protège surtout des UVB, qui constituent 5 % des rayons UV, mais pas des UVA, qui comptent pour les 95 % restants. Or on croit aujourd’hui savoir que les UVA contribuent au développement des cancers de la peau et peut-être même les causent. « Les UVB, c’est ce qui vous brûle, dit-il. Bronzer, c’est dangereux ; le bronzage sain n’existe pas. »

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Cancer de la peau: ne vous fiez pas au maquillage pour vous protéger des UV.
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Le maquillage ne protège pas du soleil

Enfin, ne comptez pas sur un hydratant ou sur le maquillage pour vous protéger du soleil. Le Dr Alanen souligne que la FDA américaine prévoit d’interdire toute allusion à la protection solaire sur les crèmes hydratantes et le maquillage.

J’ai sorti mon fond de teint préféré pour soumettre sa composition à Ken Alanen : 5 % de dioxyde de titane et autant d’oxyde de zinc. « Le titane ne bloque pas suffisamment les UVA, et aucune des deux concentrations à 5 % ne suffit, a-t-il fait remarquer. Ce produit est sans doute un cosmétique convenable, mais ses bienfaits cliniques sont douteux. » Voilà pour mon « écran solaire » de prédilection.

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Cancer de la peau: un bon écran solaire contient au minimum 20% de zinc.
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Le zinc, recommandé par le dermatologue

« Le zinc est naturel – c’est essentiellement de la pierre broyée – et bloque toute la gamme du rayonnement ultraviolet. C’est également le composant qui résiste le plus longtemps. » Le produit idéal en contient au moins 20 %. Assurez-vous de connaitre ces 6 préjugés sur les écrans solaires avant de choisir le votre.

Depuis mon diagnostic, il y a deux ans, j’ai investi dans un nouvel écran solaire. J’aime toujours autant le plein air, mais vous me trouverez désormais sous un chapeau à large bord ou à l’ombre si l’indice UV – l’échelle de mesure de l’intensité du rayonnement ultraviolet – est égal ou supérieur à trois. Un professionnel examine ma peau tous les six mois et mes grains de beauté seront désormais systématiquement photographiés pour qu’on puisse les comparer d’un rendez-vous à l’autre. (L’application MoleMapper, conçue par un scientifique pour aider sa femme à surveiller ses grains de beauté entre deux visites chez son dermatologue, est disponible chez Apple.)

Mais surtout, j’examine chaque centimètre carré de ma peau tous les 15 du mois. J’espère évidemment ne rien trouver mais, le cas échéant, je ne serai jamais trop occupée pour m’en préoccuper.

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Contenu original Best Health Canada

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