90% des gens ignorent qu’ils souffrent d’apnée du sommeil – et vous ?

Un expert médical explique comment vous pouvez être testé – et les dangers qu’il y a à ne pas le faire.

La somnolence diurne est un signe d'apnée du sommeil.ISTOCK/STOCK_COLORS

Apprendre qu’on souffre d’une maladie est toujours effrayant et stressant, même si vous êtes tout de suite mis sous médication et obtenez un plan de traitement. La simple idée que votre corps ne fonctionne pas bien soulève l’inquiétude. Que se passera-t-il en cas de complication ? Et si je fais partie des 2% de personnes dont l’état ne s’améliore pas ?

Mais n’est-il pas encore pire d’être malade sans le savoir ? Certains cancers ne seront pas détectés à moins d’un dépistage. De nombreuses victimes de maladie cardiaque ne se rendent compte du danger qui les guette qu’une fois dans l’ambulance. Mais il existe une maladie encore plus sournoise.

On estime que des centaines de milliers de Canadiens souffrent d’apnée du sommeil et que la grande majorité n’en est pas consciente. Le Dr Joseph Krainin, un spécialiste du sommeil, attribue le fait que tant de gens souffrent sans le savoir d’apnée du sommeil à deux causes : de nombreux médecins ne sont pas formés en médecine du sommeil et le public sous-estime en général les ravages de cette maladie sur leur santé.

«La population n’est souvent pas très conscientisée quant au fait que les ronflements chroniques et la carence de sommeil peuvent être dus à un grave problème médical sous-jacent, explique-t-il. Les gens voient les ronflements comme une simple contrariété ou une manifestation amusante du corps, au même titre que les odeurs corporelles.»

Mais les dangers de ne pas savoir vont bien au-delà des troubles respiratoires. Sélection du Reader’s Digest a déjà signalé à quel point il était risqué d’ignorer les symptômes de l’apnée du sommeil, mais il faut savoir aussi que, non traitée, cette maladie vous rend trois fois plus susceptible de mourir que ceux qui n’en souffrent pas et que votre risque de mourir d’un cancer ou d’une maladie cardiovasculaire est multiplié par quatre et cinq respectivement. Vous pourriez également avoir un taux cholestérol anormalement élevé, des irrégularités du rythme cardiaque et faire du diabète de type 2.

Un sondage effectué auprès de 300 personnes souffrant d’apnée du sommeil a aussi révélé que la moitié suspectaient depuis des années qu’ils souffraient ce mal sans se faire soigner pour autant.

«Il existe une grosse part de déni parmi les gens qui savent qu’ils sont à risque mais ne font rien parce que se faire soigner, ça veut dire le “masque” ou la “machine”, ajoute le Dr Krainin, en faisant référence aux machines de ventilation spontanée en pression positive continue (CPAP). Souvent, ils sont par ailleurs en bonne santé et refusent d’accepter l’idée qu’ils puissent souffrir d’un problème médical.»

Si vous soupçonnez que vous faites de l’apnée du sommeil, vous devez subir des tests qui vont déterminer si vous souffrez réellement de ce problème. On vous fera souvent passer une nuit en clinique avec des capteurs fixés à votre corps et une caméra qui enregistre chacun de vos mouvements. Certaines cliniques du sommeil proposent maintenant de vous fournir les appareils vous permettant de faire ces tests dans le confort de votre foyer. Les résultats sont enregistrés sur un moniteur avant d’être transmis au laboratoire pour analyse.

L’efficacité des machines CPAP pour le traitement de l’apnée du sommeil et la prévention des problèmes de santé qui y sont associés fait l’unanimité parmi le corps médical, indique le Dr Krainin. Elles n’ont virtuellement aucun inconvénient tant et aussi longtemps qu’elles restent propres. Ceux qui souffrent de ce trouble du sommeil devraient consulter leur médecin afin d’obtenir un traitement qui convient à leurs besoins.

Vous aimerez aussi:

Apnée du sommeil: 9 symptômes et signaux à ne jamais ignorer

12 troubles du sommeil (autres que l’apnée) que vous devriez connaître

11 étirements inspirés du yoga pour une bonne nuit de sommeil

La paralysie du sommeil : 10 choses terrifiantes

Tiré de RD.com : 90 Percent of People Don’t Know They Have This Disorder—Do You?