10 causes de démence que l’on peut traiter avant qu’il ne soit trop tard

Nous avons tous connu un être aimé qui souffrait de démence et perdait l’esprit. Vous vous inquiétez parfois de vos propres oublis. Toutefois, la confusion et les pertes de mémoire ne sont pas toujours irréversibles.

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Des maux de tête persistants et des migraines peuvent être des symptômes d'une tumeur au cerveau.
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L’Alzheimer n’est pas la seule forme de démence

Les petites pertes de mémoire sont normales. Mais quand elles se mettent à interférer avec la vie, ou que surgissent des symptômes d’amnésie, il faut consulter le médecin. Lisez sur les habitudes des gens qui ont une mémoire exceptionnelle pour savoir comment la stimuler. La démence est courante : elle touche plus de 47,5 millions de personnes dans le monde. Ce n’est pas une maladie en soi : c’est un terme général (comme cancer) qui englobe différents types de déficiences mentales. La plupart des démences – maladie d’Alzheimer, démence vasculaire (mini AVC), maladies de Parkinson, d’Huntington et de Creutzfeldt-Jakob – sont irréversibles : on peut les traiter, mais elles ne sont pas curables. Or un cas de démence sur cinq serait déclenché par une maladie que l’on peut traiter. « Un diagnostic de démence n’est pas la même chose qu’un trouble cognitif qui imite la démence », explique Kevin James, fondateur de Dementia.org. « Certaines pathologies s’accompagnent parfois de symptômes qui ressemblent à ceux de la démence; si l’on peut traiter ces pathologies, les symptômes diminuent. »

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Certains médicaments peuvent affecter la couleur de vos selles.
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Mauvais choix de médicaments

Le manque de sommeil peut entraîner des problèmes de mémoire. Les médicaments, sur ordonnance ou en vente libre, qui vous aident à dormir peuvent donner des symptômes qui imitent la démence. « Certains médicaments donnent de la confusion et aggravent la démence », dit la pharmacienne Mollie Scott, doyenne associée de l’école de pharmacie Eshelman (Université de Caroline du Nord). Il s’agit de ceux qui ont des propriétés anticholinergiques : médicaments qui traitent l’incontinence et les bronchopneumopathies, de même qu’antihistaminiques, somnifères et antidépresseurs. On pense à la diphénhydramine, que contient le Benadryl, et aux somnifères en vente libre comme ZzzQuil et Unisom. « Les personnes âgées en prennent sans savoir que ces médicaments peuvent diminuer leur mémoire, leur causer de la constipation et de la rétention urinaire, dit Mollie Scott. J’ai vu une femme de 70 ans qui s’inquiétait de sa mémoire. Elle avait des difficultés à dormir ; or elle prenait 50 mg de diphénhydramine au coucher. Elle a cessé de prendre le médicament et ses symptômes se sont améliorés. »

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Des infections urinaires non traitées chez les personnes âgées pourraient être un symptôme de démence.
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Infections des voies urinaires

On identifie parfois mal chez les personnes âgées les symptômes typiques d’une infection urinaire (IU) – température, douleur et besoin urgent d’uriner. Si on ne traite pas l’IU, le patient peut avoir des symptômes qui ressemblent à ceux de la démence : délire, confusion, agitation et hallucinations. « Dans les résidences pour personnes âgées, les IU sont endémiques. Il est facile de croire que des patients ont un accès soudain de démence, explique Kevin James. Pourtant, si on leur prescrit un antibiotique, les symptômes disparaîtront. Encore faut-il penser à cette possibilité. » Par ailleurs, la fièvre et les autres effets secondaires chez les personnes qui combattent une infection, comme la maladie de Lyme, la méningite ou une encéphalite, peuvent aussi donner des symptômes semblables à ceux de la démence.

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Il pourrait y avoir un lien entre la démence et la perte de l'ouïe.
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Perte auditive

Plusieurs études récentes ont montré un lien entre la perte de l’ouïe et la démence. On croit que le port d’appareils auditifs pourrait retarder ou prévenir la démence. Dans une étude, on a découvert que la perte de l’audition s’accompagne d’une accélération du déclin cognitif chez les personnes âgées. Celles qui deviennent sourdes sont plus susceptibles de montrer des signes de démence que celles qui entendent. Une autre étude a révélé un lien entre la perte auditive et une accélération de l’atrophie cérébrale. « Vous entendez avec votre cerveau, pas avec vos oreilles », explique Carole Rogin, présidente de l’Hearing Industries Association (HIA). Le sujet ne perçoit plus correctement les sons, et ses fonctions cognitives s’en trouvent affectées, car il n’est plus capable de gérer les informations auditives et de les intégrer. « Les recherches indiquent que même une perte légère de l’ouïe entraîne un déclin cognitif parce la personne doit faire trop d’efforts pour se souvenir de ce qu’elle a entendu », conclut Carole Rogin.

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La procrastination est une réponse du cerveau qui lutte.
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«De l’eau dans le cerveau»

L’hydrocéphalie à pression normale est « une accumulation de liquide céphalo-rachidien qui cause une pression sur les tissus cérébraux », explique Kevin James. Les symptômes caractéristiques sont la difficulté à marcher, les pertes de mémoire et la perte de contrôle de la vessie. C’est une maladie rare, mais selon l’Hydrocephalus Association, plus de 700 000 Américains en sont atteints. Quelque 80 % d’entre eux reçoivent un diagnostic erroné d’Alzheimer ou de maladie de Parkinson. Vous entendrez l’expression : « avoir de l’eau dans le cerveau ». Kevin James conclut : « Non traitée, cette maladie peut provoquer une démence à long terme. Le drainage de liquide avec un shunt (dérivation vers l’abdomen du patient) permet d’améliorer les symptômes. »

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La perte d'appétit peut être un symptôme de dépression.
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Dépression

Les personnes qui souffrent de dépression font parfois une pseudodémence, trouble cognitif causé par une maladie psychiatrique (comme la dépression) et non pas par une atteinte du système nerveux central. « Le cerveau fait l’objet de nombreuses recherches et on ne comprend pas bien le lien entre la démence et la dépression », explique Kevin James. Les études montrent que la pseudodémence se voit typiquement chez les personnes âgées et qu’elle peut régresser si l’on traite la dépression. « La dépression rend le cerveau moins efficace, et cause un déficit cognitif, de la confusion et de la difficulté à prendre des décisions », selon le Dr Dylan Wint, spécialiste des troubles cognitifs au Centre du Cerveau de la Clinic Lou Ruvo (Cleveland). « On a la preuve que d’importantes structures de la mémoire régressent durant les épisodes de dépression. On ne comprend pas bien pourquoi, mais la mémoire revient lorsque l’accès dépressif est traité avec succès. »

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Les personnes qui souffrent de dépression font parfois une pseudodémence.
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Traumas

« Un AVC, une blessure à la tête, une commotion cérébrale, toute atteinte physique du cerveau est un facteur de risque de démence parce que les tissus cérébraux ont été lésés », ajoute Kevin James. Les blessures à la tête dans les sports ou dans les accidents de voiture chez les jeunes adultes, de même que les chutes chez les personnes âgées, peuvent provoquer des hématomes sous-duraux (épanchements de sang entre les méninges). Ces hématomes peuvent s’accompagner de symptômes comparables à ceux de la démence : perte de mémoire et confusion. Certains traumas entraînent des lésions cérébrales permanentes. Cependant, les médicaments et la chirurgie peuvent renverser les symptômes, constatent les scientifiques.

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Hypertension: pour réduire votre pression artérielle, cessez la malbouffe.
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Carences nutritionnelles

En général, notre alimentation – produits laitiers, œufs, viande et poisson – nous fournit suffisamment de vitamine B12. Certaines personnes cependant font une carence en B12 due à une maladie rare : l’anémie pernicieuse. Non traitée, cette anémie donne des symptômes qui rappellent ceux de la démence. Les personnes qui en souffrent sont incapables d’absorber la vitamine B12 à partir de leurs aliments. La carence s’accompagne de confusion, irritabilité et apathie. Des injections de B12 corrigent la carence et soulagent les symptômes. On peut aussi avoir des symptômes de démence en cas de déshydratation, de carences en vitamines B1 ou B6, de manque ou d’excès de sodium ou de calcium. Les recherches montrent aussi un lien de causalité entre une insuffisance en vitamine D et la démence. « En Amérique du Nord, de tels problèmes sont dus à une alimentation pas assez variée ou de piètre qualité, de type malbouffe, dit le Dr Dylan Wint. Les causes en sont l’ignorance, les troubles psychiatriques, l’abus de substances, entre autres. »

La vitamine B12 peut également aider contre la dépression.

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Une piètre santé cardiovasculaire augmentent le risque de troubles de la mémoire et de démence.
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Problèmes cardiaques ou pulmonaires

Une piètre santé cardiovasculaire (artériosclérose ou durcissement des artères) et tout ce qui entrave la circulation ou accroît l’apport de sang au cerveau (mini AVC) augmentent le risque de troubles de la mémoire et de démence. « Si votre santé cardiovasculaire est bonne, votre santé cognitive le sera aussi », explique Kevin James. On a prouvé qu’une bonne alimentation pour le cœur, comme le régime méditerranéen, ralentit le déclin cognitif et diminue le risque d’Alzheimer. Une autre étude montre qu’une détérioration de la fonction pulmonaire et une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), qui diminuent l’apport d’oxygène au cerveau, augmentent le risque de perte de mémoire et de démence. Si l’on intervient rapidement et que l’on traite la MPOC, on peut retarder ou prévenir l’apparition de la démence.

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Parmi les causes de la prise de poids, le diabète de type 2.
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Diabète

Près de 6 millions de personnes au Canada (760 000 au Québec) souffrent du diabète. Dans cette maladie, le glucose (sucre) sanguin s’élève à des niveaux supérieurs à la normale : c’est ce que l’on appelle l’hyperglycémie. Quand ces niveaux deviennent trop élevés ou trop bas (hypoglycémie), les études montrent que les diabétiques peuvent avoir des pertes de mémoire et d’autres symptômes semblables à ceux de la démence. La plupart du temps, la régulation de la glycémie renverse le problème. Mais le diabète peut augmenter le risque à long terme de pertes de mémoire et d’Alzheimer. « On dit parfois de l’Alzheimer que c’est le diabète de type III », nous apprend Kevin James.

Six millions de Canadiens sont atteints de prédiabète. Sachez reconnaître les symptômes et comment prévenir le diabète et le prédiabète.

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Un abus d'alcool ou de drogues peut causer des sautes d'humeur.
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Alcoolisme

L’abus d’alcool détruit des cellules cérébrales dans des zones critiques pour la mémoire, la prise de décision et l’équilibre. Les alcooliques peuvent montrer des symptômes apparentés à la démence parce qu’ils ont des carences en vitamines. (Buvez-vous trop ? Voyez quelle est la quantité d’alcool la plus sécuritaire.) La thiamine (vitamine B1) aide les cellules cérébrales à produire de l’énergie, mais quand ses taux baissent trop, les cellules ne fonctionnent plus bien. C’est le syndrome de Korsakoff. « La thiamine diminue chez les alcooliques, explique Kevin James, et sa carence mène aux pertes de mémoire, à la confusion et à d’autres problèmes cognitifs. » L’abstinence ne corrigera pas immédiatement la situation, mais un style de vie santé le fera. « On estime qu’on peut éliminer un tiers des risques de démence par la pratique régulière d’exercices physiques, une vie mentale active, la prévention du diabète, l’arrêt du tabac, la correction de l’hypertension, le traitement de la dépression et la consommation minime ou modérée d’alcool (1 à 2 verres par jour) », conclut le Dr Dylan Wint.

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