Hyperactivité et alimentation: quel lien entre alimentation et hyperactivité?

Des chercheurs tentent de comprendre le rôle de l’alimentation sur l’hyperactivité. Faut-il bannir les aliments transformés de notre assiette? Nous faisons le point sur les travaux effectués à ce sujet.

Hyperactivité: les aliments jouent-ils un rôle dans la hausse de l'hyperactivité?Shutterstock

Hyperactivité: quelle est l’influence de l’alimentation?

Les parents dont l’enfant souffre d’hyperactivité ont l’impression que l’enfant est continuellement en mouvement, impulsif, perturbateur et incapable de se concentrer. De nombreux chercheurs émettent l’hypothèse d’un déséquilibre de la chimie cérébrale, mais aucune cause précise n’a encore été identifiée.

Ces dernières années, on a suggéré que l’alimentation pouvait être une cause possible de l’hyperactivité – une idée que de nombreux spécialistes écartent toutefois. Si des carences nutritionnelles peuvent avoir un impact sur le comportement, la malnutrition est rarement un problème dans les pays industrialisés. Par ailleurs, les dizaines d’études qui ont été menées sur ce sujet n’ont pas pu prouver que l’alimentation intervient dans l’hyperactivité.

Cela dit, des parents et quelques médecins croient qu’il peut y avoir un lien chez certains enfants. L’hypothèse de l’alimentation a été émise en 1973 par Benjamin Feingold, un allergologue de Californie. D’après lui, l’hyperactivité serait due à une sensibilité à des additifs alimentaires et à des salicylates que l’on trouve dans les fruits, certains légumes et l’aspirine.

Ce spécialiste recommandait donc d’éliminer tous les aliments contenant des agents de conservation, des colorants et des exhausteurs de saveur, de même que les sources naturelles de salicylates, notamment les fraises et la plupart des baies rouges. La moitié de ses patients hyperactifs ayant vu leur état s’améliorer, des médecins et des parents commencèrent à suivre ses conseils.

Des preuves scientifiques insuffisantes

Or, les résultats de B. Feingold n’ont jamais été confirmés dans des études scientifiques. Certains pédiatres recommandent aux parents d’éviter les aliments transformés (chips, charcuterie, plats préparés), riches en agents de conservation, colorants et autres additifs, et de noter les améliorations s’il y en a.

Mais l’élimination de tous les aliments contenant des salicylates naturels est problématique. Les preuves manquent concernant les effets bénéfiques d’une telle mesure, qui peut par ailleurs mener à des carences en vitamine C, en bêta-carotène et en d’autres nutriments. On a aussi relié la caféine à l’hyperactivité. Les spécialistes ne croient pas qu’elle peut en être la cause, mais elle peut accentuer l’agitation d’un enfant hyperactif. C’est en tout cas une bonne idée de l’éliminer de l’alimentation d’un enfant. Elle est apportée par le café, mais aussi par le thé et les boissons gazeuses de type colas.

La thérapie orthomoléculaire – utilisation de très hautes doses de vitamines et de minéraux pour traiter les problèmes de comportement – est recommandée dans l’hyperactivité par les praticiens de cette approche.

Toutefois, rien ne prouve que ce soit efficace et l’on sait que de très fortes doses de vitamines et de minéraux peuvent être toxiques, sans compter que cela entraîne des déséquilibres nutritionnels.

Le sucre, un effet calmant sur l’hyperactivité?

Une étude de l’Institut national de la santé mentale aux États-Unis a montré que les enfants à qui l’on faisait boire des boissons sucrées étaient moins actifs que le groupe de contrôle qui ne prenait que des boissons sans sucre. Selon les chercheurs, cela serait dû au fait que le sucre incite le cerveau à augmenter sa production de sérotonine, élément chimique qui sert à réduire l’activité électrique du cerveau. Cependant, ce n’est pas une raison pour gaver un enfant de sucreries – qui n’apportent que des calories «vides » et favorisent les caries.

Si votre enfant souffre d’hyperactivité, consultez un médecin qui saura vous proposer les meilleures pistes de solutions.

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