Insectes migrateurs: le grand retour des petits voyageurs

Au printemps, des milliards d’insectes migrateurs reviennent de leurs destinations soleil pour passer la belle saison au Québec.

Dans leur extraordinaire migration saisonnière, ils sont des millions de papillons monarques à faire l’aller-retour du Canada vers les régions chaudes du continent. Une étude récente révélait que ces merveilles ailées se dirigent grâce à un compas solaire et des antennes «intelligentes» – les menant infailliblement vers un bosquet précis à 4000km de distance au Mexique ou en Californie.

Ils sont loin d’être les seuls: on sait maintenant que la migration de billions (milliers de milliards) d’insectes redistribue d’énormes quantités de biomasse à l’échelle planétaire. Certaines espèces font, d’un seul trait, d’incroyables vols longues distances – portées par les vents et leurs étonnantes capacités physiologiques.

Pantala flavescens, la bien-nommée libellule globe-trotter, traverse ainsi l’océan Indien dans des vols sans escale dépassant les 250 heures d’affilée. On trouve cette espèce à des latitudes aussi hautes que le Québec dans l’hémisphère nord et – à l’autre bout de la planète – en Patagonie dans l’hémisphère sud.

Des chercheurs ont équipé d’autres libellules, les Anax de juin, d’émetteurs radio miniatures. Ils ont montré que ces insectes, aussi présents au Québec, migrent comme des oiseaux – bouclant leur parcours floridien à des vitesses de 12km par jour – même alourdies par leur fardeau électronique.

Chez les bourdons – contrairement à leurs cousines abeilles à miel – les reines choisissent de s’enfuir vers des cieux plus cléments à raison de milliers de décollages à l’heure. On les a observées volant en mer, vers la mer, depuis la mer… ce qui montre que ces périlleuses traversées ne les arrêtent nullement.

Pour tous ces grands voyageurs petits formats – partir, c’est survivre un peu.

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