Le syndrome du cœur brisé est réel – et c’est l’une des maladies cardiaques les plus fréquentes chez les femmes

Première cause de décès chez les femmes, les maladies du cœur sont en hausse chez celles âgées entre 29 et 45 ans. Voici le syndrome du cœur brisé et les autres maladies cardiaques les plus fréquentes chez les femmes.

Coeur Brise Stethoscope BattementROOBCIO/SHUTTERSTOCK

Spasme coronarien temporaire

Les maladies du cœur prennent une forme différente chez les femmes. «Les femmes ont tendance à souffrir d’affections cardiaques sans qu’il y ait de blocages dans les grosses artères», déclare la Dre Holly Andersen, directrice de l’éducation et de la sensibilisation à l’institut Ronald O. Perelman Heart Institute du New York-Presbyterian Hospital/Weill Cornell Medical Center. Dans certains cas, les médecins suspectent un spasme coronarien, c’est-à-dire un rétrécissement temporaire et subit de ces artères. Les spasmes peuvent provoquer des crises cardiaques, et les symptômes se manifestent sous forme de douleur thoracique qui persiste de 5 à 30 minutes. (Voici ce qu’une autre douleur thoracique sur le côté gauche pourrait signifier.)

«Syndrome du cœur brisé»

Oui, le syndrome du cœur brisé existe vraiment. Connue sous le terme technique de cardiomyopathie de type takotsubo, cette maladie cardiaque n’arrive pratiquement qu’aux femmes, selon la Dre Andersen. «Nous ne la comprenons pas parfaitement, mais il pourrait s’agir d’un déferlement d’hormones surrénales, comme la norépinéphrine, en réponse au stress émotionnel ou physiologique, explique-t-elle. Ça paralyse complètement le cœur.» En termes de maladies du cœur, le stress seul constitue un plus grand facteur de risque pour les femmes que pour les hommes. Cette habitude peut aider à se protéger contre les effets toxiques du stress.

Dissection spontanée d’une artère coronaire (SCAD)

SCAD est le sigle pour spontaneous coronary artery dissection ou dissection spontanée d’une artère coronaire. Les femmes sont plus à risque d’en souffrir après un accouchement, lorsque le tissu conjonctif tend à relâcher. «Tout relâche pour permettre l’accouchement», explique la Dre Andersen. Lorsqu’il y a dissection spontanée d’une artère coronaire, le tissu conjonctif de la partie médiane de l’artère se déchire, et les symptômes ressemblent à une crise cardiaque.

Cette affection est souvent ignorée, selon elle, mais les femmes peuvent avoir un bon portrait de leur état. « La grossesse est une fenêtre sur le cœur », précise-t-elle. Si vous avez souffert de diabète gestationnel, d’hypertension, de prééclampsie ou avez accouché prématurément, vous êtes plus à risque de développer des problèmes cardiaques.

Maladie microvasculaire coronarienne

On pourrait croire que les plus grosses artères qui acheminent le sang vers le cœur sont les plus importantes, mais les petites comptent également. Même si cette maladie n’est pas aussi bien comprise et qu’elle affecte principalement les jeunes femmes, les dommages causés aux petits vaisseaux sanguins peuvent empêcher l’oxygène d’atteindre le muscle cardiaque, note la Dre Andersen.

Elle est difficile à diagnostiquer, mais un de ses symptômes est une douleur thoracique qui dure plus de 10 minutes. (Pour une maladie coronarienne, la douleur peut durer cinq minutes ou moins.) Elle peut également être accompagnée d’un essoufflement, de problèmes de sommeil, de fatigue ou d’un manque d’énergie, selon l’Association américaine des maladies du cœur (AHA). Voici les douleurs thoraciques angoissantes les plus souvent confondues avec une crise cardiaque.

Fibrillation auriculaire

La fibrillation auriculaire (FA) se distingue par un rythme cardiaque irrégulier pouvant multiplier par cinq le risque de faire un AVC, selon l’Association américaine des maladies du cœur. Les recherches révèlent que, parmi les patients souffrant de cette maladie qui sont âgés de plus de 75 ans, 60% sont des femmes. Et que mourir de FA et de ses complications est plus courant chez les femmes que chez les hommes.

L’Association américaine des maladies du cœur indique que la FA est souvent prise à la légère. Ses symptômes comprennent fatigue, rythme cardiaque irrégulier, transpiration et douleur thoracique. Si vous remarquez l’un de ces symptômes, parlez-en à votre médecin – il ne prendra aucun risque en présence de symptômes cardiaques.

Ce n’est pas seulement une question de douleur thoracique

Les symptômes cardiaques des femmes diffèrent aussi de ceux des hommes. La Dre Andersen note que 40% des femmes ne présentent pas de douleur thoracique, mais savent que quelque chose ne va pas. Indice révélateur: vous éprouvez une douleur dans la poitrine, la mâchoire ou le bras lorsque vous vous dépensez (par exemple en montant un escalier) ou que vous vivez une détresse émotionnelle.

«Ce n’est pas quelque chose qui se produit seulement une fois de temps à autre, mais bien tout le temps», explique la Dre Hendersen. Les femmes peuvent également éprouver un serrement ou une sensation de lourdeur dans la poitrine, avoir le souffle court, des nausées ou des étourdissements. Elles peuvent aussi penser qu’elles ont des brûlures d’estomac ou qu’elles font une indigestion.

Les femmes sont plus susceptibles d’attendre

Les femmes hésitent souvent avant de composer le 911, selon une recherche publiée en 2015 dans la revue médicale Journal of the American College of Cardiology. En fait, 70% des femmes ont mis plus d’une heure avant de se rendre à l’hôpital comparativement à 30% des hommes, et 34% des femmes étaient plus susceptibles de mourir à l’hôpital que les hommes.

«Les femmes qui pensent faire une crise cardiaque sont plus susceptibles de fermer les yeux et de prier pour que la douleur disparaisse, explique la Dre Hendersen. Si vous croyez que quelque chose cloche, n’attendez pas.» Même si ce n’est finalement qu’une indigestion, les médecins de l’urgence préfèrent de loin vous traiter pour cela. Ne laissez pas l’embarras ou la peur de déranger quelqu’un vous faire rester à la maison. (Découvrez les secrets qu’on ne vous dévoilera pas à l’hôpital.)

Faites-vous examiner

Prenez l’initiative d’aborder la question de votre risque cardiaque avec votre médecin. Pour avoir un aperçu du déroulement d’une telle consultation, visitez le site Women’s Heart Alliance. Après lui avoir parlé de vos antécédents médicaux (et familiaux), vous devrez subir des examens de dépistage: des analyses sanguines pour vérifier les taux de cholestérol, les triglycérides et le taux de sucre dans le sang ainsi qu’un examen physique pour vérifier la tension artérielle, l’indice de masse corporelle et le tour de taille.

Grâce à toutes ces informations, votre médecin pourra évaluer votre risque de souffrir d’une maladie cardiaque et vous aider à établir un plan d’action.

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