Humour: La supercherie du bacon doit cesser!

On m’a offert un étrange cadeau pour mon anniversaire: du fil dentaire aromatisé au bacon. Première question: qui peut avoir l’idée saugrenue d’offrir du fil dentaire? Seconde question: est-ce qu’on n’en fait pas un peu trop avec le bacon?

Bacon: illustration d'une maison contenant plein d'éléments avec du bacon.Illustration de Sam Island

À mon avis, il ne faut rien comprendre à l’hygiène dentaire pour envisager d’offrir du fil dentaire aromatisé au bacon comme cadeau d’anniversaire. Lorsqu’on se lave les dents, le but est d’éliminer les petits restes de nourriture et autres horreurs pour faire place à la surface lisse d’une bouche propre et fraîche comme la menthe.

Après avoir éliminé les vestiges du jour, personne n’a envie d’avoir en bouche le goût d’un aliment qu’il n’a même pas mangé. C’est bien pour cette raison qu’on n’a pas encore inventé le bain de bouche au roquefort ou les bandes de blanchiment dentaire au Miracle Whip. Question plus étoffée: le bacon va-t-il trop loin? En réalité, il serait plutôt la victime. C’est un produit un peu ringard, honnête et délicieux. Il se fait peut-être incendier par le Guide alimentaire canadien, mais le bacon s’en fiche. Il se sait aimé et respecté.

On doit à la mode des faux aliments les premières tentatives visant à s’approprier la saveur du bacon. En effet, cette industrie semble incapable de trouver des noms originaux. Par définition et par nature, le bacon est fait de porc. Si l’on a parfaitement le droit de suivre un régime qui en interdit la consommation, c’est une honte d’appeler «bacon» ces tranches salées de bœuf ou de dinde.

On peut même parler d’une usurpation d’identité qui ternit la réputation de la victime et trompe le public.

Les végétariens ont aussi droit à leur déclinaison d’aliments façon bacon, le fakon ou le vacon, sortes de tranches végétales salées. Je n’ai rien contre l’assaisonnement de ces tranches salées parce que c’est précisément le sort réservé aux croustilles. Alors pourquoi ne pas trouver un nouveau nom? Laissez ce pauvre bacon tranquille.

Imaginez l’indignation si on se mettait à vendre des «pêches» fabriquées à partir de veau haché. Même avec une étiquette indiquant clairement «veaupêches», le consommateur serait contrarié.

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Une industrie complète derrière cet enjeu

Comme si le faux bacon ne suffisait pas, il existe aujourd’hui une industrie pour le moins inquiétante fondée sur l’appropriation du goût et du parfum du bacon. Tout cela a commencé dans les années 1990, quand l’aliment était mal vu des consommateurs soucieux de leur régime. L’industrie du fast-food l’a bien compris et a donné un coup de neuf à ses offres en berne en proposant des montagnes de tranches de lard.

Nous arrivons aujourd’hui à un point de saturation. S’il est envisageable de consommer de la baconnaise (mayonnaise végététarienne à saveur de bacon) ainsi que de la crème glacée, de la confiture, de la vodka ou du baume à lèvres aromatisés au bacon, d’autres produits tels que les préservatifs, les pansements, les bougies ou les oreillers parfumés au bacon vous feront regretter à jamais de les avoir achetés.

Où s’arrêtera cette folie? La protection de la marque est une solution envisageable – une réglementation juridique sur le contenu, ainsi qu’un logo Bacon® pourraient empêcher des fabricants de proposer des produits comme la Magic Vegan Bacon Grease (graisse de bacon végétalienne).

Les avocats devraient se mobiliser contre ceux qui nous proposent du bacon de dinde, parce que c’est une véritable horreur. Il faudrait ensuite s’attaquer à la baconnaise qui gâche deux plaisirs à la fois. Il serait amusant d’envoyer une lettre libellée comme suit aux fabricants d’enveloppes parfumées dans une de leurs enveloppes. «Attention, voleur de Bacon®. Il vous est signifié de vous essuyer la bouche et de cesser immédiatement cette contrefaçon.»

© 2019, David Zimmer. Tiré de « Has bacon gone too far? Zim weighs in», Cottage Life (30 décembre 2019), www.cottagelife.com

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Contenu original Selection du Reader’s Digest