7 petites erreurs (géniales) qui ont changé le monde

Il est surprenant de voir que certains événements décisifs, basés sur des petites erreurs, sont le fruit du hasard… comme cette noix de coco qui a sauvé la vie de JFK!

Le bonbon gluant et l’invention du micro-ondes font partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
Istvan Banyai

Le bonbon gluant et l’invention du micro-ondes

Fasciné par le naufrage du Titanic, Percy Spencer est devenu scientifique. Engagé dans la marine américaine, il y acquiert une formation en radiotélégraphie. Les travaux de cet expert civil sur les radars pendant la Seconde Guerre mondiale lui valent le prix de l’utilité publique accordé par la marine. Tout cela sans même avoir terminé l’école secondaire.

Au début des années 1940, Spencer, qui travaille chez Raytheon, une entreprise de défense qu’il a intégrée dans les années 1920, passe un jour près d’un équipement de radar. Mettant alors négligemment la main dans la poche de sa chemise, il y trouve une matière gluante. L’homme a souvent sur lui une confiserie aux arachides dont il nourrit les écureuils. Il connaît suffisamment les radars pour soupçonner les ondes du magnétron d’en être responsables, mais n’en est pas sûr. Il pose alors un sac de grains de maïs devant la machine et les grains éclatent aussitôt. Il refait l’expérience avec un œuf cru qui, bien entendu, explose au visage d’un collègue sceptique.

Spencer affinera sa découverte chez Raytheon qui la commercialisera auprès des compagnies aériennes, des sociétés ferroviaires, des restaurants et des paquebots de croisière sous le nom de «Radarange» – l’ancêtre de notre four à micro-ondes. Le mastodonte de 1,80 m et près de 350 kilos a fait du chemin depuis 1947. Il coûtait 4000$ à l’époque, soit environ 46000$ actuels.

Assurez-vous de ne jamais mettre ces choses au four à micro-ondes!

La noix de coco qui a sauvé la vie de JFK fait partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
Istvan Banyai

La noix de coco qui a sauvé la vie de JFK

Le 2 août 1943, une nuit nuageuse et sans lune se levait sur le Pacifique Sud pour le lieutenant de la Navy John F. Kennedy, âgé de 26 ans. Il patrouillait dans les environs des îles Salomon avec les membres de son équipage quand un destroyer japonais a surgi du brouillard et heurté leur petit torpilleur PT-109. Une énorme boule de feu a illuminé le ciel. Deux hommes d’équipage sont morts dans le naufrage. Kennedy et les 10 survivants ont dû gagner à la nage l’île la plus proche. Jadis membre de l’équipe de natation de l’université Harvard, Kennedy a réussi à sauver un camarade blessé en le tirant par les dents pendant cinq heures dans les eaux infestées de requins et de crocodiles. Ils ont atteint Plum Pudding Island (rebaptisée plus tard «île Kennedy»), où les hommes ont survécu en se nourrissant de noix de coco.

Plusieurs jours plus tard, les rescapés ont fait signe à deux natifs des Salomon qui passaient en pirogue leur demandant de livrer un message aux forces alliées. La dépêche était gravée sur la coque d’une noix de coco: «ÎLE NAURO… COMMANDANT… INDIGÈNE CONNAÎT POSIT… PEUT Y MENER… 11 SURVIVANTS… BESOIN PETIT BATEAU… KENNEDY.» La noix de coco livrée, les hommes ont été rapidement secourus. Des années plus tard, le juge Ernest W. Gibson Jr., qui avait été colonel dans le Pacifique Sud pendant la guerre, offrira au président Kennedy nouvellement élu un cadeau pour le moins original: la noix de coco sur laquelle avait été gravé le message. Kennedy l’a fait recouvrir de plastique et utilisée comme presse-papier durant son mandat. Elle fait aujourd’hui partie de l’exposition permanente de la bibliothèque et du musée John F. Kennedy, à Boston.

Vous serez surpris d’apprendre que ces questions au sujet de l’assassinat de JFK sont toujours sans réponse.

Dr Seuss et Stephen King sauvés des poubelles de l’histoire font partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
Istvan Banyai

Dr Seuss et Stephen King sauvés des poubelles de l’histoire

Aussi différents qu’ils puissent être, Stephen King et Dr Seuss ont deux choses en commun. Ce sont des auteurs extrêmement populaires et ils ont l’un et l’autre échappé de peu à une vie dans l’ombre.

Theodor Geisel – le nom de naissance du bon docteur – a écrit son premier livre pour enfants au milieu des années 1930. Geisel, qui était illustrateur publicitaire à l’époque, a envoyé son manuscrit fantasque à 27 maisons d’édition. Toutes l’ont refusé.

Après sa dernière déconvenue, Geisel redescendait d’un pas lourd Madison Avenue, à New York, déterminé à jeter à la poubelle le manuscrit en même temps que sa carrière d’écrivain. Mais voilà que, toujours occupé à calmer sa colère, il croise Mike McClintock, un ancien camarade d’université, éditeur de livres pour enfants chez Vanguard. Geisel lui expose son malheur. Mike McClintock demande à lire le manuscrit. Quelques modifications plus tard, Vanguard publie l’ouvrage en 1937. «Si j’avais marché de l’autre côté de la rue, je serais dans l’industrie du nettoyage à sec aujourd’hui», aurait dit Geisel.

Dans son premier roman, Stephen King suivait une adolescente victime de harcèlement qui, après s’être découvert d’incroyables pouvoirs mentaux, les utilisait pour se venger de ses persécuteurs. Mais l’auteur était son critique le plus sévère. Il n’aimait tellement pas cette histoire qu’il en a jeté le premier brouillon de trois pages, admet-il dans Écritures: mémoires d’un métier. Quelques heures plus tard, sa femme retrouve ces pages couvertes de cendres de cigarette dans la corbeille à papier et les lit par curiosité. Le sujet l’emballe.

«Elle a souhaité que je poursuive, écrit Stephen King. Elle voulait connaître la suite de l’histoire.» Alors il a continué. L’année de sa parution, Carrie s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires en édition brochée.

Certains faits incroyables semblent faux, mais ils sont pourtant vrais!

Le bon mot de l’avocat qui a fait basculer le procès du siècle fait partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
Istvan Banyai

Le bon mot de l’avocat fait basculer le procès du siècle

Tous les éléments étaient réunis pour que cela devienne un procès exemplaire avant même que le suspect ne gare sa Ford Bronco blanche à Los Angeles, en cette chaude nuit de l’été 1994. OJ Simpson – légende du football, et à l’occasion acteur à Hollywood – était accusé d’avoir tué sa femme Nicole Brown Simpson et Ron Goldman, un serveur dans un restaurant local, sur les marches de la propriété luxueuse de Nicole à Brentwood, en Californie. Les preuves contre OJ étaient accablantes, notamment la présence de sang dans la Bronco et sur le gant jumeau de celui trouvé près du corps de Ron. Le recours aux «preuves ADN» allait être monnaie courante pendant le procès, et pas à l’avantage d’OJ Simpson. Tout comme le témoignage d’un certain Kato Kaelin, logé dans la maison d’invités d’OJ Simpson, qui n’a pas réussi à confirmer avoir vu OJ à l’heure des meurtres.

L’équipe de défense aussi avait de nombreuses cartes en main. Le procès s’était ouvert quelques années seulement après les émeutes de Los Angeles, et la polarisation raciale dans la ville était palpable. Les avocats s’efforçaient de démontrer que Mark Fuhrman, un des agents de la police de Los Angeles qui enquêtaient sur l’affaire, avait la réputation de tenir des propos racistes.

De nombreux observateurs étaient tout de même persuadés que l’accusé serait reconnu coupable. À un certain moment, le procureur lui a demandé d’enfiler le gant trouvé sur la scène du crime. L’image de OJ Simpson essayant de glisser sa forte main dans les doigts ajustés du gant de cuir reste un moment décisif du procès, comme la conclusion désormais historique qu’en a tirée l’avocat de la défense Johnnie Cochran: «Si la main ne peut pas enfiler le gant, c’est l’acquittement.» Et le jury l’a accordé.

Le laboratoire mal rangé à l’origine d’un remède miracle fait partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
Istvan Banyai

Un laboratoire mal rangé à l’origine d’un remède miracle

À l’été 1928, pressé de partir en vacances, le médecin écossais Alexander Fleming laisse un tas de boîtes de Petri sales dans l’évier de son laboratoire. Et comme si cela ne suffisait pas, les fonds sont enduits de staphylocoques, des bactéries responsables de furoncles, de maux de gorge et d’empoisonnements intestinaux.

À son retour quelques semaines plus tard, le Dr Fleming découvre une chose intéressante dans le désordre de l’évier: une des boîtes de Petri est parsemée de bactéries sauf à l’endroit où s’est formée de la moisissure. Il n’y a rien autour, comme si la zone était protégée par une barrière invisible. En examinant de plus près le phénomène, il constate que la moisissure, qui appartient à une forme rare de Penicillium notatum, a sécrété un liquide qui a tué plusieurs chaînes de bactéries mortelles. Alexander Fleming publie sa remarquable découverte – qui est passée presque inaperçue.

Des années plus tard, Howard Walter Florey, un pathologiste australien, prend par hasard connaissance de l’article de Fleming en feuilletant de vieilles revues médicales. Avec le biochimiste Ernst Boris Chain, ils explorent les effets thérapeutiques du liquide sécrété par la moisissure, et, en 1941, ils ont collecté suffisamment de pénicilline pour l’administrer à un premier sujet humain, un agent de police de 43 ans qui a contracté une infection bactérienne mortelle après avoir été égratigné par des épines de rosiers dans son jardin. Les résultats sont spectaculaires: la fièvre du patient chute et son appétit revient. La pénicilline utilisée pour le soigner est rapidement qualifiée de médicament miracle. Malheureusement, faute de réserves, l’infection de l’agent flambe de nouveau et ce dernier finit par succomber.

Le Dr Fleming partagera le prix Nobel avec les professeurs Florey et Chain pour leurs travaux sur ce remède miracle. «Je ne m’attendais pas à révolutionner la médecine en découvrant le premier antibiotique, confiera-t-il humblement. Mais il faut croire que c’est la réalité.»

Certaines erreurs peuvent coûter cher! Vous serez étonné d’apprendre que ces fautes de frappe sont les plus coûteuses de l’histoire!

Le chien qui offra le velcro au monde fait partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
Istvan Banyai

Un chien offre le velcro au monde

L’ingénieur suisse George de Mestral était un inventeur né. Considérant la nature comme la plus grande inventrice de la planète, il restait attentif à tous les phénomènes naturels que la science pourrait imiter. C’est ici qu’intervient son fidèle braque irlandais.

Au retour d’une longue promenade dans les Alpes, de Mestral constate que son pantalon et les poils de son chien sont couverts de fruits de bardanes. Il en met un sous le microscope et constate que les épines sont terminées par de minuscules «crochets» qui se prennent dans la plupart des tissus et des fourrures animales.

De Mestral, qui ne prisait guère les fermetures éclair – elles ont tendance à geler l’hiver dans la montagne –, passera les 10 années suivantes à tenter de reproduire l’irrésistible attirance de la bardane pour son compagnon de marche.

Après d’innombrables tentatives, de Mestral a identifié le bon matériau pour son invention: le nylon, assez fort pour que tiennent les crochets et assez souple pour qu’ils puissent être séparés quand on tire dessus. Sa demande déposée en 1952, il obtiendra le brevet trois années plus tard. Il a appelé son invention «velcro», mot-valise composé de «velours» et de «crochet».

La balle de ping-pong ébranle la Grande Muraille de Chine fait partie des accidents insolites qui ont changé le monde.
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Une balle de ping-pong ébranle la Grande Muraille de Chine

En 1971, à Nagoya, Glenn Cowan s’entraînait pour les championnats du monde de tennis de table quand il s’est rendu compte qu’il était le seul Américain dans le centre d’entraînement. Il avait raté le bus officiel de l’équipe qui devait le ramener à l’hôtel! Nullement découragé, le jeune Californien de 19 ans est monté dans le bus de l’équipe nationale chinoise. Plusieurs athlètes observaient avec suspicion l’Américain aux cheveux longs et en bataille – les États-Unis avaient mis fin à leurs relations diplomatiques avec la Chine en 1949, et les joueurs avaient interdiction de s’adresser aux Américains.

Mais Zhuang Zedong, la star de l’équipe, s’est avancé pour serrer la main de Glenn. Les deux échangeront avec l’aide d’un interprète, et Zhuang offrira une étole de soie verte représentant le massif des Huangshan en Chine. Glenn, qui se décrivait volontiers comme un hippie, voulant rendre la pareille, offrira le lendemain à Zhuang un tee-shirt représentant un symbole de paix et les mots «Let It Be».

Après que cet échange spontané de bonne volonté aura fait le tour du monde, le leader chinois Mao Zedong invitera l’équipe entière de tennis de table à visiter son pays. Un an plus tard, le président Richard Nixon fera son voyage historique à Pékin.

Certains sites, comme la Grande Muraille de Chine, sont accessibles virtuellement. Voici 12 excursions à faire depuis la maison.

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Contenu original Selection du Reader’s Digest

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