Cauchemars et suicide : un lien chez les ados?

Selon une étude menée à l’Université de Montréal, les adolescents de 12 et 13 ans qui font des cauchemars et les mauvais rêves auraient davantage de pensées suicidaires. Plus encore, l’association serait grande encore lorsqu’il s’agit de rêves récurrents.

Les ados qui font des cauchemars ont plus de risques de se suicider. fizkes/Shutterstock

Des travaux de chercheurs dirigés par les professeurs Antonio Zadra et Jean Séguin, respectivement du Département de psychologie et du Département de psychiatrie de l’Université de Montréal, viennent d’établir ce lien entre les rêves dysphoriques (cauchemars et mauvais rêves) et les idées suicidaires chez les enfants de façon encore plus évidente que ne l’ont fait d’autres études jusqu’ici. Rappelons que les cauchemars sont des mauvais rêves qui se terminent par l’éveil du dormeur.

Dans le bulletin d’information de l’Université, on rapporte que ce lien avait déjà été observé chez des adultes, mais que peu de recherches avaient été menées avec des jeunes. « Notre étude est la première à montrer un lien significatif entre les rêves récurrents et les idées suicidaires », a affirmé Antonio Zadra.

Quelque 170 garçons et filles du Québec ont participé à cette étude réalisée par Aline Gauchat dans sa thèse de doctorat. Les analyses ont révélé que les jeunes de 12 ans qui ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de la dernière année faisaient deux fois plus de mauvais rêves, ainsi que trois fois plus de rêves récurrents que les préadolescents qui n’avaient pas pensé au suicide.

Les cauchemars analysés
Selon les chercheurs, les cauchemars sont le lot d’une large proportion d’enfants de tout âge, soit de 15 à 40 % des jeunes selon les cohortes, mais qu’un pic a été observé vers la 10e année de vie sans savoir la cause.

Dans un cauchemar, il n’y a pas que la peur dans la charge émotive ressentie. Les chercheurs évoquent aussi la tristesse, la culpabilité, le dégoût, le sentiment d’impuissance… Ce qui semble confirmer l’idée que ce n’est pas seulement la peur qui réveillerait le dormeur, mais la force de l’émotion.

Les garçons et les filles ne font pas le même type de cauchemars, un phénomène aussi observable chez les adultes. En effet, les hommes verraient davantage de catastrophes naturelles et les femmes, des conflits interpersonnels. Chez les adolescents, les rêves présenteraient davantage de confrontations avec des monstres ou des animaux ou, encore, par des agressions physiques, des chutes et le fait d’être pourchassés.

(Source : Université de Montréal)

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