Un retour aux sources à North Hatley
À la recherche d’un endroit dépaysant et reposant, l’Estrie me semblait tout indiquée. Plus précisément le charme british de North Hatley au cœur de la nature québécoise… et le manoir Hovey.
Vers la fin du mois de février, juste avant le printemps, l’idée de prendre le large pour quelques jours se pointe le bout du nez. Profiter une dernière fois des sports d’hiver et des plaisirs de la saison froide le temps d’un weekend était un impératif. À la recherche d’un endroit dépaysant et réparateur, l’Estrie me semblait tout indiquée. Ça faisait un bon moment que je n’avais pas visité North Hatley et j’ai eu la chance de me faire inviter au manoir Hovey. Le trajet vers le manoir se fit avec l’émotion du plaisir anticipé par le séjour, sur la route sinueuse qui monte sans cesse entre les arbres vers le manoir niché au sommet. (Pour s’y rendre durant la saison froide, il faut de bons pneus d’hiver!) Arrivée sur le domaine, la première impression est l’émerveillement devant la beauté des lieux et sa noblesse.
Après avoir posé les bagages dans la chambre luxueuse, nous sommes partis à la découverte des environs. Le manoir possède ses dédales de couloir et d’escalier: pour se rendre à la réception, nous avons traversé plusieurs portes et descendu quelques escaliers. À chaque détour, une nouvelle perspective de la nature environnante s’offre à nous, sans oublier le plaisir d’humer le parfum des lieux qui contribue à l’atmosphère mystérieuse du manoir. Le jardin sous la neige en cette fin de journée de mars était digne d’un roman de Louise Penny. En faisant le tour du propriétaire nous avons découvert les bâtiments contigus au manoir, dont le magnifique chalet Dragonwatch (parfait pour les vacances en famille ou entre amis).
Mille saveurs au menu
Rien de tel qu’une promenade au grand air pour s’ouvrir l’appétit. Car passer une nuit au manoir Hovey ne va pas sans découvrir la gastronomie du restaurant Le Hatley. J’avais entendu parler de son chef, Alexandre Vachon, et de sa cuisine inspirée de la nature, qui rend hommage aux producteurs de la région. Avec ses huit services, le menu «découvertes», est assez conséquent, mais s’impose à l’amateur de bonne chère. Cela permet de savourer toutes les subtilités gastronomiques au menu, avec des noms à faire rêver les papilles gustatives: carpaccio de cerf, œuf de canne à la coque, caviar du lac Saint-Pierre, omble chevalier, émulsion de champignon, boudin de pétoncles… Chaque bouchée est une symphonie de saveurs. Pour rehausser ce magnifique repas nous avons profité des conseils du sommelier Jérôme Dubois. Bien qu’il soit conseillé d’accompagner le repas d’un accord de vins, pour ma part deux verres suffisaient. J’ai adoré le verre de blanc de la région de la Loire pour les premiers services, suivi d’un rouge de la région de Bordeau. En plus d’être expert en vins, Jérôme Dubois est également apiculteur au manoir et fabrique un délicieux miel que l’on peut acheter sur place.
Partisane du fait-soi-même, du local et des produits respectueux de l’environnement, je suis toujours admirative face aux initiatives qui vont dans ce sens. Le menu du Hatley est composé de produit qui proviennent en majorité des environs : l’Estrie, mais aussi la Montérégie, le Bas-Saint-Laurent ou encore la Gaspésie. Soucieux de rehausser sa gastronomie avec les meilleurs produits qui soient, mais surtout des produits qui reflètent ses origines, le chef Alexandre Vachon se procure tout ce qui est disponible dans la région.
Le confort luxueux et le charme d’époque
Offrant une vue sur la nature environnante la plupart des chambres proposent un petit balcon où l’on peut s’installer et relaxer à la belle saison. Le simple plaisir de séjourner au Manoir est un bonheur en soi, mais j’avais envie d’explorer la région. La journée était assez fraîche, et une promenade en raquette était tout indiquée après un copieux déjeuner composé d’un pain doré et précédé d’une assiette dégustation.
Direction les sentiers du lac Massawipi, pour faire de la raquette ou de la randonnée pédestre, selon la densité de la neige. Le manoir prête les raquettes et le stationnement qui donne accès au site est à 15 minutes en voiture. On traverse des sentiers au paysage idyllique, en plein cœur de la forêt. Et c’est au détour d’un sentier, quand on s’y attend le moins, que le lac Massawipi se révèle à nous.
Dans la région
Sur le chemin du retour, nous sommes passés par Hatley pour visiter quelques antiquaires, avant de prendre la route vers Compton et sa fromagerie La Station, connue pour ses délicieux fromages biologiques au lait cru de vaches. L’entreprise familiale fait la fierté de la région depuis quatre générations. Les visites guidées n’étant disponibles qu’en été, nous avons tout de même pu visiter l’écomusée et voir, derrière une vitre, les étalages de fromages se faire brosser et retourner par le bras mécanique du robot d’affinage. Mais déjà, la simple visite de la boutique annexée à la fromagerie est un pur bonheur en soi pour les amateurs de fromage. J’ai découvert le Compton et le Hatley grand cru que je ne connaissais pas et j’en ai rapporté dans ma valise.
Un autre détour s’imposait, par la région de Magog cette fois, pour se rendre à l’abbaye Saint-Benoît du lac. Quand on arrive par la petite route de campagne, se dévoile tout à coup cette bâtisse impressionnante, à la fois classique et moderne dans un lieu bucolique. Située sur la rive ouest du lac Memphrémagog, l’abbaye est un lieu prisé par les touristes pour son monastère unique en son genre. Mais il est aussi connu comme lieu de retraite et les visiteurs qui désirent se recueillir peuvent y passer la nuit. On y trouve le fromage Saint-Benoît fabriqué par les moines ainsi que le cidre conçu à partir des pommes cueillies dans leurs vergés.
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