Ballonnements: quand sont-ils symptomatiques du syndrome de l’intestin irritable?

Vous souffrez de flatulences et de ballonnements après les repas? Voici comment déterminer s’il s’agit du syndrome de l’intestin irritable (SII).

Les risques et effets secondaires des protéines végétales.Pixel-Shot/Shutterstock

Une naturopathe et un diététiste expliquent quand les ballonnements et les flatulences sont symptomatiques du syndrome de l’intestin irritable.

Ce que pense la naturopathe du syndrome de l’intestin irritable

Avant de poser un diagnostic de syndrome de l’intestin irritable (SII), il faut être à l’affût de certains symptômes, notamment les critères de Rome, des critères standardisés basés sur les symptômes du patient. La personne doit avoir eu des douleurs abdominales au moins une journée par semaine au cours des trois derniers mois, avec une douleur associée à un changement de fréquence des défécations ainsi qu’une douleur associée à un changement de la consistance des selles.

La naturopathie offre alors des pistes de traitement efficace, qui s’articulent autour de l’identification des aliments problématiques, de l’optimisation de la digestion et de la gestion du stress (un élément déclencheur de crises).

Il faut garder à l’esprit que d’autres troubles gastro-intestinaux, entre autres la maladie cœliaque, les maladies inflammatoires de l’intestin (MII), l’intolérance au lactose et les infections parasitaires peuvent susciter des symptômes semblables.

Il ne faut pas confondre le SII avec les maladies inflammatoires de l’intestin chez lesquelles la génétique et l’hérédité entrent en ligne de compte. «Il y a beaucoup d’éléments inflammatoires dans le SII, mais ils sont davantage sensoriels. La mobilité de l’intestin est modifiée par les «mauvaises» bactéries, ce qui amène un peu d’inflammation, mais pas suffisamment pour être considérée comme une maladie inflammatoire de l’intestin», précise Andréanne Martin, diététiste-nutritionniste spécialisée dans le microbiote et les maladies intestinales.

Une alimentation riche en oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles (ODMAPF) – glucides à chaîne courte de certains aliments, notamment blé, ail et même avocat qui peuvent ne pas être digérés ou mal absorbés – peut susciter des problèmes chez certaines personnes atteintes du SII. Renata Taravski leur conseille donc d’essayer un régime faible en ODMAPF.

Le problème peut aussi être lié à ce qu’on appelle une dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre des bactéries intestinales. Les infections intestinales, les intolérances ou sensibilités alimentaires ainsi que l’emploi fréquent d’antibiotiques peuvent causer ce déséquilibre. Certaines plantes médicinales, comme le noyer noir ou l’hydraste du Canada (prises sous forme d’essence liquide ou en capsules), peuvent être prescrites pour tuer les mauvaises bactéries ou levures ou encore les parasites. Pour sa part, Andréanne Martin recommande la menthe poivrée en gélule ou en tisane.

La Dre Renata Taravski a un doctorat en naturopathie et travaille à la Lococo Wellness Clinic de Hamilton (Ontario).

Ce que pense le diététiste du syndrome de l’intestin irritable

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble gastro-intestinal qui peut nuire aux mouvements de l’intestin et même à l’interprétation que fait le cerveau des sensations intestinales. Il se manifeste habituellement par des douleurs abdominales d’intensité variable, souvent accompagnées de constipation, de diarrhée ou des deux. Le SII est un peu imprévisible, car ses symptômes et sa gravité peuvent varier énormément entre individus. Le médecin demande une analyse de sang et de selles ou une colonoscopie pour confirmer le diagnostic.

Les causes exactes du syndrome sont inconnues, ce qui en complique le traitement; une approche à multiples volets convient habituellement le mieux. Le médecin peut prescrire divers médicaments pour atténuer certains symptômes. En travaillant avec un diététiste, la personne atteinte du SII peut cerner les types d’aliments responsables des crises. Il faut alors limiter ou éliminer ces aliments pour s’assurer de consommer assez de nutriments provenant d’autres sources et éviter les carences.

Chris Hyde est diététiste et travaille à Legacy Sport Medicine de Winnipeg (Manitoba).

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