Une tasse de réconfort: tout sur le chocolat chaud
Le chocolat chaud: un plaisir ancien à la mode d’aujourd’hui.
Quoi de mieux qu’une tasse de chocolat chaud après avoir patiné, skié ou déneigé? Cet élixir réconfortant – parfois recouvert de crème fouettée ou de guimauve – fait des heureux partout. Vous ne le savez peut-être pas, mais les peuples qui occupaient le territoire du Mexique actuel en buvaient déjà il y a plusieurs milliers d’années et, plus tard, les Aztèques et l’empereur Montezuma lui-même s’en délectaient.
Vers 1500 av. J.-C., bien avant l’apparition des barres chocolatées et des mélanges solubles, les Olmèques du nord-ouest de l’Amérique centrale consommaient le cacao sous forme liquide. Vers 1400 ap. J.-C., cette boisson faisait partie de la culture aztèque; le xocolatl (« cho-kwa-toul ») a fini par évoluer sous la forme qu’on lui connaît: le chocolat.
La boisson était très différente de celle sucrée et réconfortante que nous savourons aujourd’hui. Les Aztèques mélangeaient des graines de cacao grillées et broyées à de l’eau et de la farine de maïs. Le sucre n’étant pas encore arrivé d’Europe, ils ajoutaient souvent du piment et des épices pour parfumer le mélange, et peut-être pour atténuer l’amertume du cacao. Les Aztèques attribuaient au chocolat des vertus thérapeutiques et le voyaient comme un cadeau des dieux.
Au XVIe siècle, les Espagnols l’ont ramené dans le Vieux Continent, où les nantis le buvaient chaud, agrémenté de sucre, un luxe. Selon l’historien Bertram Gordon, le chocolat est devenu la «boisson de l’aristocratie». Marie Antoinette n’a-t-elle pas créé la fonction de «chocolatier de la reine»?
Au XVIIe siècle, les «maisons du chocolat» ont essaimé partout en Europe. Dans ces établissements animés réservés à l’élite, le chocolat chaud était versé depuis une chocolatière dorée dans une élégante tasse à deux anses. Les maisons du chocolat ont disparu vers la fin du XVIIIe siècle au profit des cafés de plus en plus populaires.
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L’origine du chocolat chaud en Amérique
Vers la même époque, l’Amérique du Nord se laissait à son tour séduire par le chocolat. Il a été introduit dans l’est du Canada par des marchands originaires du Pays basque français. Certains se sont installés dans la forteresse de Louisbourg, dans la province de la Nouvelle-Écosse, où est né le «chocolat chaud français», parfumé à la cannelle, à la muscade et au clou de girofle. On y ajoutait à l’occasion un jaune d’œuf pour l’onctuosité.
Pour accompagner ses pancakes à la farine de maïs, George Washington, le premier président américain, buvait au petit-déjeuner un chocolat chaud à la crème (plus épais et décoré de chocolat râpé), auquel, si l’on en croit la légende, il ajoutait un trait de brandy. La version en poudre soluble verra le jour à la fin des années 1950, quand une entreprise laitière américaine a eu l’idée de mélanger du lait en poudre à du sucre et de la poudre de cacao.
La boisson est aujourd’hui une tradition dans de nombreuses cultures. À Paris, la maison Angelina sert le chocolat chaud dans de jolies tasses et propose un bol de crème fouettée pour qui veut en ajouter. En Italie, le cioccolata calda est une déclinaison plus épaisse, idéale pour recouvrir les biscotti.
En Colombie et en Équateur, il est servi avec une bonne cuillerée de fromage frais – une expérience culinaire divinement gluante. Aux Philippines, le chocolat chaud est préparé à partir de graines de cacao fermentées et séchées, et servi avec des gros morceaux de mangue.
Quelle que soit la manière de savourer son chocolat, on comprend pourquoi les Aztèques le voyaient comme un cadeau des dieux.
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