Votre santé génitale en six points

Votre dernier cours d’éducation sexuelle est loin derrière? Les six questions suivantes, ainsi que les réponses de notre expert, vous permettront de rafraîchir vos connaissances.

Votre santé génitale en six points

Parler de santé génitale est toujours un peu embarrassant, mais il est important d’en connaître les éléments saillants. Nous avons donc demandé à Unjali Malhotra, médecin et directrice médicale du centre Options for Sexual Health de la Colombie-Britannique, de répondre à nos questions sur ce sujet.

1. Comment puis-je savoir si mon partenaire a des condylomes?

Il n’est pas simple de donner un diagnostic clair de condylomes, car il en existe plus d’un type. Dans un cas, leur extrémité est arrondie et ils ressemblent à des boutons. «Il est très difficile pour une personne de dire si elle a un condylome ou si la boursouflure résulte d’une poil arraché par accident», explique Unjali Malhotra. Ceux d’un second type ressemblent plutôt à des verrues : ils sont bosselés et en forme de chou-fleur. Ils peuvent apparaître en divers endroits, y compris dans le vagin ou sur l’anus.

Les condylomes auront même apparence chez votre partenaire, mais gardez à l’esprit que certaines personnes sont porteuse du papillomavirus humain  (le PVH, qui cause les condylomes) sans en présenter le moindre symptôme. «Plus de 80% de la population a le PVH; par conséquent, si vous êtes sexuellement active, vous serez forcément en contact avec le virus un jour ou l’autre», explique Unjali Malhotra.

En conclusion: si vous décelez une boursouflure, faites-vous examiner dans les plus brefs délais. «Les boursouflures résultent souvent du rasage ou de l’épilation, rappelle Unjali Malhotra, mais s’il s’agit d’une ITS, vous devez en être informée rapidement.»

2. Comment savoir si les pertes vaginales sont anormales?

Cela varie selon les personnes, les pertes vaginales dépendant de votre âge, du contraceptif que vous prenez et du fait que vous allaitez ou pas. Mais si elles vous semblent plus abondantes que de coutume ou dégagent une odeur inhabituelle, il vaudrait mieux consulter un médecin, qui fera des analyses afin de diagnostiquer, le cas échéant, une infection. «Je déconseille fortement aux femmes de chercher à soigner elles-mêmes leurs pertes vaginales en utilisant des produits en vente libre avant de se faire examiner par un médecin; il ne s’agit pas toujours d’une infection aux levures», prévient Unjali Malhotra.

3. Qu’est-ce que la vaginose bactérienne?

Ce n’est pas une infection aux levures, mais cela lui ressemble. Malgré son nom, cette maladie est plutôt banale; il s’agit d’une multiplication anormale des bactéries naturellement présentes dans le vagin. Alors que l’infection aux levures cause de la rougeur et de l’irritation dans la région génitale, la vaginose bactérienne ne provoque que des pertes. «Ce n’est pas une ITS, explique Unjali Malhotra; la vaginose peut survenir si la personne est très stressée, change souvent de partenaire ou utilise un nouveau lubrifiant».

Si la vaginose bactérienne vous embête, le médecin pourra vous prescrire des antibiotiques. Si on ne la traite pas, elle guérira probablement d’elle-même, mais pourrait réapparaître au bout de quelques mois.

4. Les hommes peuvent-ils faire des infections aux levures?

Bien sûr, et ils pourraient involontairement vous les transmettre.

Parfois, les signes sont clairs : peau desquamée, rougeur ou gêne dans la région génitale. Mais, la plupart du temps, les hommes ne présentent aucun symptôme. «Si vous faites une infection aux levures et avez des relations sexuelles non protégées, votre partenaire devrait se faire traiter lui aussi», conseille Unjali Malhotra. Cela vous évitera de vous refiler mutuellement l’infection. Votre partenaire pourra consulter un médecin pour se faire prescrire un médicament par voie orale ou un pharmacien qui lui recommandera une crème topique.

5. Qu’en est-il de la sécheresse vaginale?

Si vous avez plus de 35 ans, vous pourriez être en périménopause, période turbulente où les taux d’œstrogène fluctuent, et qui annonce la fin du cycle reproductif; dans ce cas, vous pourriez être moins bien lubrifiée. Chez les jeunes femmes, la sécheresse vaginale peut résulter de l’usage des contraceptifs oraux. Quelle que soit la raison, Unjali Malhotra estime qu’on ne devrait pas l’ignorer. «La sécheresse peut causer un traumatisme vaginal et des lésions cutanées», explique-t-elle.

Pour vous soulager, votre médecin pourrait recommander un lubrifiant ou vous prescrire une crème topique. Unjali Malhotra a un conseil «culinaire» à offrir : «Insérez deux doigts dans l’ouverture du vagin et massez-en l’intérieur avec de l’huile d’olive.» Gardez toutefois à l’esprit que l’huile peut provoquer la rupture des condoms; attendez au moins une heure avant d’avoir une relation sexuelle avec condom.

6. Comment diagnostique-t-on l’herpès génital?

«L’herpès est une ITS virale qui touche un grand nombre de personnes sans qu’elles ne le sachent», souligne Unjali Malhotra. Plusieurs sont porteuses du virus sans avoir jamais fait d’éruption et sans avoir reçu de diagnostic. Les symptômes, quand il y en a, se manifestent par des malaises, une douleur dans la région pelvienne qui ressemble à celle que provoque une infection des voies urinaires, ou la formation de boutons douloureux chargés de liquide.

Le médecin pourra vous faire passer un test dans le but de dépister l’herpès, mais à moins d’une éruption au moment du prélèvement, les résultats ne seront pas nécessairement probants. «Sans éruption, le virus ne se répand pas et, par conséquent, le prélèvement n’en montre aucune trace», explique Unjali Malhotra. Il sera alors difficile de savoir si votre partenaire est porteur du virus de l’herpès ou à quel moment ce dernier pourrait se propager. Comme toujours, la meilleure manière de minimiser le risque d’infection consiste à utiliser un condom, même si les résultats des tests d’ITS que vous et votre partenaire avez passés sont négatifs.