Quel lien entre l’alimentation et le cancer du poumon?

Outre le fait de ne pas fumer, d’avoir de saines habitudes et votre génétique, certains choix alimentaires ont des répercussions considérables sur vos chances d’être atteint d’un cancer du poumon. Voici les aliments qui permettent de mieux vous protéger contre le cancer du poumon.

Quel lien entre l'alimentation et le cancer du poumon?

Vous fumez? Arrêtez dès maintenant!
Le tabac est responsable de 87 % des cas de mortalité par cancer du poumon. Bien sûr, les non fumeurs peuvent aussi faire un cancer du poumon, sans compter que la fumée secondaire augmente leur risque de 30 %. Pour vous protéger, consommez plus de fruits et de légumes. Des chercheurs suédois ont récemment découvert que le risque de ce cancer est deux fois moindre tant chez les fumeurs que les non fumeurs qui prennent beau-coup de légumes par rapport à ceux qui en consomment peu. En effet, ces aliments sont riches en composés protecteurs, comme les caroténoïdes des légumes vert foncé, jaunes, orange et rouges. Ainsi, en consommant plus de brocoli, papaye, poivron rouge et autres produits semblables, vous pourriez arriver à respirer un peu mieux.

Orange, papaye, pêche, poivron rouge et carotte
Leurs couleurs vives vient de la bêta-cryptoxanthine, caroténoïde qui protégerait les fumeurs. Les résultats de l’Étude de Singapour indiquent qu’une alimentation riche en ce pigment anti-oxydant a pour effet de diminuer de 25 % le risque du cancer du poumon dans la population générale, et de 37 % chez les fumeurs.

Vos objectifs : quelques portions de fruits et légumes orange et rouges tous les jours.


Épinard, légumineuses, chou frisé et aliments riches en folate

Si vous fumez ou venez d’arrêter, veillez à ingérer du folate, vitamine B qui protège contre les carcinogènes du tabac. Une étude menée au M. D. Anderson Cancer Center indique que les ex-fumeurs qui prenaient suffisamment d’aliments riches en folate voyaient diminuer leur risque de cancer du poumon de 40 %. La cigarette épuise les réserves de folate de l’organisme.

Vos objectifs : 400 μg de folate par jour. Un comprimé multivitaminique pourrait vous les fournir, mais vous les obtiendrez également en prenant au moins cinq portions de grains entiers chaque jour, de même que 7 à 10 portions de fruits et de légumes. Au moins une de vos portions devrait être composée de légumes à feuilles vert foncé ou de légumineuses. La limite à ne pas dépasser est de 1000 μg, toutes sources confondues.

Truc utile : source à la fois de folate, de caroténoïdes et de phytoestrogènes, l’épinard est triplement anticancéreux.

Vitamine C
Dans une étude menée à l’université de la Californie de Berkeley, chez les non fumeurs, le supplément de vitamine C a permis de diminuer de 11 % le risque de dommages causés par les radicaux libres qui se forment au contact de la fumée secondaire. De plus, la vita-mine C soutient la vitamine E dans son action protectrice contre les dommages causés par la cigarette. Bien que le tabac épuise les réserves de vitamine E de l’organisme, le supplément de vitamine C a pour effet d’en ramener le taux sanguin à celui que présentent les non fumeurs.

DOSE : 500 à 1 000 mg par jour si vous êtes fréquemment exposé à la fumée de cigarette.

Soya
Selon une étude préliminaire, l’œstrogène pourrait favoriser le développement de tumeurs du poumon ; les chercheurs pensent qu’en supprimant les effets de cette hormone, on pourrait ralentir voir prévenir le développement de ce cancer. Cette action s’expliquerait ainsi : les cellules cancéreuses du poumon ont des récepteurs d’œstrogène. De leur côté, les isoflavones du soya, des œstrogènes d’origine végétale, ou phytoestrogènes, occuperaient ces récepteurs, empêchant l’hormone produite par l’organisme de s’y fixer. Lors d’une étude menée au M.D. Anderson Cancer Center de Houston auprès de plus de 3 400 sujets, on a observé que ceux qui consommaient le plus d’aliments riches en phytoestrogènes couraient environ 46 % moins de risque de souffrir de ce cancer que ceux qui n’en prenaient pas.

Vos objectifs : selon les études, la consommation d’une à trois portions de soya par jour (tofu, lait de soya et edamame) suffit à altérer l’activité œstrogénique. Comme ce n’est pas la quantité qui compte, il est nettement préférable de tirer vos phytoestrogènes des aliments plutôt que de prendre des suppléments d’isoflavones.

Saumon, sardine, maquereau et autres aliments riches en oméga-3

L’association fumée de cigarette et gras d’origine animale favoriserait le cancer du poumon. Or, il semble qu’en remplaçant la viande par du poisson, on minimiserait cet effet. Selon des chercheurs belges qui, pendant plus de 30 ans, ont examiné la consommation de poisson dans 36 pays, le risque de mourir du cancer du poumon serait plus faible chez ceux qui en mangent beaucoup. Ainsi, tant les Hongrois que les Islandais ont un taux de tabagisme élevé et consomment des gras d’origine animale. Cependant, en Islande, le poisson figure trois fois plus souvent au menu qu’en Hongrie, ce qui pourrait expliquer que le taux de mortalité par cancer du poumon chez les hommes y soit trois fois moins élevé.

Vos objectifs : deux ou trois portions par semaine contribueraient à diminuer le risque.

Légumes crucifères

Le sulforaphane du chou-fleur, du chou de Bruxelles, et du brocoli, protège contre le cancer. Il est considéré comme l’un des plus puissants anticancéreux d’origine alimentaire. Les crucifères renferment aussi de l’indole-3-carbinol, qui agit comme une équipe de nettoyage, réparant les dommages causés aux cellules par les carcinogènes avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Une étude indique, on ne s’en étonne pas, qu’en augmentant sa consommation de brocoli et de choux de Bruxelles, on pourrait diminuer de 40 % son risque de cancer du poumon.

Vos objectifs : au moins quatre portions de ½ tasse par semaine.

Truc utile : la cuisson du brocoli à la vapeur à pour effet d’augmenter la disponibilité du sulforaphane. Faites-le cuire 3 ou 4 minutes ou jusqu’à ce qu’il soit tout juste tendre.