La lumière pour soigner le TAS

La dépression saisonnière et sa forme moins prononcée, les «bleus de l’hiver», touchent des millions de Canadiens. Découvrez comment la luminothérapie peut les soulager.

La lumière pour soigner le TAS

On trouve un peu partout au pays des lampes de luminothérapie, qui émettent une vive lumière artificielle et sont censées améliorer l’humeur et augmenter l’énergie durant les journées courtes de l’hiver. Bon marketing, soit, mais livrent-elles la marchandise? 

«Si vos symptômes de dépression sont légers, vous pouvez envisager d’utiliser une lampe de luminothérapie au même titre que d’autres ont recours à l’exercice dans ce but», explique le docteur Raymond Lam, psychiatre au Mood Disorders Centre de l’hôpital UBC de Vancouver. Soulignons que les études sur la luminothérapie ont été menées auprès de personnes souffrant de dépression saisonnière et non seulement des troubles légers associés aux «bleus de l’hiver».

La dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier (TAS), touche près d’un million de Canadiens en automne et en hiver. Les chercheurs n’en connaissent pas la cause exacte mais pensent que, chez certains, le manque de lumière caractéristique de ces saisons perturbe l’horloge biologique et pourrait modifier les taux de certains messagers chimiques dans le cerveau.

Dans une étude publiée en 2006, Raymond Lam a comparé les effets de la luminothérapie à ceux de l’antidépresseur fluoxétine (Prozac) chez des patients souffrant de TAS et a observé qu’elle était aussi efficace, tout en ayant l’avantage de présenter moins d’effets indésirables. Des chercheurs se penchent d’ailleurs sur cette approche pour le traitement de patients souffrant de dépression non saisonnière ou d’autres problèmes résultant d’un déséquilibre de l’horloge biologique, par exemple le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).

Bien que les lampes de luminothérapie présentent peu d’effets indésirables, les consommateurs doivent faire preuve de prudence, l’industrie n’étant pas réglementée. Voici ce que conseillent les experts pour le choix d’un appareil. Il devrait :

  • -émettre de la lumière blanche plutôt que bleue et être doté d’un filtre anti-UV
  • -éclairer par fluorescence (bien que les résultats d’études plus récentes indiquent que les lampes LED pourraient être tout aussi efficaces)
  • -émettre 10 000 lux, intensité lumineuse recommandée par les experts ayant mené les études
  • -être approuvé par l’Association canadienne de normalisation (CSA).