Comment aider une amie souffrant d’une maladie grave?

Souvent, nous ignorons jusqu’à ce qu’il faudrait dire – ou ne pas dire.

Comment aider une amie souffrant d'une maladie grave?

Pendant son combat contre le cancer du poumon qui l’a emportée en juin 2009, Gayle Stewart, de Vancouver, nous avait fait plusieurs recommandations. « Elle était une sœur merveilleuse, dit sa cadette Susu Reid. Elle aurait jubilé à la pensée que cet article lui permettrait de rendre un dernier service. »
La première chose qu’elle m’a dite, c’est : beaucoup de gens sont pleins de bonnes intentions, mais ne savent pas comment s’y prendre. Il n’osent même pas envoyer un courriel de peur de gaffer. Et elle m’a fait les suggestions suivantes.

1. Nommez une coordonnatrice. Pendant les 23 semaines de chimiothérapie et de radiothérapie, Susu a organisé les déplacements de sa sœur par téléphone et courriel. Gayle en a été immensément soulagée : « Je n’avais pas l’impression de forcer la main de mes amis, et ils pouvaient refuser au besoin parce qu’ils ne connaissaient pas bien ma sœur. » Environ 25 amis et connaissances ont servi de chauffeur et d’accompagnateur pendant le traitement.

2. Manifestez-vous. Une carte, un courriel, un appel encourageant, « c’est merveilleux », m’a dit Gayle. Elle ne recommande pas d’envoyer des renseignements sur des thérapies non conventionnelles. Partez du principe que votre amie est bien soignée.

3. Attention aux plantes vertes. S’il y en a trop, l’arrosage et l’entretien peuvent devenir une corvée, mais comme a reconnu Gayle, « c’est toujours une joie de trouver un bouquet à sa porte ».


4. Donnez un coup de main.
On acceptera plus facilement votre offre si elle est précise. Un « puis-je t’aider ? » obligeait Gayle à proposer quelque chose alors que « tes plantes ont besoin d’eau, je m’en occupe » n’exige qu’un merci. Certains services peuvent être rendus sans accord préalable : rentrer la poubelle, ramasser les feuilles, tondre la pelouse.


5. Identifiez ce que vous prêtez.
Grande lectrice, Gayle a dévoré les livres que lui apportaient ses amis. Si vous prêtez des livres, des DVD, des CD, mettez votre nom dessus. (La règle vaut pour les plats de conservation des aliments.) Proposez votre aide à l’heure de rendre les objets non identifiés à leur propriétaire.

6. Gâtez-la. Les petits cadeaux – un pyjama neuf, des savons de luxe, des serviettes douillettes – font toujours du bien.


7. Cuisinez ses plats favoris.
Votre grand-mère avait raison de s’enfermer dans la cuisine quand quelque chose n’allait pas. « La nourriture devient un casse-tête, m’a confié Gayle. Je fondais de reconnaissance quand on m’apportait un ragoût. » Soyez attentive aux changements que le traitement provoque dans les goûts et les besoins de la malade. Au début, Gayle suivait un régime bio très strict et appréciait particulièrement les bouillons-santé et les sachets de fruits secs et de noix. Plus tard, elle était surtout préoccupée de reprendre du poids et préférait une lasagne.

8. Pensez à sa famille. Gayle ne voulait pas que son mari et sa fille de 20 ans, Sara, se sentent négligés. Conjoints et enfants doivent assumer tant de responsabilités supplémentaires qu’ils n’ont pas toujours le temps de bien se nourrir et seront sans doute ravis de se faire offrir un bon dessert.


9. Anticipez les besoins.
Divisez vos plats en portions pour minimiser les pertes. Sur l’étiquette, en plus des ingrédients et des directives de cuisson, mettez un petit mot d’encouragement.


10. Invitez-la quand même.
Gayle ne pouvait pas sortir beaucoup, mais elle et son mari appréciaient de recevoir quand même des invitations. Bob avoue qu’encore aujourd’hui, il n’a pas toujours envie de participer à une soirée, mais qu’il est content d’être invité.

Cette liste n’est pas exhaustive, loin de là. Ce qu’il faut retenir, c’est que vous ne perdrez rien à essayer. « Toutes les gentillesses, toutes les marques d’intérêt comptent, disait Gayle, parce qu’elles me démontrent qu’on pense à moi. »