Choisir le bon soutien-gorge : une question de santé!

Bandages de lin, corsets, baleines et’ tiges de fer! Au cours de l’histoire, les femmes ont tout essayé pour maintenir leurs seins sous contrôle et ce, parfois pour de bonnes raisons. À preuve, le soutien-gorge, un vêtement aussi simple que compliqué, est une clé pour votre santé, votre confort et même votre bonheur.

Choisir le bon soutien-gorge : une question de santé!

L’évolution du soutien-gorge rappelle cette punitive invention que fut le corset de métal. Depuis ce temps, nous avons parcouru beaucoup de chemin! Mais encore aujourd’hui, nous continuons à chercher l’équilibre entre  le confort, la santé et les tendances mouvantes de la beauté.

Récemment, j’ai eu l’occasion de rencontrer Jane Collins de London en Ontario, qui s’affuble du surnom de « The Bra Lady ». Cette dame de 62 ans, sociable et chaleureuse, est une professionnelle en ajustement du soutien-gorge et elle sait ce qu’il faut faire pour obtenir l’équivalent des bandes de tissu. Il lui a d’ailleurs fallu des années de recherches dans les boutiques pour trouver « le » soutien-gorge qui lui convenait.

Car chaque femme a une forme et une taille différente. « Maintenant, je le réalise chaque jour, dit-elle. Mais avant de faire ce travail, je n’avais jamais réellement observé le corps des autres. » Il y a une quinzaine d’années, elle avait assisté à une conférence pour les femmes où on offrait l’ajustement des soutiens-gorge. « Bien que pas très jolis, ceux-ci étaient fonctionnels. » Ce fut la révélation! Dès qu’il fut ajusté au contour de son corps, elle fut séduite. « Je ne pensais pas être capable de trouver quelque chose de si confortable! Ce fut le début  de sa démarche de certification en ajustement du soutien-gorge chez Jeunique, une société californienne. Sept ans plus tard, elle quittait son poste de répartitrice chez London Hydro après y avoir travaillé pendant 34 ans.  Elle organise aujourd’hui des cliniques d’ajustement du soutien-gorge dans différentes villes de l’Ontario.

Le soutien-gorge qu’elle vend se décline en plus de 200 tailles subtilement différentes, du 28AA au 46KK. « Des bonnets A ou D, ce n’est rien, dit-elle avec excitation. Aujourd’hui, je viens de vendre une taille 34D alors que la dame pensait faire du 36D. » La poitrine féminine se transforme au moins sept fois au cours de la vie, explique Jane Collins. Vers la cinquantaine, à la période des changements hormonaux et du gain de poids, les femmes arrivent en disant : « Qu’est-ce qui leur arrive? Ils semblent incontrôlables! ». Et elle s’esclaffe.

Nos poitrines ont besoin d’un sous-vêtement offert dans des tailles autres que petit, moyen ou grand, comme c’était le cas lorsque le soutien-gorge fut créé. Le soutien-gorge que nous connaissons, qui soutient indépendamment chaque sein, a été inventé en 1913 par une américaine nommée Mary Phelps Jacob : cette dernière avait simplement cousu deux mouchoirs de soie auxquels elle avait ajouté des rubans en guide de bretelles. Je vous laisse imaginer le résultat pour celles qui avaient une large poitrine. Néanmoins, la société Warner Brothers Corset acquit peu après le brevet de Phelps Jacob et, au cours des années 30, ajouta des bonnets de taille A, B, C et D.

Aujourd’hui, les consommatrices choisissent des tailles manufacturées et 70% d’entre elles se retrouvent avec un soutien-gorge mal ajusté, affirme le Groupe de recherche sur le cancer du sein de l’Université de Portsmouth au Royaume-Uni. De plus, il est important d’investir dans un sous-vêtement bien ajusté. Jane Collin raconte qu’elle observe les femmes sur la rue et pense qu’elles devraient faire affaire avec une spécialiste en ajustement. « Mais évidemment, je ne dis jamais cela à haute voix. »

Un soutien-gorge devrait être adapté au tour de poitrine et à la taille des seins, les mamelons reposant au centre du bonnet. Les seins devraient être soutenus par la bande située sous les bonnets et aucun morceau de tissu ne devrait dépasser sur le dessus, le dessous ou sur les côtés. D’après le Groupe de recherche, pendant l’exercice, les seins rebondissent non seulement de bas en haut ou d’un côté à l’autre mais de l’avant vers l’arrière. Avec le temps et sans soutien adéquat, ce mouvement peut altérer les tissus connectifs et provoquer des douleurs.

Le problème fondamental est que plusieurs d’entre nous avons de la difficulté à voir le soutien-gorge en termes de santé. « Certaines femmes, nous assure Jane Collin, ont une silhouette magnifique, mais elles ont tendance à trouver que leurs seins sont trop gros ou trop petits. Nous sommes obnubilées par la culture du vedettariat. C’est une véritable honte! »

Les adolescentes sont particulièrement vulnérables à ce phénomène, affirme Jane Collin. « Elles veulent des seins plus gros. Mais ces soutiens-gorge lourdement coussinés sont terribles! Certaines dames âgées qui viennent me voir sont bien plus en forme que les jeunes femmes.  Les aînées portaient de bons soutiens-gorge durant les années 50 et des vêtements de contention. Pas ces choses fragiles qui se vendent aujourd’hui. »

Y a-t-il eu une époque où nous avons atteint le parfait équilibre ? D’après l’historienne Valerie Steele, auteure de The Corset : A Cultural History, on pouvait lire dans la publicité d’un grand magasin en 1939 qu’« il peut être tentant par une chaude journée d’été d’enlever son soutien-gorge, mais que cela est dangereux, très dangereux même. Seules quelques poitrines peuvent se passer du doux soutien d’un soutien-gorge. ». Cela paraît ridicule, mais dans les années 40 et 50, le soutien de la poitrine a été, au moins temporairement, plus important que les séances de photos séduisantes.

Certains manufacturiers aimeraient revenir à cette époque. La société australienne Bergei Lingerie a travaillé de concert avec le département de biomécanique de l’Institut australien du sport afin de diminuer le mouvement de rebond; leur travail pourrait mener à la production d’une ingénieuse collection de soutiens-gorge. Il faudra que nos filles soient assez astucieuses pour les porter.