Ce que votre naturopathe peut ou ne peut pas faire pour vous

Grâce aux modifications réglementaires en matière de naturopathie, les naturopathes au Canada bénéficieront de nouveaux droits. Voyez ce qu’ils peuvent faire pour vous et quelles sont leurs limites.

Ce que votre naturopathe peut ou ne peut pas faire pour vous

En vertu de récents changements apportés à la naturopathie en Ontario et en Colombie-Britannique, les naturopathes seront bientôt en mesure d’offrir un plus vaste éventail d’options à leurs patients en matière de traitement. Voyons quelle sera la portée de ces nouveaux règlements et comment vous y prendre afin de trouver le naturopathe qui vous convient.

Les services du naturopathe

Toute personne au Canada désirant se prévaloir du titre de naturopathe doit posséder un diplôme de premier cycle en sciences de la santé, et suivre un programme préparatoire à un diplôme de deuxième cycle, dans l’une des deux écoles de naturopathie accréditées au Canada (à Toronto ou au New Westminster, en Colombie-Britannique). Au terme de son programme, elle devra se soumettre à des examens d’admission. Cette formation permet au naturopathe de traiter les maladies aiguës et chroniques de ses patients et de viser un état de santé optimal.

Si votre médecin de famille est également naturopathe, son but premier est de vous maintenir en bonne santé par des moyens naturels. Selon vos besoins, il vous offrira des services tels que l’acuponcture, l’homéopathie, les massages, l’hydrothérapie, la nutrition clinique et  des conseils sur le mode de vie.
Dans l’univers de la naturopathie, l’éducation du patient joue un rôle essentiel. Selon la directrice exécutive de l’Association canadienne des docteurs en naturopathie (ACDN) « Les naturopathes veulent éduquer leurs patients et les engager à s’investir dans leur propre santé, car ces derniers doivent se donner les moyens d’agir afin de se prendre en main. »

De nouvelles règles visant les naturopathes

Depuis des décennies, les praticiens en naturopathie relèvent de la Loi sur les praticiens ne prescrivant pas de médicaments, qui restera en vigueur pendant les trois prochaines années, et ce, jusqu’à ce que de nouveaux règlements entrent en vigueur. Dès l’adoption de ces nouveaux règlements, les naturopathes seront régis selon la Naturopathy Act, en vertu de la Loi sur les professions de la santé réglementées qui régit également les chiropraticiens, les physiothérapeutes et autres fournisseurs de soins de santé. Cette nouvelle loi leur accordera des droits d’ordonnance accrus et leur donnera le droit de faire des analyses de laboratoire.

« Les personnes ayant recours aux naturopathes pour se faire soigner sont de plus en plus nombreuses » confie  O’Reilly.  Le droit de prescrire un traitement sera sans doute une mesure qui rapprochera les naturopathes et les autres fournisseurs de soins de santé ».

Quant à savoir quelles incidences ces changements auront sur les patients, O’Reilly explique que « ces derniers pourront s’adresser à un naturopathe habilité à leur prescrire des antibiotiques  pour soigner une angine streptococcique ». Elle ajoute que ces changements donneront aux naturopathes le droit d’utiliser des substances qui leur étaient défendues auparavant. D’après la naturopathe torontoise Sarah Oulahen, propriétaire de la clinique SOW Health, ces changements élargiront nettement la portée de nos méthodes de travail.

Cette initiative représente un énorme progrès qui touche tous ceux qui œuvrent dans le domaine de la naturopathie. « Nous espérons que ces événements légaliseront notre profession et révéleront que nous sommes des professionnels au même titre que le sont les médecins pratiquant la médecine traditionnelle » précise Oulahen. « Je suis persuadée que les premiers jalons des soins de santé de demain viennent d’être posés. »

Existe-t-il des restrictions?

Bien que les nouveaux règlements confèrent aux naturopathes le droit d’offrir à leurs patients une plus grande variété de traitements, dans certains cas, la consultation d’un médecin traditionnel reste inévitable. En effet, pour le moment, les naturopathes n’ont pas accès à l’imagerie diagnostique comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Un patient qui, par exemple, subirait une fracture de l’os ou une chirurgie continuerait à s’adresser à un médecin. Tout patient qui aurait besoin de soins conventionnels serait naturellement dirigé  vers un médecin par le naturopathe.

« Nous ne sommes pas des adversaires. Le patient n’a pas à choisir entre le naturopathe ou le médecin. À mon avis, il a intérêt à bénéficier des traitements offerts par ces deux praticiens. »

Quelle est la situation dans les provinces non réglementées?

Au Canada, la naturopathie n’est pas réglementée dans toutes les provinces. Il se pourrait même que des naturopathes agréés travaillent dans des provinces non réglementées. Mais lorsque celles-ci décideront d’élaborer des règlements, il ne serait pas étonnant de voir d’autres provinces leur emboîter le pas ». De l’avis de la présidente-directrice générale de l’Association des Naturopathes de l’Ontario Alison Dantas, le soutien manifesté à l’égard de la Colombie-Britannique et de l’Ontario a créé un précédent au sein des provinces non réglementées. Ce premier pas ne peut qu’inciter les autres provinces à les suivre dans la même direction ».

Comment choisir le bon naturopathe

Oulahen donne quelques recommandations intéressantes aux personnes qui recherchent un naturopathe « Tout d’abord, consultez les sites Web de l’ACDN ou de l’Association des naturopathes de l’Ontario afin de trouver un naturopathe agréé près de chez vous. Faites en sorte de savoir si ce dernier a les compétences nécessaires lui permettant d’exercer ».
Ensuite, faites plus ample connaissance avec le naturopathe. « En qualité de praticien, nous traitons chacun de nos patients comme une personne distincte. Il en est de même pour le naturopathe qui, lui aussi, sera perçu comme une personne distincte par le patient » précise Oulahen. « Connaître le naturopathe non seulement sur le plan professionnel mais aussi personnel aidera le patient à se faire de celui-ci une opinion et à déterminer si la relation sera durable. »