Comment expliquer l’augmentation des troubles du spectre autistique (TSA) ?
Tant au Canada qu’aux États-Unis, les troubles du spectre autistique (TSA) sont en progression constante ; leur incidence a presque doublé au cours de la première décennie du nouveau millénaire, au point que leur prévalence serait à présent de un à deux pour cent. Cette montée en flèche a suscité beaucoup d’inquiétude dans la presse, mais il est difficile de déterminer si c’est le nombre de cas qui a vraiment augmenté ou seulement celui des diagnostics.
En 2013, on a regroupé sous l’acronyme TSA trois troubles : l’autisme, le syndrome d’Asperger et le « trouble envahissant du développement non spécifié ». Il était en effet difficile de les différencier clairement, les trois affections présentant un éventail de symptômes communs. Leur gravité varie beaucoup, mais en général, les TSA se caractérisent par des déficiences touchant les rapports sociaux et la communication, ainsi que par des comportements limités et répétitifs.
Les TSA sont mieux connus aujourd’hui qu’il y a quelques décennies. Les parents d’un enfant autrefois simplement considéré comme un peu excentrique ou mal à l’aise en société sont sans doute de nos jours tentés de le faire examiner. Cela dit, comme le reconnaît une étude de 2013 exploitant les bases de données épidémiologiques nationales sur l’étude de l’autisme au Canada, « la possibilité d’une véritable augmentation de l’incidence ne peut être exclue ».
La cause des TSA demeure un mystère. On a identifié des gènes qui pourraient affecter le développement du cerveau, et une corrélation avec les grossesses à complications laisse penser que des TSA proviennent d’un phénomène intra-utérin – par exemple, l’exposition du fœtus à des doses inhabituelles d’hormones dans le liquide amniotique. Quoi qu’il en soit, l’augmentation des cas diagnostiqués oblige à accroître les services de soutien. Autism Nova Scotia, par exemple, a mis en place en 2014 des cours virtuels pour former des aides-soignants qui offrent un répit aux principaux soignants de patients autistes. On est toutefois loin du jour où toutes les personnes atteintes de TSA auront accès à l’aide dont elles ont besoin.
Symptômes précoces des troubles du spectre autistique (TSA)
Les TSA n’ont pas de remède connu, et aucun traitement n’est efficace pour tous les patients, mais une intervention précoce semble produire de meilleurs résultats quelle que soit la nature du trouble. Les symptômes suivants ne sont pas des indicateurs incontestables, mais si vous les observez chez un enfant, il serait sans doute utile de consulter un médecin.
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Un enfant souffrant de TSA a tendance à :
- ne pas réagir à son propre nom à 12 mois ;
- ne pas montrer du doigt ce qui attire son attention (un avion dans le ciel, par exemple) à 14 mois ;
- ignorer les jeux faisant appel à l’imagination (nourrir une poupée, par exemple) à 18 mois ;
- fuir le regard d’autrui et à s’isoler la plupart du temps ;
- être en retard dans l’acquisition du langage parlé ;
- répéter sans arrêt des mots ou des phrases (écholalie) ;
- être bouleversé par le moindre changement dans ses habitudes de vie ;
- réagir étrangement aux bruits, odeurs, saveurs, apparences et textures des objets.