Savez-vous ce qu’est la spondylarthrite ankylosante?

La spondylarthrite ankylosante (SA) est une forme d’arthrite qui touche environ deux millions de Nord-Américains. Naomi Ban nous fait part de son expérience et incite fortement les personnes atteintes de SA à mener une vie active.

Naomi BanJeremy Nguyen

Kinésiologue de l’Université McGill, préparateur physique et athlète compétitive, Naomi Ban habite à Montréal. Il y a quatre ans, elle a reçu un diagnostic despondylarthrite ankylosante (SA). Elle avait alors 36 ans.

La SA est une forme d’arthrite inflammatoire.

Ankylosant signifie raidissement et fusion alors que spondylite signifie inflammation de la colonne vertébrale. L’inflammation entraîne une dégradation des ligaments et des tendons fixés aux os dans les articulations de la colonne. Lorsque l’organisme tente de se réparer en formant du nouveau tissu osseux, la colonne commence à fusionner, entraînant ainsi de la raideur, de la douleur et de la rigidité.

Le mal de dos est un symptôme courant.

Bien que les symptômes de la SA soient nombreux et varient d’une personne à l’autre, le plus courant est une douleur lombaire chronique qui dure depuis des mois. La douleur et la raideur sont généralement plus intenses le matin au lever et s’atténuent durant la journée après que l’on ait fait des étirements et des exercices.

La SA peut aussi causer de la fatigue, des douleurs aux articulations périphériques ainsi que l’inflammation de l’uvée. Les gens atteints de SA ont tendance à se sentir mieux après une séance d’exercice et à voir leur état empirer après une période de repos. Avant d’obtenir un diagnostic, Naomi Ban ressentait souvent de la douleur dans le bas du dos et le bassin. Elle croyait qu’elle était liée à l’activité physique puisqu’elle s’entraînait environ cinq heures par jour.

Une semaine avant une compétition de taekwondo, son coach lui a permis de prendre congé. C’est à ce moment-là que ses symptômes se sont manifestés. « La douleur a beaucoup augmenté. Mon corps ne répondait plus et j’avais besoin d’une canne pour m’aider à me déplacer. Mes articulations étaient couvertes d’ecchymoses et les tâches de tous les jours étaient devenues difficiles à accomplir. Je savais alors qu’il se passait quelque chose d’anormal non relié à mon sport », explique-t-elle.

Un diagnostic et un traitement précoces sont essentiels.

Il importe de diagnostiquer la SA au stade initial de la maladie et de la traiter rapidement pour prévenir des lésions permanentes à la colonne vertébrale. Il faut maîtriser l’inflammation ainsi que maintenir la souplesse de la colonne et la mobilité des articulations pour pouvoir mener une vie active. Demandez à votre médecin de vous adresser à un rhumatologue afin de passer des tests et d’obtenir un diagnostic.

Les exercices aident à atténuer la douleur et la raideur.

Un mode de vie sain, une bonne alimentation et des exercices ont permis à Naomi Ban de maîtriser sa maladie. L’activité physique contribue à atténuer la douleur et la raideur, à réduire la fatigue, à améliorer la mobilité et à prévenir la dépression. Le programme d’exercice devrait comprendre des exercices de souplesse, de renforcement et d’endurance.

Lorsqu’elle entraîne des personnes atteintes d’arthrite ou de douleur chronique, Naomi Ban les aide d’abord à fortifier leurs muscles, puis elle ajoute graduellement des exercices avec saut à leur programme (comme la course à pied ou le saut à la corde). Pour soutenir et protéger les articulations, il faut renforcer les muscles et les tissus qui les entourent. Elle souligne qu’il n’est jamais trop tard pour se mettre à faire de l’exercice, peu importe l’âge.

On doit savoir où l’on s’en va.

Si vous souffrez de SA et que vous cherchez un moyen de vous motiver à entreprendre un programme d’exercice malgré la douleur, Naomi Ban explique que tous les gens (malades ou pas) se retrouvent quelque part sur le spectre de performance. Complètement à la gauche du spectre de performance figurent les gens qui sont alités et complètement à la droite, les athlètes olympiques. « Que vous soyez près de la gauche ou au milieu, vous devez viser la droite parce que les athlètes possèdent des qualités qui se perdent quand on vieillit ou tombe malade – perte de masse musculaire, d’agilité, d’énergie, d’appétit et difficulté à maintenir une bonne posture », déclare-t-elle. Si vous visez la droite du spectre, vous allez retrouver les qualités perdues depuis la maladie, vous augmenterez votre masse musculaire et cela vous encouragera à persévérer dans vos efforts. « Je pense que la chose la plus importante est de reprendre le pouvoir sur la maladie. On se sent désespéré quand une maladie n’est pas contrôlée et de reprendre le contrôle sur celle-ci va soutenir les efforts quotidiens pour atteindre un meilleur mode de vie », affirme-t-elle.

Il faut rester positif et se fixer des objectifs.

Naomi Ban recommande aux personnes qui viennent de recevoir un diagnostic de SA de se fixer des objectifs. Elles doivent d’abord se renseigner sur la maladie et recueillir l’information importante et pertinente dont elles ont besoin. Ensuite, elles pourront se concentrer sur les aspects positifs et aller de l’avant. « Aujourd’hui, je m’entraîne aussi fort qu’avant mon diagnostic.

Je possède des clients qui se situent à différents endroits sur le spectre de performance et ils sont maintenant plus actifs et en contrôle de leur maladie. Avec une progression d’entraînement adaptée, les clients se retrouvent avec plus d’options que de limitations. Quatre ans après mon diagnostic, je suis fière de dire que mes recherches sur l’entraînement ont démontré que les activités telles que le yoga et la natation vont plus loin que seulement les recommandations. Mes clients lèvent tous des poids et retournent à leurs sports ou activités préférés. Jusqu’à ce jour, je continue à lever des grandes charges au gym et ma souplesse, ma puissance et ma vitesse continuent à s’améliorer pour pratiquer mon sport favori – le taekwondo », soutient-elle. Naomi Ban ressent parfois de la douleur mais jamais comme au début de son diagnostic. « Quand cela se produit, je ménage mes efforts, mais je continue toujours à m’entraîner. Je ressens que la SA est toujours là, mais maintenant je peux facilement contourner les difficultés. »


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