Printemps: 11 questions sur les allergies

Chaque année, nous sommes des millions à fêter l’arrivée des beaux jours en larmoyant et en reniflant à cause du pollen et autres substances présentes dans l’air. Voici donc quelques réponses aux questions que vous vous posez à propos de cette affection.

Printemps: 11 questions sur les allergies

Qu’est-ce que l’allergie?

Voici comment cela se passe: les lymphocytes, cellules immunitaires présentes dans le sang, patrouillent en tout temps l’organisme afin d’y détecter bactéries, virus, pollens, substances chimiques et autres micro-organismes qui pourraient lui causer du tort. La plupart du temps, les corps étrangers passent le test car ils ne présentent aucun danger. Mais quand le système immunitaire en détecte un qui pourrait constituer une menace, il en mémorise d’abord l’identité afin d’être en mesure de l’attaquer s’il revient. Puis, à la seconde rencontre, il passe à l’offensive. Ainsi, les germes du rhume et de la grippe déclenchent toute une batterie de réactions destinées à les détruire. Dans le cas des allergies, le déclencheur est inoffensif, mais le système y voit un ennemi potentiel. Le plus souvent, ce sont les allergènes présents dans l’air ‘ poussière, pollen, moisissures et squames d’animaux de compagnie ‘ qui sont en cause.

Les allergies diffèrent-elles de l’asthme?

Ces troubles ont beaucoup en commun, mais l’asthme est plus grave. Il s’agit d’une maladie pulmonaire chronique: devant un déclencheur, les voies respiratoires s’enflamment et se remplissent de mucus; elles sont alors comprimées par les muscles voisins. Toux, respiration sifflante et souffler court en résultent. L’asthme peut être déclenché par une allergie, mais aussi par bien d’autres facteurs. Cette affection présente certains risques puisqu’elle peut sérieusement restreindre la capacité respiratoire du sujet. Environ 500 Canadiens meurent chaque année de causes liées à l’asthme. De leur côté, bien qu’elles soient pénibles, les allergies présentent généralement moins de risques.

Quelle est l’incidence des allergies?

On estime qu’un Américain-du-Nord sur cinq en souffre, ce qui pourrait en faire l’affection chronique la plus répandue sur le continent. En plus des substances présentes dans l’air, certains aliments, médicaments, substances chimiques et insectes peuvent déclencher une allergie qui touchera le système digestif, la peau ou les yeux. Depuis le début des années 1980, le nombre de cas monte en flèche, particulièrement chez les enfants.

Comment savoir si je souffre d’allergie saisonnière?

Les symptômes sont évidents: éternuements, écoulement nasal incolore, démangeaisons ou sécheresse des yeux, maux de tête, congestion et inflammation des sinus. Ce sont les mêmes que ceux du rhume, sauf que, dans ce cas, l’écoulement nasal est plutôt blanchâtre ou verdâtre. En outre, les allergies se déclarent plus rapidement et se manifestent habituellement à la même époque chaque année. Il existe aujourd’hui des tests fiables permettant de les diagnostiquer. Pour en avoir le cœur net, demandez à votre médecin de vous les faire passer.

Pourquoi les allergies sont-elles si fréquentes au printemps?

C’est le pollen des plantes, grains microscopiques qui leur permet de se reproduire, qui cause les allergies. Ne cherchez pas du côté des fleurs de votre parterre car c’est plutôt le pollen des arbres, des graminées et des mauvaises herbes qui est en cause. Généralement plus fin, il est dispersé à très grande échelle par le vent. Ainsi, des chercheurs ont trouvé du pollen d’herbe à poux à quelque 650 km au large des côtes et à plus de 3000 mètres d’altitude. Voilà pourquoi le simple fait d’éliminer les coupables sur votre terrain ne changera pas grand-chose, sans compter qu’ils ont pour eux la force du nombre: un seul plant d’herbe à poux peut produire un million de grains de pollen par jour.

Ce sont les mauvaises herbes qui produisent, proportionnellement, la plus grande quantité de pollen allergène. L’herbe à poux vient en tête de liste; l’armoise, l’amarante à racine rouge, le chénopode, la salsola (soude) et le plantain la suivent de près. Parmi les 1000 espèces et plus de graminées qui poussent en Amérique du Nord, seules quelques-unes produisent un pollen allergène, dont la fléole des prés, le pâturin des prés, le sorgho d’Alep, le cynodon, l’agrostis géante, le dactyle et la flouve odorante. Du côté des arbres, le chêne, le frêne, l’orme, l’érable à giguère, le bouleau, le peuplier et le pin sont le plus souvent en cause.

Peut-on guérir de ses allergies?

Normalement, non. Une fois que l’organisme considère une substance comme nuisible, les jeux sont faits. Seule l’immunothérapie s’avère efficace: elle consiste à désensibiliser progressivement le système immunitaire à l’allergène en l’administrant sous forme d’injection à raison d’une ou deux fois par semaine et ce, sur une période de six mois ou plus. Cependant, peu de gens sont prêts à se soumettre à un traitement aussi long et exigeant. En général, on mise plutôt sur des médicaments et des méthodes qui soulagent les symptômes.

Devrais-je m’inquiéter à propos des allergènes potentiellement présents dans ma maison ou à l’extérieur?

Il est vrai que bien des gens sont allergiques aux moisissures, acariens, squames et autres polluants microscopiques présents dans les bâtiments. Cependant, le pollen constitue la principale cause des allergies saisonnières. Au lieu de vous inquiéter, agissez. Déterminez la cause de votre allergie. Une fois l’allergène identifié ‘ qu’il se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur ‘, il vous sera beaucoup plus facile de prendre les moyens nécessaires pour minimiser son impact.

Qu’est-ce que la densité pollinique et en quoi peut-elle m’être utile?

Grâce à la technologie, on peut déterminer aisément le nombre de grains de pollen ou de moisissures contenus dans un volume d’air donné (généralement un mètre cube) sur une période de 24 heures. Cette information s’avère particulièrement utile aux personnes allergiques, qui peuvent ainsi choisir de sortir ou de rester à l’intérieur. Nous disposons aujourd’hui de données fiables sur la densité pollinique des allergènes. Elles sont accessibles en ligne, généralement sur les sites de prévisions météorologiques; vous pouvez même les télécharger sur un téléphone intelligent.

Quels sont les médicaments antiallergiques et quel est leur mode d’action?

Les plus répandus sont les antihistaminiques qui, comme leur nom l’indique, neutralisent les effets de l’histamine, substance inflammatoire que libère l’organisme lors d’une réaction allergique. En fait, ils désactivent la réponse immunitaire. On trouve également en pharmacie des décongestionnants, dont le rôle consiste à dégager les voies nasales et les sinus, ainsi que des anticholinergiques nasaux, qui freinent la production de mucus. En outre, l’épinéphrine et d’autres médicaments semblables sont prescrits aux personnes qui présentent des symptômes graves. Pour l’asthme, on prescrit couramment des bronchodilatateurs; leur inhalation permet de dégager les voies respiratoires et d’amener l’air aux poumons.

Existe-t-il d’autres remèdes efficaces?

Plantes médicinales, suppléments, techniques de relaxation, acupuncture, homéopathie, nombreux sont les traitements proposés par les tenants de la médecine alternative. Cependant, aucun n’a donné de résultats probants. Certes, on se défend mieux quand on est en santé et qu’on surveille son poids. Mais le meilleur remède consiste à rester attentif à ses réactions, à en connaître les déclencheurs, à prendre les antiallergiques appropriés et à faire ce qu’il faut pour garder son système immunitaire en santé, notamment en adoptant une alimentation saine et naturelle.

Comment continuer à pratiquer la marche malgré mes allergies?

D’abord, obtenez un diagnostic précis. Il est beaucoup plus simple d’éviter quelques allergènes spécifiques que de s’inquiéter de tous ceux qui présentent des risques potentiels. S’il s’agit d’allergènes intérieurs, nettoyez votre maison souvent et à fond. Si c’est l’exposition aux pollens et moisissures se développant à l’extérieur qui fait problème, consultez votre médecin: il pourrait vous conseiller de prendre un antihistaminique avant d’aller marcher. En outre, prêtez attention aux densités polliniques et au cycle du pollen. Comme il est présent dans l’air surtout le matin et le midi, prenez vos marches en soirée. Enfin, faites ce qu’il faut pour préserver votre santé immunitaire : alimentation riche en fruits et légumes, exercice, gestion du stress, etc. Différentes études indiquent que le risque de souffrir d’allergies et d’asthme est plus élevé quand le système immunitaire est affaibli.

 

 

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