Famille: conflits entre frère et soeurs

Disputes pour la télécommande, piques assassines à table, voire altercations physiques – quelle qu’en soit la forme, les conflits entre frères et sœurs peut transformer votre famille en champ de bataille. Certains conflits sont hélas inévitables, mais les parents doivent rester vigilants. Voici les meilleurs conseils pour prévenir et mieux intervenir en cas de disputes.

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Conseils famille: conflits entre frère et soeurs

« Comme tant d’autres aspects de la vie, le spectre de la rivalité entre frères et sœurs va de passablement ennuyeux à profondément inquiétant, affirme Vikki Stark, thérapeute familiale à Montréal. Les parents ont souvent l’impression que cela fait partie de la vie quotidienne d’une famille – « tous les enfants sont ainsi » – et n’ont pas conscience que les conflits peuvent nuire à leur vie intérieure. »

Les enfants se comparent instinctivement aux autres, et font généralement leur possible pour s’en distinguer. Mais la compétition entre eux peut finir par affecter l’estime de soi et le sentiment d’identité. Les circonstances et la gravité de ces conflits dépendent de l’âge et du tempérament des enfants, mais sachez qu’il existe des stratégies pour les désamorcer. Voici comment.

Évitez les comparaisons

La rivalité apparaît souvent parce qu’un enfant se sent incompétent – peut-être est-il moins sportif ou moins bon en maths que son frère ou sa sœur. Pour adoucir ce sentiment, évitez de comparer vos enfants, conseille Sara Dimerman, psychologue à Thornhill, en Ontario. « Gardez à l’esprit que les forces et les faiblesses de chacun sont différentes. Encouragez-les à donner le meilleur d’eux-mêmes plutôt que de favoriser la compétition. »

Encouragez l’amitié

Jennifer Kolari, thérapeute familiale à Toronto, qui a publié le livre Connected Parenting, a travaillé avec des patients dont les rivalités au sein de la fratrie étaient si graves que la famille était contrainte de partir en vacances séparément.Elle a mis au point une technique pour réduire les disputes incessantes, dont le but est de contrer les
comportements négatifs entre les enfants (qu’elle appelle « obstacles d’amitié ») par des attitudes positives (« efforts d’amitié »).

Quand ses enfants étaient petits, chaque fois qu’ils commençaient à se chamailler, elle disait « j’entends trop d’obstacles d’amitié, je veux entendre des efforts d’amitié ». Mme Kolari encourage les parents à impliquer leurs enfants en transformant cette méthode en jeu : s’ils coopèrent et accumulent un certain nombre d’efforts d’amitié, ils seront récompensés par un repas au restaurant ou un temps de loisir supplémentaire devant la télé ou l’ordinateur.

Parlez-en…

Lorsqu’un conflit éclate, ne prenez pas de décision unilatérale qui pourrait contrarier les deux parties. « Par exemple, si vos enfants se disputent à propos d’un jouet, ne vous en emparez pas, conseille Sara Dimerman. L’enfant qui l’avait en premier le ressentira comme une injustice et en voudra à son frère ou à sa sœur. » Elle favorise plutôt une approche plus productive, comme aider les rivaux à réfléchir ensemble à des compromis qui, avec un peu de chance, finiraient par contenter tout le monde.

… ou laissez-les régler leurs problèmes seuls

Katy Buckworth, qui a publié I Am So the Boss of You : An 8-Step Guide to Giving Your Family the « Business, soutient qu’il vaut mieux résister à la tentation de jouer constamment le rôle de médiateur. Laisser faire obligera vos enfants à négocier.

« Je conseille aux parents de ne pas intervenir pour régler le problème chaque fois qu’une dispute éclate », déclare-t-elle. (Cette méthode est valable pour une altercation verbale, et non, bien entendu, lorsqu’ils en viennent aux mains.) « Les compétences acquises en parvenant à trouver un terrain d’entente avec ses frères et sœurs les accompagneront toute leur vie. »