À genoux devant ma belle

Parfois la vie nous joue de ces tours que l’on ne voit pas venir. Mon histoire remonte à la fin

À genoux devant ma belle

Parfois la vie nous joue de ces tours que l’on ne voit pas venir. Mon histoire remonte à la fin des années 60. Pour moi, tout a commencé par une invitation à accompagner une fille au cinéma. J’étais plutôt solitaire. Seul dans mon coin, j’attendais le coup de foudre. J’ai quand même accepté l’invitation.

Je me revois ce premier soir au restaurant Le Grillon, sur la rue Du Marché, à Salaberry-de-Valleyfield. Je rencontre Diane et nous parlons de tout et de rien. À un moment, voyant qu’un lacet du bottillon de Diane est dénoué, je me mets à genoux devant elle pour le lui attacher. Elle a semblé aimer ce geste pourtant si naturel pour moi.

En partant ce jour-là, on a pris rendez-vous pour une journée à la cabane à sucre. Mais je jouais au hockey, et j’avais un match dans le quartier Saint-Henri, à Montréal la veille de notre rencontre. Lors de ce tournoi, j’ai voulu frapper un adversaire plus imposant que moi. J’y avais mis toute mon énergie… mais j’ai plutôt frappé un mur! Et croyez-moi, il était solide. Résultat: muscle de l’épaule déchiré, et direction hôpital.

Je suis arrivé avec quatre heures de retard à mon rendez-vous avec Diane. Nous sommes tout de même allés à la cabane à sucre, et on s’est sucré le bec et barbouillé le visage avec de la suie puisqu’il faut ce qu’il faut. Je me suis fait servir à souhait vu que mon bras était en écharpe et terriblement douloureux. Et Diane a tellement bien pris soin de moi que je ne pouvais qu’apprécier ces doux moments et l’aimer chaque minute davantage.

Le 4 septembre 1971, j’ai passé la bague au doigt de ma bien-aimée. Et je ne l’ai jamais regretté. Au seuil de la retraite, nous rêvons des merveilleux instants de bonheur qui nous attendent. Et honnêtement, je ne me vois pas avec quelqu’un d’autre auprès de moi, pour cette fin de vie. Diane, je t’aime de tout mon cœur.  

Germain Billette, Coteau-du-Lac