Faites-vous une infection aux levures?

Voici quelques indices vous permettant de savoir si vous faites une infection aux levures et les traitements qui s’offrent à vous.

Faites-vous une infection aux levures?

Près de 75% des femmes feront une infection aux levures au cours de leur existence. Cependant, selon les résultats d’une étude menée en 2008 à la Saint Louis University School of Medicine, bien des femmes se traitent pour cette infection alors qu’elles n’en souffrent pas.

«Chez une femme, les démangeaisons ou la sensation de brûlure pourraient indiquer qu’il s’agit en fait d’une vaginite bactérienne, qui nécessite un traitement antibiotique, ou d’une simple irritation résultant de l’emploi de certains produits, par exemple les gels de bain parfumés», explique Susan Hoffstetter, infirmière praticienne et professeure d’université.

Que devriez-vous faire si vous pensez avoir une infection aux levures? Si vous n’en avez jamais eu, êtes enceinte ou êtes incommodée par une irritation vaginale récurrente, consultez votre médecin. Par contre, si ce n’est pas la première fois que vous en faites, vous pouvez vous procurer un médicament vendu sans ordonnance en pharmacie. Le traitement consiste en un agent antifongique, miconazole ou clotrimazole, présenté sous forme de suppositoire ou de crème. Vous avez le choix entre des traitements d’un jour, de trois jours ou de sept jours.

«Je conseille habituellement le traitement de trois jours, explique Shelley Woloshyn, pharmacienne de Saskatoon. Bien souvent, les femmes ne vont pas au bout du traitement de sept jours, ce qui compromet son efficacité. »

Vous pouvez aussi vous faire prescrire du Diflucan (fluconazole), médicament qui présente l’avantage de ne nécessiter qu’une seule dose et de s’administrer par voie orale. Il est particulièrement utile pour les femmes enceintes ou qui souffrent de troubles hépatiques. Selon une analyse de 19 études cliniques effectuée en 2007 par des chercheurs du Ottawa Health Research Institute, les deux catégories de médicaments sont également efficaces. La décision de prendre le médicament d’ordonnance est strictement d’ordre pratique.

Consultez votre médecin si vous souffrez de diabète, maladie qui prédispose à un type d’infection à levure qui est réfractaire aux médicaments azolés, ou si votre traitement ne donne pas de résultats.

On vante fréquemment les mérites du yogourt ou des suppléments probiotiques dans le traitement des infections aux levures, ce que confirment les résultats de certaines études. Cependant, les experts ne s’entendent pas tous sur cette question. Selon la docteure Cherie LeFevre, professeure agrégée en santé des femmes à la Saint Louis University School of Medicine qui a codirigé une clinique portant sur les affections de la vulve et du vagin, «on n’a pas démontré que ces produits exerçaient un effet notable». Elle ajoute, cependant, qu’ils ne peuvent certainement pas faire de mal.

À quoi reconnaît-on une infection aux levures?

Les principaux symptômes sont une sensation de brûlure, de la rougeur, de l’enflure, de la douleur au moment d’uriner ou au cours des relations sexuelles, ainsi qu’une perte vaginale épaisse, blanche et inodore. L’infection est causée par le développement anormal d’une levure vaginale (habituellement Candida albicans) qui survient lorsque le pH du vagin change, souvent en raison d’une modification de l’équilibre hormonal (grossesse, emploi de contraceptifs oraux ou imminence des règles) ou d’une antibiothérapie.

Prévention des infections aux levures

Il est important de préserver un milieu vaginal sain, affirme Cherie LeFevre. Évitez autant que possible le contact de produits chimiques avec votre vagin :

  • Si possible, évitez les produits d’hygiène féminine, les savons et les feuilles assouplissantes parfumés, et utilisez un détergent à lessive non parfumé.
  • Évitez les douches vaginales.
  • Portez des sous-vêtements en coton et n’utilisez pas de protège-dessous quand vous n’êtes pas menstruée.
  • Oubliez l’épilation à la cire brésilienne. «Le poil est important, affirme Cherie LeFevre. C’est une barrière protectrice pour la peau et il la garde en santé.»