20 réalisateurs de films afrodescendants à découvrir
Mis à jour: Fév. 17, 2023
Toujours subjective, la caméra nous place dans la perspective singulière de la personne qui tourne sur le monde alentour. Pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, voici 20 réalisateurs de films afrodescendants à découvrir ou à revisiter.
Barry Jenkins
Il a conquis le monde entier avec Moonlight (2016), qui porte sur le parcours d’un jeune homme noir sur trois périodes charnières de sa vie pour accepter son homosexualité. Une fois Moonlight couronné de l’Oscar du meilleur film, Jenkins a le vent dans les voiles. Il signe en 2018 If Beale Street Could Talk, diffusé au festival international du film de Toronto, long métrage qui vaut l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour Regina King. Il dirigera l’antépisode de la nouvelle version du Roi Lion (2019) en prises de vues réelles. Ce n’est donc pas surprenant qu’il fasse partie des réalisateurs de films afrodescendants à découvrir!
Nous avons rassemblé pour vous tous les longs-métrages ayant reçu l’Oscar du meilleur film depuis la toute première cérémonie, le 16 mai 1929. Amusez-vous à retrouver vos coups de cœur (et ceux de notre collaborateur!).
Ava DuVernay
Première femme afro-américaine à se voir décerner le prix pour la meilleure réalisation au festival du film de Sundance et à être nommée pour la même récompense aux Golden Globes, Ava Duvernay est une briseuse de plafonds de verre. Révélée par le cinéma d’art et d’essai, Duvernay passe vite du film indépendant Middle of Nowhere (2012) aux superproductions comme A Wrinkle in Time (2018). Elle devait assurément faire partie de notre liste de réalisateurs de films afrodescendants à découvrir!
Charles Burnett
Son long métrage Killer of Sheep (1977), à mi-chemin du réel et de la fiction, fait de lui une figure de proue du cinéma afro-américain. Rapproché au néoréalisme italien, le cinéma de Burnett s’illustre comme une brillante fresque de la vie des personnes noires de la classe moyenne aux États-Unis. Avec Killer of Sheep, son film To Sleep with Anger (1990) figure dans le National Film Registry de la Bibliothèque du congrès.
Miryam Charles
S’initiant d’abord au court métrage avec Vers les colonies (2016) ou Second Generation (2019), présentés dans différents festivals du monde, Miryam Charles a réalisé son premier film Cette maison (2022) au début de la pandémie. Lancé au festival international du film de Berlin, ce premier pas au long métrage, entre fiction et documentaire, atteste de l’œil unique de la réalisatrice montréalaise.
Signe des temps, les femmes, pourtant derrière la caméra depuis un moment, voient leur travail en tant que réalisatrices (enfin) reconnu et même primé.
Spike Lee
Probablement l’un des plus emblématiques cinéastes afrodescendants, Spike Lee évolue dans le monde du cinéma depuis une quarantaine d’années maintenant. Reconnu pour son traitement frontal et sans compromis de sujets controversés, Spike Lee a laissé sa marque dans le 7e art avec entre autres Malcom X (1992), biographie titanesque du militant afro-américain pour les droits civils, et plus récemment BlacKkKlansman (2018) ou Da 5 Bloods (2020).
Amandine Gay
Son film documentaire Ouvrir la voix (2017), projeté aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal, dans lequel elle donne la parole à une vingtaine de femmes afrodescendantes francophones, a remporté le Prix du public aux RIDM. Amandine Gay s’intéresse à la réappropriation de la narration comme geste émancipant. Son deuxième documentaire Une histoire à soi (2021) suit cinq personnes adoptées ayant grandi dans des familles françaises.
Lee Daniels
Après avoir fait son entrée en tant que réalisateur avec Shadowboxer en 2005, Lee Daniels se fait connaître du grand public avec son deuxième film Precious (2009). Ce long métrage, qui raconte l’histoire d’une adolescente enceinte et de sa relation violente avec sa mère, récolte deux Oscars. Plus récemment, la performance d’Andra Day dans le rôle-titre de son film biographique sur la chanteuse Billie Holliday, The United States vs. Billie Holiday (2021), vaut un Golden Globe à l’actrice et une nomination de l’Académie des arts et sciences du cinéma.
Maïmouna Doucouré
À sa sortie sur Netflix, son premier film Mignonnes (2020) avait fait polémique chez nos voisins américains, la droite conservatrice y voyant une apologie de l’hypersexualisation des fillettes. Loin de là, Maïmouna Doucouré se fait plutôt la dénonciatrice de ce phénomène dans cette critique du culte de l’apparence et de la séduction sur les réseaux sociaux, dont sont victimes les jeunes filles. Mignonnes vaut certainement le détour, ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion.
Jordan Peele
Depuis son début derrière la caméra avec Get Out (2017), dont il a aussi signé le script qui lui a valu l’Oscar du meilleur scénario original, Jordan Peele s’illustre comme l’un des maîtres de l’horreur contemporains en teintant son film d’un discours sur le racisme. Mettant toujours en scène des personnages noirs à l’écran aussi dans Us (2019) et Nope (2022), Peele redéfinit le genre de l’épouvante, et ça donne froid dans le dos!
Antoine Fuqua
Avant de réaliser Training Day (2001), qui vaudra à Denzel Washington l’Oscar du meilleur acteur, Antoine Fuqua s’est fait un nom dans l’industrie en dirigeant des films vidéo pour des artistes populaires comme Stevie Wonder et Prince. Notoirement connu pour son penchant pour les films d’action, Fuqua est derrière certaines superproductions favorites, telles que Olympus Has Fallen (2013) et The Equalizer (2014).
Ayana O’Shun
On a pu la voir devant la caméra dans les séries District 31 ou 30 vies, ainsi que dans le film de Denys Arcand La Chute de l’empire américain (2018). Se sentant cloisonnée dans un type de rôle par sa condition de «femme noire», la cinéaste s’est entretenue avec 21 femmes du Québec dans son plus récent documentaire Le mythe de la femme noire (2022) pour faire rejaillir trois stéréotypes: la tentatrice Jezabel, la nounou et la femme noire en colère. Il allait donc de soi que O’Shun soit dans notre liste de réalisateurs de films afrodescendants à découvrir!
Tyler Perry
On l’a vu dans Gone Girl (2014) et Don’t Look Up (2021), mais avant d’être comédien, Tyler Perry était dramaturge et produisait des pièces de théâtre. Son premier film en tant qu’acteur, Diary of a Mad Black Woman (2005), dans lequel il campe plusieurs rôles, est adapté de son œuvre éponyme. Il réalisera ensuite les adaptations de son travail à l’écran.
Alice Diop
Autrice de nombreux films documentaire depuis la moitié des années 2000, dont Vers la tendresse (2016) qui lui vaut le César du meilleur court métrage, Alice Diop est aussi membre du collectif 50/50, qui revendique l’égalité des hommes et des femmes et la représentation de la diversité au cinéma. Son premier long métrage de fiction, Saint Omer, sorti en 2022, est célébré à la Mostra de Venise et reçoit le grand prix du jury.
Steve McQueen
De son premier film Hunger (2008), qui lui avait valu la Caméra d’Or au Festival de Cannes à 12 Years a Slave (2013), lauréat de l’Oscar du meilleur film, Steve McQueen est sans contredit l’un des cinéastes les plus talentueux de sa génération. Artiste visuel de formation, McQueen insuffle à ses films une esthétique très particulière, qui se reflète notamment dans la palette de couleurs de son excellent Shame (2011).
Michaela Coel
Avec sa série I May Destroy You (2020), qu’elle crée, écrit, produit et co-réalise, en plus d’y tenir le rôle principal, la britannique Michaela Coel envoie une véritable onde de choc dans le paysage télévisuel. S’articulant autour du consentement, la minisérie de BBC One et HBO est acclamée par la critique et récompensée aux BAFTA et aux Prix Emmy.
Malcolm D. Lee
Derrière le classique comique instantané Girls Trip (2017) qui mettait en vedette quatre actrices noires comme protagonistes, Malcom D. Lee se spécialise dans le genre humoristique au cinéma. Le cousin de Spike Lee a réalisé la saga The Best Man (1999), le cinquième Scary Movie (2013) et le remake de Space Jam en 2021.
Julie Dash
Présenté au festival du film de Sundance en 1991, son film Daughters of the Dust est le premier long métrage dirigé par une femme afro-américaine à être distribué aux États-Unis et à connaître un succès mondial. Encore cité aujourd’hui comme un titre phare du cinéma, Daughters of the Dust est l’introduction idéale à la perspective féministe noire de Dash au grand écran.
Ladj Ly
Documentariste engagé, auteur d’un reportage sur les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, 365 jours à Clichy-Montfermeil (2006), Ladj Ly sort en 2019 son premier long métrage de fiction, Les Misérables. Encensé, le film coup de poing sur les violences policières et la réalité crue des «cités» remporte le prix du Jury à Cannes, le César du meilleur film et se rend aux Oscars, où il est nommé dans la catégorie du meilleur film international.
Ryan Coogler
Le cinéaste derrière le lucratif Black Panther (2018), l’un des plus gros succès du box-office mondial, a commencé en présentant ses courts métrages dans divers festivals. Son film Fruitvale Station (2013), retrace l’histoire vraie des dernières 24 heures d’un homme noir, Oscar Grant, avant d’être abattu par des policiers. Élogieusement accueilli à Sundance, où il ravit le grand prix du jury et le prix du public, Fruitvale Station donne le coup d’envoi à la carrière de Coogler.
Denzel Washington
Qui dit Denzel Washington, dit réalisateur de films afrodescendant! L’acteur oscarisé à deux reprises est aussi un grand adepte de la réalisation. Il revêt ce rôle pour la première fois au début des années 2000 avec Antwone Fisher (2002), mettant en scène le récit d’un jeune marin noir de la Navy qui, confronté par son psychologue – incarné par Washington lui-même – doit affronter ses démons. En 2016, il signe Fences, dans lequel il joue également et qui vaut à Viola Davis l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
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