Vieillir en beauté

Nous avons discuté avec des scientifiques et des experts de première ligne en gérontologie pour connaître les nouveautés de ce domaine. Surprise : plusieurs bonnes nouvelles.

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Le vieillissement de la population

Le vieillissement de la population

Le Canada compte plus de cinq millions de personnes de 65 ans et plus, un chiffre qui devrait atteindre les 10 millions au cours du prochain quart de siècle. Actuellement, notre pays compte autant de personnes au-dessus de 40 ans qu’en-dessous. C’est un contraste frappant avec les pays en voie de développement dont la moitié des habitants ont moins de 26 ans. Notre espérance de vie était de 81 ans en 2011 par rapport à 72 ans en 1967. Au cours des 50 dernières années, tous les pays occidentaux bien nantis ont connu une augmentation spectaculaire de leur espérance de vie.

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Un signe de prospérité et de progrès

Un signe de prospérité et de progrès

Les prophètes de malheur claironnent leurs prédictions alarmistes voulant que le coût des soins de santé d’une population vieillissante déstabilisent notre économie. Mais il y a une autre face à cette situation : le fait que les gens vivent plus vieux est aussi une remarquable réussite. Pour Richard Faragher, président de la Société britannique de recherche sur le vieillissement, il faut donner le crédit de cette situation aux progrès réalisés par la médecine, la production alimentaire et les méthodes d’assainissement, qui sont les effets secondaires de l’augmentation de la santé d’une population. Richard Faragher dit de la science d’aujourd’hui « qu’elle commence à comprendre les bases biologiques qui contrôlent le vieillissement humain. Nous sommes à une époque semblable à celle que nous avons vécue il y a 30 ans à propos du cancer, lorsque nous avons découvert les premiers  jalons de fonctionnement de cette maladie ou lorsque nous avons découvert le gène de la maladie de Huntington, ce qui nous a permis de comprendre comment elle se développe. »

Même si, malheureusement, il n’existe aucun moyen de guérir les maladies gériatriques dont les plus importantes sont  le Parkinson, l’Alzheimer, le cancer et les maladies cardiovasculaires, les communautés scientifique et médicale nous ont permis de mieux comprendre les processus qui se cachent derrière ces maladies et ont élaboré des traitements qui peuvent faire passer le cancer à l’état de rémission et peuvent retarder les effets du Parkinson et de l’Alzheimer.

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Les maladies dégénératives

Les maladies dégénératives

Le célèbre gérontologue biomédical Aubrey de Grey explique que la recherche scientifique sur le vieillissement ne vise pas à prolonger la vie d’une personne malade comme certains le craignent, mais plutôt à assurer « qu’une vie longue est la conséquence d’une vie très longue et saine. »

Aubrey de Grey est le fondateur et le directeur scientifique de la Fondation de recherche SENS qui est installée à Mountain View en Californie, et où l’on mène des recherches de pointe sur les façons d’éliminer les maladies des gens âgés lorsqu’elles surviennent, un peu comme on enlèverait la rouille sur une vieille voiture. Nous recherchons la zone idéale entre la prévention et le traitement. « Les thérapies que nous voulons mettre en place seront utiles pour les personnes âgées qui sont déjà malades, mais idéalement, elles pourront être utilisées avant que la maladie se manifeste, explique Aubrey de Grey. On travaillera à faire disparaître les éléments précurseurs de ces maladies qui ne sont pas présents à un très jeune âge mais qui s’accumulent au fil du temps; dans un sens, il s’agit d’un traitement, mais dans l’autre, c’est aussi de la prévention, poursuit-il.

« Nous avons actuellement environ une quinzaine de projets en cours, portant sur l’étude des cellules souches pour produire des vaccins contre les déchets moléculaires de la maladie d’Alzheimer, explique Aubrey de Grey.  C’est comme si nous traitions les maladies gériatriques comme un effet secondaire de la vie elle-même. »

Richard Faragher, de la Société britannique, est aussi biologiste cellulaire à l’Université de Brighton. Ses travaux de recherche sur le vieillissement portent particulièrement sur le champ de la sénescence cellulaire, ce qui signifie la perte de capacité des cellules à se diviser. Au cours de la vie, explique-t-il, les cellules humaines disparaissent continuellement et sont remplacées grâce à la division des cellules restantes.  Cependant, elles n’ont pas la capacité de se diviser à l’infini, ce qui est un moyen de défense contre le cancer. Le cancer est provoqué par l’accumulation des mutations, provoquée par le processus de division. La limitation du nombre de divisions limite la capacité d’une cellule à accumuler assez de mutations pour devenir cancéreuse. La sénescence cellulaire peut aussi endommager les tissus, provoquant des effets allant des rides à l’ostéoporose et aux maladies cardiovasculaires, poursuit Richard Faragher. « Nous savons que le vieillissement n’est pas très complexe. Il n’y a que quelques processus qui sont responsables de la fragilité que nous développons éventuellement. »

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En l'absence d'une fontaine de jouvence, que peut-on faire pour augmenter notre espérance de vie?

En l’absence d’une fontaine de jouvence, que peut-on faire pour augmenter notre espérance de vie?

Pour Richard Faragher, il faut remporter le gros lot à la loterie de la vie puisque notre potentiel génétique est responsable à 25% de notre espérance de vie. Gloria Gutman, Fondatrice et ancienne directrice du centre de recherche et du département de gérontologie de l’Université Simon Fraser, est du même avis.  La science a démontré que les maladies gériatriques dont le Parkinson, l’Alzheimer, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer  ont des composantes génétiques, mais pas comme celles de la maladie d’Huntington.

Un seul gène est responsable de cette dernière, et les gens qui l’ont contracteront la maladie. « Les gènes demeurent le meilleur indicateur, en particulier chez les centenaires », affirme Gloria Gutman. » La recherche sur les centenaires nous a démontré que les personnes qui vivent jusqu’à cet âge vénérable n’ont pas subi les principales maladies qui affectent les gens à 80 et 90 ans ».

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Éviter certaines mauvaises habitudes

Éviter certaines mauvaises habitudes

Éviter le tabagisme, ne pas avoir d’embonpoint et ne pas boire à l’excès sont tous des choix qui peuvent augmenter la longévité.

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Marchez vigoureusement

Marchez vigoureusement

En janvier, une recherche d’Andrew Steptoe, du Collège universitaire de London,  conclut que les personnes âgées qui sont bien dans leur peau ont tendance à marcher plus rapidement et à mener une vie plus saine.

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Essayez la méditation, évitez la viande et pratiquez le yoga

Essayez la méditation, évitez la viande et pratiquez le yoga

L’Université de Californie et l’Institut de recherche et de médecine préventive ont mené une recherche sur un groupe d’hommes atteints du cancer de la prostate. Les résultats, publiés en 2013 dans The Lancet Oncology, démontrent que les sujets qui avaient adopté un régime strictement végétarien et qui avaient aussi un programme d’exercice et pratiquaient la méditation et le yoga ont eu des résultats de renouvellement cellulaire supérieurs aux autres.

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Manger moins

Manger moins

La restriction calorique peut aussi avoir joué un rôle mineur concernant le renouvellement cellulaire du groupe d’hommes ci-dessus. Cette conclusion n’est pas une surprise pour les passionnés de la recherche sur le vieillissement. L’une des études internationalement connues sur le grand nombre de centenaires vivant à Okinawa au Japon, amorcée en 1975,  démontre que les sveltes et dynamiques centenaires de cette île cessent de manger lorsqu’ils sont rassasiés à 80 %, une philosophie nommée hara hachi bu.

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Une belle époque

Une belle époque

Peu importe ce que chacun fait pour assurer sa longévité, les experts s’entendent sur un point : une population vieillissante n’est pas un signe de déclin. Verena Menec qui est titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la santé des personnes âgées et est professeure au département des sciences de la santé communautaire de l’Université du Manitoba affirme que «nous avons une fabuleuse génération de grands-parents et d’aidants naturels, de bénévoles dans les organismes de bienfaisance et une force économique vive qui produit des économies supérieures à celles des générations précédentes. Ils ont la connaissance, la motivation e le courage. Ils sont des modèles qui nous montrent que nous vivons à une belle époque. »

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