Votre trousse de premiers soins contient-elle l’essentiel?

Que les activités estivales incluent camping, randonnées ou excursions à la plage, préparer une trousse de premiers soins pour traiter les affections mineures particulières à la saison comme les égratignures, les piqûres d’insectes et les ampoules est un must.

Une femme vérifie sa trousse de premiers soins à la maison.Kostikova Natalia/Shutterstock
Pour rafraîchir vos connaissances sur les premiers secours, téléchargez sur votre mobile «Appli qui sauve».

Remplir une trousse de premiers soins

La dernière fois que j’ai ouvert ma trousse de premiers soins, j’avais le pouce entouré de papier essuie-tout ensanglanté après m’être coupée en éminçant des oignons. En fouillant dans les compartiments à glissière, je n’ai trouvé que quelques pansements jaunis, des lingettes antiseptiques desséchées, un peu de gaze, du ruban adhésif et des ciseaux comme ceux qu’on donne aux enfants à la maternelle.

Après avoir endigué le saignement avec de la gaze, je suis retournée à ma sauce bolognaise. Mais j’ai été forcée d’admettre que ma trousse de premiers soins bon marché et négligée ne serait d’aucun secours si un de mes proches devait faire face à une urgence plus sérieuse.

Pour vous aider à constituer la vôtre et assurer qu’elle contient le bon matériel, nous avons interrogé des spécialistes en médecine d’urgence. Voici leurs recommandations.

Aspirine: en cas de soupçon d’une crise cardiaque, deux comprimés à croquer d’acide acétylsalicylique (« aspirine ») de 81 mg peuvent sauver une vie s’ils sont pris dans l’heure qui suit le malaise. Appelez d’abord le 911 et attendez les instructions; l’aspirine n’est pas recommandée à tous (notamment si on prend déjà un autre type d’anticoagulant).
Gants jetables sans latex: avant d’intervenir, enfilez des gants pour réduire le risque de transmission de maladie.
Solution hydroalcoolique: elle sert à nettoyer les mains en l’absence d’eau et de savon; elle s’utilise avant de mettre les gants.
Compresses antiseptiques: si vous n’avez pas accès à l’eau courante, elles permettent de désinfecter une coupure avant la pose du sparadrap ou l’application de la pommade.
Pommade antibactérienne: pour les blessures légères, elle aide à prévenir l’infection en empêchant la prolifération de bactéries.
Crème hydrocortisone: elle soulage la démangeaison et l’irritation causées par les piqûres d’insectes ou les plantes allergènes. Il existe des conditionnements à usage unique.
Pansements abdominaux: ces pansements de grande taille sont utiles pour contenir l’hémorragie sur une plaie importante. Appuyez fermement sur le pansement jusqu’à l’arrivée des secours.
Gaze: proposée en compresse ou en rouleau, elle permet de couvrir et de panser une plaie, ou de stabiliser un corps étranger saillant (à ne pas extraire soi-même).
Bande adhésive étanche: pour fixer solidement le pansement sur une plaie.
Pansements adhésifs: il en faut de différents formats dans sa trousse, pour soigner les petites coupures et les écorchures.
Bandage triangulaire ou triangle de tissu: utile pour maintenir un bras en écharpe.
Pince à épiler: privilégier une pince pointue qui permet de retirer les tiques ou les échardes et facilite le retrait de débris dans une plaie.
Cisaille médicale: pour découper sans risque et rapidement les bandages et vêtements épais. Elle a une lame affûtée et dentelée.
Masque RCP: si vous devez pratiquer le bouche-à-bouche, ce masque doté d’une valve unidirectionnelle constitue une bonne barrière contre les virus et les bactéries.
Poches de froid instantané: elles s’activent quand on appuie dessus et réduisent la douleur et l’enflure après un claquage musculaire ou une contusion.
Compresses d’hydrogel pour brûlures: ces compresses saturées de gel refroidissent et apaisent une brûlure et la peau endommagée ; elles sont idéales quand il est impossible de faire couler de l’eau fraîche sur la peau.
Couvertures de survie: mises au point par la Nasa, elles permettent de maintenir la température corporelle d’une personne gravement blessée ou en état de choc.

Comme on ne sait jamais à quel moment elle pourra servir, la trousse de secours doit toujours être accessible. Aux États-Unis, les accidents qui surviennent à la maison sont plus nombreux que le total de ceux qui se produisent à l’extérieur, au travail ou sur la route. Chaque année, au Canada, un quart des chutes accidentelles nécessitant des soins d’urgence se produisent à la maison; dans l’Union européenne, c’est à la maison ou au cours d’une activité de loisir que sept pour cent des adultes sont victimes d’un accident avec blessures.

Malgré cela, on reste trop souvent mal préparé: 70% des Britanniques reconnaissent ne pas être prêts à affronter une urgence à la maison, et 44 % des Américains ne possèdent pas de trousse de secours, même si elle est considérée comme essentielle pour la maison, la voiture et le camping.

«Les trousses de secours servent à traiter les blessures légères, les coupures par exemple, mais elles sont aussi bien utiles dans certaines situations d’urgence moins fréquentes, comme une crise cardiaque ou une hémorragie qui met la vie en danger», affirme le Dr Nathan Charlton, médecin urgentiste à Charlottesville, en Virginie, membre du conseil consultatif scientifique de la Croix-Rouge américaine.

Achetez le bon contenant

Le matériel de secours doit être conservé dans un sac étanche ou un contenant hermétique avec des compartiments transparents qui permettent de voir ce qu’il y a à l’intérieur. Cela évitera d’avoir à fouiller ou renverser le contenu pour trouver ce qu’on cherche. Une bonne trousse de secours contient l’essentiel, voire tout ce dont on a besoin. De nombreux magasins proposent des trousses aux couleurs d’organisations réputées comme la Croix-Rouge. Achetez séparément les éléments qui manquent.

Vérifiez les dates de péremption

Ajoutez à votre agenda une notification mensuelle pour la vérification de la date de péremption des médicaments contenus dans la trousse. «Ainsi, vous n’oublierez pas où elle se trouve et cela pourrait même rafraîchir vos souvenirs de formation», assure le Dr Charlton.

Suivez une formation

Suivre un cours demeure le meilleur moyen de se préparer aux urgences. Partout dans le monde, les organisations comme la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge et l’Ambulance Saint-Jean proposent des initiations aux premiers secours et à la RCP. Au Québec, on peut recevoir des certificats élémentaires de premiers soins et de RCP. Ces formations peuvent être obtenues la fin de semaine.

Ces mêmes organisations publient des manuels, certains en format poche, qui se glissent aisément dans la trousse. À l’aide de pictogrammes, on décrit la marche à suivre dans de nombreuses circonstances – de la crise de panique aux blessures à la colonne vertébrale. Pour être mieux préparé, téléchargez sur votre mobile «Appli qui sauve», une application de la Croix-Rouge. Elle permet de mettre à jour et rafraîchir vos connaissances sur les premiers secours.

La Croix-Rouge propose également un cours en ligne sur la reconnaissance des symptômes d’un empoisonnement aux opioïdes et l’administration du naloxone (ou Narcan), un médicament qui peut sauver une vie.

Les fondamentaux

Ne nettoyez pas une plaie à l’eau oxygénée – qui n’a d’ailleurs pas sa place dans votre trousse. «La peau en bordure de la plaie pourrait sécher, ce qui l’empêcherait de guérir proprement», explique Lyle Karasiuk, président bénévole du Conseil canadien de l’enseignement des premiers soins.

Utilisez plutôt de l’eau et du savon pour nettoyer une plaie et appliquez ensuite une crème antibactérienne. Une coupure de plus de 2,5 cm nécessite des points de suture, insiste M. Karasiuk, ajoutant qu’il faut s’adresser aux services de santé si le saignement ne cesse pas après une compression de 10 min.

Le garrot reste sans doute la mesure la plus vitale. Il s’agit d’un dispositif comprimant les artères d’un membre pour interrompre une hémorragie grave. On y recourt quand le saignement est si important qu’il persiste malgré une compression directe. On peut improviser un garrot avec une bande de tissus d’au moins cinq centimètres et un morceau de bois, mais il est préférable d’avoir sous la main un garrot-tourniquet manufacturé.

Les modèles les plus récents sont constitués d’une bande de nylon assez large munie d’un tourniquet et d’un mécanisme de blocage pour bien tendre la bande, qu’on placera à une largeur de main de la blessure. «Ne retirez pas le garrot avant l’arrivée des secours», insiste M. Karasiuk.

Enfin, ayez toujours une trousse de secours dans la voiture, ainsi qu’un gilet haute visibilité et un triangle de présignalisation à poser à côté du véhicule.

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Contenu original Selection du Reader’s Digest