Être une bonne personne: qu’est-ce que ça implique?

Nous cherchons constamment à nous améliorer pour devenir meilleurs. Mais qu’est-ce qui définit le fait d’être une bonne personne? Des experts partagent ici leurs conseils sur la façon de mener une vie respectable.

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Être une bonne personne: qu’est-ce que ça implique?
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Être une bonne personne: qu’est-ce que ça implique?

Deux passants – un pompier qui n’est pas en service et une personne âgée s’appuyant sur une canne – marchent dans la rue. Tout à coup, ils arrivent devant une maison en feu, et quelqu’un sort la tête d’une fenêtre du deuxième étage en criant «À l’aide! À l’aide!»

Bien que les deux passants soient confrontés au même problème, explique Paul Bloomfield, professeur de philosophie à l’université du Connecticut, ils vont très probablement en arriver à des décisions différentes mais aussi morales l’une que l’autre. Dans cette situation, «il me semble que la bonne chose à faire pour le pompier est d’entrer dans la maison pour porter secours à la personne en détresse et que la bonne chose à faire pour la personne âgée est d’appeler le 911».

La plupart d’entre nous ne tombent pas souvent sur des maisons en feu. En revanche, nous sommes confrontés à d’autres sortes de décisions morales: devrions-nous faire entrer gratuitement notre petit-fils de 9 ans au zoo en prétendant qu’il en a moins de 8? Si notre sœur a une aventure, devrions-nous le dire à notre beau-frère? Selon Paul Bloomfield, la façon dont vous décidez de réagir fait partie du processus d’apprentissage à être une bonne personne.

Voici quelles sont les habitudes que les personnes en qui on ne peut pas avoir confiance ont en commun.

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Être une bonne personne n’est pas un but en soi.
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Être une bonne personne n’est pas un but en soi

En tant que philosophe, Paul Bloomfield défend l’éthique de la vertu, une approche inspirée par les Grecs de l’Antiquité qui se concentre sur le caractère moral. Ici, les quatre vertus cardinales – le courage, la justice, la tempérance (modération ou restriction) et la sagesse – sont destinées à orienter nos décisions et fournissent également un ensemble de critères: ainsi, une personne qui possède ces qualités pourrait être objectivement considérée comme «bonne».

Pour Paul Bloomfield, être une bonne personne n’est pas qu’un but valable en soi. Les Grecs de l’Antiquité, note-t-il, mettaient de l’avant la notion d’eudémonie, c’est-à-dire une vie heureuse. Selon ce concept, sauf en cas de terrible malchance, le bonheur vient avec la vertu. La bonté, croit-il, est un élément nécessaire si nous voulons vivre en étant la meilleure version de nous-même.
Si vous vous efforcez d’atteindre ce but, ces quelques stratégies simples peuvent vous aider à tracer le chemin.

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Apprendre à être une bonne personne implique de comprendre ses motivations.
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Apprendre à être une bonne personne implique de comprendre ses motivations

C’est important de comprendre pourquoi nous faisons les choses que nous faisons – particulièrement s’il y a une habitude que nous voulons changer. Victoria Talwar, professeure adjointe de psychopédagogie et de psychologie du counseling à l’université McGill à Montréal, étudie le mensonge chez les enfants. Elle note que les jeunes qui sont plus empathiques sont plus susceptibles d’avoir recours à des mensonges prosociaux ou diplomatiques, ce qui ménage les sentiments de quelqu’un ou adoucit les relations sociales.

Même la malhonnêteté, suggère-t-elle, n’est pas tout blanc ou tout noir: mentir peut être en fait une façon de démontrer qu’on se soucie d’une autre personne.

De même, lorsque nos comportements sont «mauvais» socialement parlant, c’est important d’essayer de comprendre ce qui se cache derrière. «Nous pourrions faire quelque chose de mal en passant notre colère à coups de poing ou en nous tournant vers la drogue ou l’alcool, explique la psychothérapeute Meredith Strauss qui pratique au New Jersey. Mais, ajoute-t-elle, ces actions peuvent avoir un but. Elle essaie d’aider ses patients à comprendre ce que ces aspects négatifs cachent. Une personne qui contrôle difficilement ses impulsions n’a peut-être pas eu l’espace nécessaire étant enfant pour communiquer ses besoins; ou encore quelqu’un qui s’engourdit en consommant de la drogue ou de l’alcool tente peut-être de se cacher une vérité douloureuse.

Meredith Strauss, dont la pratique combine la philosophie orientale et la psychologie occidentale, croit que nous sommes tous nés bons. Développer de l’autocompassion pour des comportements apparemment «mauvais» nous amène sur la voie de la guérison: si nous intégrons ces aspects dans notre compréhension de nous-même, nous pouvons travailler à nous en défaire.

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Travailler à réparer le monde pour être une bonne personne.
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Travailler à réparer le monde

«Dans le judaïsme, nous sommes surtout définis par nos actions, explique Lisa Grushcow, la rabbin du Temple Emanu-El-Beth Sholom à Montréal. Vous pouvez difficilement être une bonne âme passive.» Ce concept est lié à la notion juive de tikkun olam, qui se traduit par «réparer le monde». Notre travail en tant qu’êtres humains, explique-t-elle, «est de réparer ce qui a été brisé. Il nous incombe non seulement de prendre soin de nous-même et des autres, mais aussi de bâtir un monde meilleur autour de nous.»

Cette philosophie conceptualise la bonté comme une chose ancrée dans le fait de rendre service. Au lieu de vous demander «Suis-je une bonne personne?», vous voudrez vous poser cette question: «Qu’est-ce que je fais de bien dans le monde?»

La synagogue de Lisa Grushcow met ces convictions à l’œuvre à l’intérieur et à l’extérieur de sa communauté. Dans les années 1970, elle a parrainé deux familles de réfugiés vietnamiens pour qu’elles viennent s’installer au Canada; plus récemment, elle a aidé deux familles de réfugiés syriens à s’établir ici. Elle gère également le programme Caring Cooks grâce auquel on prépare des repas pour des personnes vivant dans des quartiers moins favorisés de Montréal. Aussi, elle organise des journées Mitzvah au cours desquelles on réunit des vêtements, on décore des pots pour ensuite livrer des plantes à des personnes âgées.

Si vous souhaitez faire des dons ou devenir bénévole, voici comment choisir le bon organisme de bienfaisance.

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Tenir compte de ce qu’on dira de vous à vos funérailles pour être une bonne personne.
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Tenir compte de ce qu’on dira de vous à vos funérailles

«Je crois que le judaïsme et la religion en général sont là pour nous aider à réaliser que la vie n’est pas qu’une affaire d’accumulation de choses ou d’étalage d’accomplissements, déclare Lisa Grushcow. Elle cite la notion de la différence entre «les vertus du curriculum vitae» et «les vertus de l’oraison funèbre» de l’auteur David Brooks. Plutôt que de parler de diplômes et de succès matériels, la dernière catégorie comprend les choses que «les gens disent de vous à vos funérailles» – comment vous agissiez, comment vous faisiez une différence, les relations que vous avez bâties et cultivées.

Cette distinction peut nous aider à orienter nos propres aspirations vertueuses, particulièrement lorsque nous nous sentons débordés ou dépassés. Est-ce que nous aspirons à des choses auxquelles nous tenons et accordons de l’importance? Si ce n’est pas le cas, quels ajustements pouvons-nous faire pour nous assurer de vivre une vie qui nous rend fiers?

Assurez-vous tout de même de vous laisser aller de temps en temps, c’est bon pour la santé!

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Apprendre à être une bonne personne implique de réparer ses erreurs.
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Apprendre à être une bonne personne implique de réparer ses erreurs

Comme Meredith Strauss le suggère dans sa pratique de psychothérapeute, faire le bien doit parfois commencer par reconnaître ses erreurs du passé, les accepter et en assumer la responsabilité afin de pouvoir avancer et d’essayer de faire mieux.

«Le judaïsme possède des étapes bien définies pour des choses comme le repentir», ajoute Lisa Grushcow. D’abord, reconnaissez que vous avez fait quelque chose de mal. Faites ensuite amende honorable auprès de la personne à qui vous avez fait du tort. Puis, si vous deviez vous retrouver encore une fois dans la même situation, assurez-vous d’agir autrement.

Être une bonne personne ne veut pas dire que vous ne commettez jamais d’erreur, explique Lisa Grushcow – il s’agit plutôt de trouver la meilleure façon de réagir quand ça vous arrive. La bonté n’est pas un trait inné immuable, mais plutôt quelque chose qui peut être évalué, recalibré et amélioré au fil du temps. Et comprendre que la faillabilité fait inévitablement partie d’être humain peut constituer l’un de nos outils les plus importants pour devenir une meilleure personne.

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