Envie d’une relation libre? Vous n’êtes pas seul!

De plus en plus, ces types de relations font l’objet d’articles dans les médias canadiens, et il semble qu’elles soient de plus en plus courantes.

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L'amour libre, en chiffre.
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La relation libre, en chiffre

Plus d’un Canadien sur dix aimerait avoir une relation libre, selon notre récente étude auprès de 2 003 adultes au pays. Mais la réalité est tout autre!

Il s’agit de relations romantiques dans lesquelles certaines interactions sexuelles et/ou émotionnelles avec plus d’un partenaire sont permises. Les relations libres peuvent inclure le polyamour (appelé aussi pluriamour), l’échangisme et une myriade d’autres formes d’accords individualisés.

Cependant, jusqu’à présent, les seules données fiables provenaient des États-Unis. Dans les études américaines, de deux à quatre pour cent des adultes déclarent avoir une relation libre.

Notre recherche obtient des résultats similaires: 2,4 pour cent de tous les Canadiens et 4 pour cent de ceux qui ont des relations amoureuses déclarent avoir une relation libre.

Vingt pour cent des participants ont indiqué qu’ils avaient déjà eu une relation libre et 12% ont indiqué qu’une telle relation était leur type idéal.

Les participants étaient presque trois fois plus nombreux à déclarer « idéales » les relations libres que d’être réellement engagés dans une telle relation.

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Dans un mariage heureux, le couple compte les points des bonnes choses seulement.
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Les hommes et les femmes diffèrent

Les hommes n’étaient pas plus susceptibles que les femmes de déclarer vivre actuellement une relation libre.

Cependant, beaucoup plus d’hommes (25%) que de femmes (15%) ont déclaré qu’ils avaient eu une relation libre à un moment ou à un autre de leur vie.

De plus, 18% des hommes ont indiqué que ce type de relation était leur idéal, contre seulement six pour cent des femmes.

Il s’agit là d’une différence importante qui, si elle s’avère, pourrait être une véritable source de conflit dans les couples hétérosexuels.

Ce que nous ne savons pas, et cela mérite d’être exploré dans de futures recherches, c’est si les hommes et les femmes affichent les mêmes préférences selon leur orientation sexuelle. Nous n’avons pas pu interroger les participants sur leur orientation sexuelle. Nous ignorons donc si les hommes gais, bisexuels et hétérosexuels sont tous aussi susceptibles de vouloir être dans une relation libre. Il en va de même pour les lesbiennes, les bisexuelles et les hétérosexuelles.

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Des milléniaux moins pressés
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Les 20 à 40 ans sont les plus ouverts

Les personnes qui avaient des relations libres étaient plus nombreuses dans la catégorie d’âge des 20-40 ans. Idem pour ceux qui ont jugé « idéal » ce type de relations. Les participants aux relations libres ne se sont pas déclarés, par ailleurs, ni plus ni moins satisfaits que ceux impliqués dans des relations monogames. Ils ont tous deux affirmé être de « plutôt » à « très » satisfaits.

Ce qui ressort comme le plus intéressant est le fait d’avoir une correspondance entre son type de relation réel et son type de relation préféré. Cette correspondance est associée aux niveaux de satisfaction les plus élevés – tant pour les relations libres que monogames.

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Une femme intelligente et équilibrée de sortira pas avec un homme qui vit chez son ex.
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Des applications cliniques

Nous espérons que des études futures puissent nous donner des indices sur les relations libres dans d’autres pays, ainsi sur celles que vivent les hommes et les femmes gais et bisexuels.

L’une des questions que les gens se posent le plus au sujet des relations libres est : «peuvent-elles durer?». Certaines données indiquent que leur durée – du moins avec les partenaires principaux – pourrait en fait être plus longue que celle des relations monogames.

Des recherches plus poussées sur la durée et la santé des relations libres pourraient contribuer grandement à réduire la stigmatisation qui les entoure encore bien souvent.

Les résultats de notre recherche peuvent également avoir des implications cliniques. Étant donné qu’une minorité importante de nos répondants préfère les relations libres, il pourrait être utile pour les cliniciens de faciliter la discussion des couples, lors de thérapies, sur leurs préférences relationnelles.

Nichole Fairbrother, Assistante professeure, Department de Psychiatrie, University of British Columbia

La version originale de cet article a été publié sur La Conversation.

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