Syndrome prémenstruel (SPM)

Les femmes qui souffrent de SPM se sentent parfois misérables. Mais en abordant les choses de façon proactive, d’abord par l’alimentation et l’exercice, vous pourriez réussir à en supprimer les effets néfastes sur votre santé physique et émotionnelle.

Syndrome prémenstruel (SPM)

Ce qu’est le syndrome prémenstruel (SPM)

Tous les mois, vous êtes d’humeur grincheuse, avez des fringales incontrôlables et êtes affligée de divers symptômes plus ou moins pénibles: sensibilité des seins, ballonnements, crampes, gain de poids, céphalées, etc. Vos malaises peuvent durer quelques heures ou quelques jours, ou apparaître une semaine ou deux avant vos règles et disparaître dès qu’elles arrivent. Comme le syndrome prémenstruel est associé à près de 150 symptômes différents, il n’y a pas vraiment de cas type. Bien que la plupart des femmes y voient un désagrément plutôt qu’un handicap, 3 à 8% d’entre elles souffrent d’une forme se caractérisant à la fois par symptômes physiques et par de la dépression, et qui porte le nom de «trouble dysphorique prémenstruel», ou TDPM.

Personnes à risque de syndrome prémenstruel

Les chercheurs n’en sont pas encore arrivés à des conclusions claires quant aux causes du SPM. De nombreux experts l’expliquent par un déséquilibre des hormones féminines, l’oestrogène et la progestérone, qui pourrait interférer avec les neurotransmetteurs régulant l’humeur et la douleur. D’autres pensent plutôt qu’il est attribuable à de faibles taux de sérotonine, neurotransmetteur associé au bien-être émotionnel. D’autres facteurs sont également invoqués: carences nutritionnelles, rétention d’eau et de sodium, faible glycémie (taux de sucre sanguin) et réaction élevée au stress. Aucune théorie n’offre une explication qui engloberait tous les symptômes et tiendrait compte de tous les cas. Ce qu’on sait, par contre, c’est que les symptômes du SPM, qui apparaissent habituellement au milieu de la vingtaine, perdent de leur intensité autour de 35 ans et disparaissent complètement à la ménopause.

Traitement du syndrome prémenstruel

Bien des femmes voient le SPM comme une réalité de l’existence à laquelle il faut se résigner. Les résultats d’une enquête menée en 1999 indiquent que les plus souffrantes étaient celles qui étaient le moins susceptibles de demander un traitement, convaincues qu’il n’y avait rien à faire. Et pourtant, le SPM se traite. Si vos symptômes sont légers, des changements dans votre mode de vie pourraient suffire à vous soulager. Pour les symptômes plus prononcés ou pour le TDPM, vous devrez probablement prendre des médicaments. Une fois que vous aurez trouvé le traitement approprié, vos symptômes devraient disparaître complètement au bout de trois cycles menstruels.

Médicaments contre le syndrome prémenstruel

Les analgésiques en vente libre, tels l’aspirine, l’ibuprofène (Advil) ou le naproxène (Aleve), sont habituellement efficaces pour soulager les douleurs légères. Vous pouvez également prendre une spécialité pharmaceutique, par exemple du Midol, du Pamprin ou du Premsyn, qui contient de l’acétaminophène ainsi qu’un diurétique ou un antihistaminique. Si vos seins sont très douloureux, votre médecin pourrait pour prescrire de la bromocriptine (Ergoset, Parlodel), un agoniste de la dopamine. Il agit en abaissant le taux de prolactine, hormone qui régule la lactogénèse (production de lait). Cependant, ce médicament peut provoquer des effets indésirables.

Si vos ballonnements ne disparaissent pas malgré des changements apportés à votre alimentation, un diurétique d’ordonnance contribuera à éliminer l’eau et le sodium en excès. L’un des meilleurs à cet égard est le spironolactone (Aldactone). Contrairement aux autres diurétiques, il ne diminue pas les réserves de potassium, problème qui peut entraîner une perturbation du rythme cardiaque. Si les fluctuations hormonales vous posent problème, on pourrait vous administrer un contraceptif oral renfermant à la fois des progestines (formes naturelles ou synthétiques de progestérone) et de l’oestrogène. Le Yasmin, un nouveau contraceptif, contient de l’oestrogène et de la drospirénone, substance apparentée à la progestérone. Il atténue les sautes d’humeur et pourrait soulager la détresse émotionnelle liée au TDPM.

Vous pourriez également tirer profit d’un inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS), par exemple la sertraline (Zoloft) et la paroxétine (Paxil). Cette famille d’antidépresseurs agit en élevant le taux de sérotonine et, par conséquent, en améliorant l’humeur. La fluoxétine (Sarafem) a été le premier ISRS à être approuvé par la FDA pour le traitement du TDPM et du SPM; en fait il s’agit de la molécule du Prozac, présentée sous un autre nom de marque. Vous devez prendre ce médicament juste avant vos règles.

Changements dans le mode de vie

En tout premier lieu, vous devriez adopter une alimentation pauvre en gras et riches en fibres, axée sur les fruits et légumes frais, les grains entiers et les légumineuses plutôt que sur les  aliments vides. Les aliments complets sont habituellement riches en glucides complexes qui, en élevant le taux de tryptophane sanguin, soulagent l’irritabilité. Cet acide aminé se convertit en sérotonine, neurotransmetteur exerçant une action positive sur l’humeur. Pour calmer vos fringales de friandises sucrées ou de collations salées, aliments qui risquent de provoquer de la rétention d’eau et de la mauvaise humeur, prenez de petites collations à base de fruits frais et de pain de grains entiers. En outre, prenez garde à la caféine. Bien que le café, le thé et les colas exercent une certaine action diurétique, ils peuvent également aggraver l’irritabilité et l’insomnie.

L’exercice régulier pourrait contribuer à soulager vos symptômes de SPM. Visez à faire minimalement 30 minutes d’aérobique – marche, natation, vélo’ trois fois par semaine. En outre, pour vous aider à vous détendre et à faire face aux problèmes émotionnels liés au SPM, pratiquez une technique de gestion du stress, par exemple le yoga, l’imagerie guidée ou la méditation. Et surtout, ne négligez pas votre sommeil, qui reste le moyen le plus sûr de vous détendre.

Approches alternatives pour le traitement du syndrome prémenstruel

En plus des changements apportés à leur mode de vie, de nombreuses femmes souffrant du SPM ont obtenu de bons résultats en prenant des produits naturels et des suppléments de plantes médicinales, notamment:

  • Calcium. Lors d’une étude menée à l’université Columbia, les femmes souffrant de SPM qui ont pris 1200 mg d’un supplément de calcium tous les jours pendant trois mois ont rapporté une diminution de 48% des symptômes tels que sensibilité des seins, ballonnements, céphalées et sautes d’humeur.
  • Magnésium. Au cours des deux dernières semaines du cycle menstruel, le taux de magnésium chute, ce qui pourrait contribuer à la rétention d’eau, aux céphalées et à l’irritabilité. Prenez 250 mg de ce minéral, deux fois par jour, aux repas.
  • Vitamine B6. Les résultats de certaines études indiquent que la B6 agit sur les céphalées, la fatigue, la dépression et la douleur aux seins qui accompagnent le SPM. Il pourrait suffire d’en prendre 50 mg, deux fois par jour. Cependant, évitez les doses élevées: à long terme et à des doses supérieures à 200 mg, la B6 peut causer des lésions neurologiques et de l’irritabilité.
  • Crème à la progestérone. La progestérone de synthèse agit comme sédatif léger. Optez pour une crème comprenant 2% de progestérone, telle que Pro-Gest, dans une concentration d’au moins 400 mg aux 30 grammes. Appliquez ¼ à ½ cuillerée à thé deux fois par jour, deux semaines avant vos règles, ou suivez le mode d’emploi indiqué sur l’étiquette.

 

Remèdes à base de plantes médicinales pour le traitement des symptômes du SPM

Si vous désirez avoir recours aux plantes médicinales pour soulager vos symptômes, comptez trois mois avant d’obtenir des résultats sensibles. Mais avant tout, parlez-en à votre médecin.

  • Le vitex contribue à normaliser le rapport progestérone/oestrogène, soulageant ainsi l’irritabilité, la dépression et les ballonnements. Évitez de l’employer en association avec un contraceptif oral ou de la bromocriptine.
  • L’huile d’onagre renferme de l’acide gamma-linolénique (AGL), un acide gras essentiel (AGE) qui soulage les crampes en interférant avec la production des prostaglandines, substances inflammatoires apparentées aux hormones. Elle pourrait soulager les ballonnements, la sensibilité des seins et l’irritabilité.
  • Le millepertuis, que l’on prend pour soigner la dépression légère à modérée, semble stimuler la production de sérotonine, neurotransmetteur régulant l’humeur et les émotions. Évitez d’en prendre si vous êtes sous antidépresseur ou contraceptif oral.
  • On trouve dans le commerce des mélanges de plantes médicinales destinés à soulager le SPM et présentés en capsule. Certains produits renferment également des vitamines C, E et B, ainsi que du magnésium.

Questions à poser à votre médecin

  • Si je ne me sens déprimée qu’à l’occasion, pourquoi ai-je besoin d’un antidépresseur?
  • Se peut-il que je souffre de dépression saisonnière?
  • Le SPM ou les médicaments destinés à le soigner risquent-ils de rendre la conception plus difficile?
  • Pensez-vous qu’une clinique spécialisée dans le traitement du SPM ou un groupe d’entraide pourrait m’aider?

Vivre avec le syndrome prémenstruel

Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre syndrome prémenstruel:

  • Tenez un journal de vos symptômes pendant au moins quelques mois. Indiquez sous forme de graphique votre état général et vos divers symptômes, de même que la date du début et de la fin de vos règles. Vous aurez alors le cycle de vos symptôme de SPM, ce qui permettra à votre médecin d’écarter d’autres causes possibles, par exemple l’algoménorrhée (douleur liée aux menstruations) ou la dépression saisonnière (TAS).
  • Ne consommez pas de viande. Au cours d’une étude menée en 2000, on a observé que les femmes qui adoptaient une alimentation végétarienne faible en gras pendant deux cycles menstruels éprouvaient moins de douleur et avaient moins de ballonnements que celles qui mangeaient de la viande. Vous pourriez remplacer la viande rouge par du saumon, du thon ou d’autres poisson gras riches en acides gras oméga-3; ces derniers pourraient contribuer à soulager vos crampes menstruelles et peut-être même votre dépression.
  • Essayez la thérapie cognitivo-comportementale. Si le SPM ou le TDPM provoque chez vous de la dépression ou un sentiment de désespoir, un psychothérapeute pourra vous apprendre les techniques qui vous aideront à résoudre les problèmes, contourner les obstacles et restructurer vos priorités. Il vous donnera des outils vous permettant de voir votre affection sous un nouveau jour, de surmonter votre pessimisme et de reprendre le contrôle de la situation.
  • Soyez vigilante vis-à-vis certaines cliniques de SPM. Si le personnel d’une clinique insiste pour mener des analyses préliminaires coûteuses, demande des frais élevés payables à l’avance, recommande un seul traitement pour toutes les patientes ou prétend porter un diagnostic rapide et offrir une solution immédiate, méfiez-vous. Optez de préférence pour une clinique dirigée par un médecin en qui vous avez confiance et qui vous proposera un traitement sur mesure.