Les premières manifestations de la fête
Comme beaucoup de jours fériés modernes, la fête des Mères n’est pas surgie de nul part. Déjà, les Grecs et les Romains de l’Antiquité dédiaient de nombreux festivals aux déesses-mères Rhea et Cybele. Pou sa part, l’Angleterre du XVIe siècle a donné lieu aux dimanches de la maternité, pendant lesquels les enfants se rendaient en pèlerinage dans leur église familiale — leur église «mère» — le quatrième dimanche du carême.
Ce voyage était également une excuse valable pour une réunion de famille et une journée de congé pour les domestiques — généralement des filles — afin qu’elles puissent passer du temps avec leur mère. Le dimanche des mères, qui précède toujours le 1er mai, est encore célébré au Royaume-Uni, bien qu’il s’agisse désormais généralement d’un jour férié laïque.
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La «mère» de la fête des Mères
Mis à part les précédents historiques, la version actuelle de la fête des Mères en Amérique du Nord peut être attribuée aux efforts inlassables d’Anna Jarvis, qui n’a pourtant jamais eu d’enfant.
Elle a organisé la première célébration en 1908 pour honorer sa propre mère, décédée trois ans plus tôt. Katharine Antolini, auteure de Memorializing Motherhood: Anna Jarvis and the Struggle for Control of Mother’s Day, explique que «ce n’était pas pour célébrer toutes les mères. C’était pour célébrer la meilleure mère que vous ayez jamais connue, la vôtre!» En 1914, le président Woodrow Wilson en fait une fête officielle, qui se tient dorénavant le deuxième dimanche du mois de mai.
Le respect des mères courait dans la famille
Fait intéressant, comme le rapporte le magazine Time, la mère d’Anna Jarvis, Ann, avait voulu implanter des vacances pour les mères au milieu du 19e siècle.
Toutefois, son idée était étonnamment différente: elle envisageait une journée de service communautaire pour les mères, afin d’aider d’autres mamans dans le besoin.
Son idée a été en partie inspiré par ses propres tragédies: elle a donné naissance à treize enfants, mais seulement quatre d’entre eux ont vécu jusqu’à l’âge adulte.
À l’époque, la fièvre typhoïde traversait la communauté appalachienne. En collaboration avec son frère médecin, elle a organisé des séances d’information appelées Mothers Day Work Clubs. Leur objectif était d’éduquer les femmes sur l’hygiène appropriée afin de donner à leurs enfants une meilleure qualité de vie.
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Maman en mission pour la paix
La fête des Mères a également une facette antiguerre. Dans les années 1870, Julia Ward Howe, l’abolitionniste, féministe et suffragette qui a écrit les paroles de «Battle Hymn of the Republic», a écrit la «Proclamation de la fête des Mères». Elle a appelé les mères à se regrouper pour promouvoir la paix.
Plus tard, elle a également poussé en vain à la création d’une fête appelée «la fête de la paix pour les mères». À la même époque, Anna Jarvis a organisé la «Journée de l’amitié des mères», au cours de laquelle les mères ont rencontré d’anciens soldats de l’Union et de la Confédération afin de promouvoir la réconciliation et encourager le pays à aller de l’avant.
Qu’est-il arrivé à Anna Jarvis?
L’ironie dans l’histoire, c’est qu’une fête célébrée avec des câlins et des fleurs est devenue une source de colère et une obsession pour Anna Jarvis. Elle avait l’impression que la fête était détournée par les industries des cartes de vœux, des bonbons et des fleurs, corrompant sa vision originale de la fête des Mères. Elle a organisé des boycottages et des manifestations, elle s’est prononcée ouvertement contre des personnes comme Eleanor Roosevelt – lui reprochant d’avoir profité de cette journée pour collecter des fonds pour la charité. Anna Jarvis a d’ailleurs été impliquée dans 33 procès en 1944.
Sa ténacité n’a jamais faibli. Anna Jarvis a consacré sa vie entière et ses économies à lutter contre la commercialisation de la fête des Mères. Elle a passé ses dernières années dans un sanatorium, et elle est décédée, sans le sou, en 1948.
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Des mères qui se battent encore pour une cause
Historiquement, les mères ont été de puissantes forces de changement. Sur les traces d’Anna Jarvis, certaines femmes de la seconde moitié du 20e siècle ont profité de la fête des Mères pour attirer l’attention générale sur des causes qu’elles jugeaient importantes.
Par exemple, History.com rapporte que Coretta Scott King a organisé une marche en 1968 afin de lutter pour la cause des femmes et des enfants défavorisés. Dans les années 1970, des groupes de femmes ont tiré profit de la journée afin de discuter de l’égalité des droits et de l’accès aux services de garde.
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Célébrations dans le monde
Chaque pays a ses origines et ses rebondissements festifs. Les mamans mexicaines, par exemple, sont fêtées toute la journée avec de la nourriture, des fleurs et de la musique. Cette musique comprend une sérénade de chanteurs mariachis avec la chanson «Las Mañanitas».
En Éthiopie, lors du festival d’Antrosht qui rend hommage aux mères, les familles fabriquent un hachis de viande traditionnel, pour lequel les filles apportent des légumes et du fromage, tandis que les fils apportent de la viande.
En France — où, en 1920, de nombreuses mères de familles ont reçu des médailles pour avoir aidé à reconstruire la population après la Première Guerre mondiale — le cadeau traditionnel est un gâteau en forme de fleur.
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À quel point la fête des Mères est-elle lucrative?
Selon l’Observateur pour le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), les Québécois devaient dépenser en moyenne 62$ en 2018 pour faire plaisir à leur mère, ce qui représente au total 235 millions de dollars. Par ailleurs, les fleurs restent le cadeau le plus populaire, suivi du repas familial et des friandises comme les chocolats. Pour leur part, les Canadiens dépenseraient en moyenne 76$ selon retailmenot.ca.
Selon la National Retail Federation, les acheteurs américains devaient dépenser en moyenne 180$ en 2018, pour un total de 23,1 milliards de dollars à l’échelle nationale. Les achats les plus populaires? Des cartes de vœux et des fleurs, suivies par des chèques-cadeaux, des vêtements et des bijoux.
Passez sur ces roses trop chères…
Alors que l’industrie des fleurs a adopté le concept de la fête des Mères et l’a accompagné (jusqu’à la banque), la fleur originale de la fête des Mères était l’œillet blanc: le favori d’Anna Jarvis. Comme Anna l’a dit en entrevue en 1927, «l’œillet ne laisse pas tomber ses pétales, mais les serre contre son cœur lorsqu’il meurt. C’est ainsi que les mères embrassent leurs enfants, leur amour maternel ne s’éteignant jamais.»
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