Les effets néfastes de la sédentarité sur les femmes
Si vous vous êtes assise pour lire cet article, vous pourriez contribuer à votre mort lente. Cela semble exagéré, mais c’est vrai : être en position assise pendant six heures ou plus peut augmenter votre risque de mourir d’une maladie grave, dont le cancer.
Les preuves s’accumulent depuis quelques années déjà ; la plus récente, la phase 2 de l’étude de l’American Cancer Society sur la prévention du cancer (CPS II) date de l’été dernier. Et il semble que les femmes sont plus à risque : trente-sept pour cent risquent davantage de mourir comparativement à celles qui passent moins de trois heures assises.
Ce nouveau résultat vient confirmer la récente analyse du Réseau de santé universitaire de Toronto qui portait sur 47 études de causalité entre sédentarité et mortalité. Les chercheurs ont conclu que les gens qui passent trop de temps assis tous les jours risquent davantage de souffrir de diabète, de cancer et de maladie cardiaque, et que leur espérance de vie est moins longue – même s’ils font de l’exercice.
Il n’y a pas que le travail assis qui constitue un risque majeur pour la santé ; le fait de se prélasser devant la télé aussi. En 2010, une étude australienne de plus de six sur le diabète, l’obésité et le style de vie a conclu à des taux de décès nettement plus élevés chez les adultes qui passent plus de temps devant la télé. Ce fut la première étude à relier le temps passé devant la télé et le décès. Selon les résultats, chaque heure passée assis devant la télé peut augmenter les risques de décès précoce – de 11% pour l’ensemble des causes de décès, de 18% pour les décès de maladie cardiovasculaire et de 9% pour les décès liés au cancer.
La « maladie » de la sédentarité
Si vous êtes en position assise pendant de longues périodes, vos muscles ne se contractent pas, ce qui entrave votre circulation sanguine, selon David Dunstan, co-auteur de l’étude australienne de 2010.
« Chez les adultes qui restent assis ou allongés plusieurs heures de suite, on constate une baisse de sensibilité à l’insuline et de tolérance au glucose, ainsi qu’une augmentation de gras dans le sang », ajoute Travis Saunders, physiologiste de l’exercice agréé et détenteur d’un doctorat de l’Université d’Ottawa, qui étude les répercussions de la sédentarité sur la santé. Ce sont des changements qui peuvent causer le diabète de type 2. Et une fois que cela se produit, le risque de faire un caillot sanguin ou une crise cardiaque augmente de beaucoup. Le fait de rester assis pendant de longues périodes sans prendre de pause pour se lever et marcher un peu augmente la concentration d’une protéine appelée fibrinogène. Cette protéine est le grand facteur de risque de thrombose veineuse profonde et de maladie cardiovasculaire.
Quant au lien avec le cancer, les recherches établissant un lien entre sédentarité et cancer commencent à peine, mais Christine Friedenreich, chercheure des Services de santé de l’Alberta, affirme qu’une activité physique accrue réduit la protéine C-réactive. Lorsqu’il est élevé, ce biomarqueur augmente le risque de certains cancers, comme celui du sein et du côlon. À l’heure actuelle, la plupart des recherches ont simplement révélé qu’une hausse de l’activité physique peut nettement diminuer les risques de cancer, mais n’ont pas étudié précisément les effets négatifs qu’il peut y avoir à rester trop longtemps assis.
La nouvelle étude CPS II révèle toutefois un autre lien entre les deux : les gens qui restent assis pendant de longues périodes et qui ne font pas régulièrement de l’exercice ont des taux de mortalité encore plus inquiétants que ceux qui passent beaucoup de temps assis – étonnamment, la hausse est de 94% chez la femme et de 48% chez l’homme.
Détourner la sédentarité : allez hop, debout !
Mark Tremblay, fondateur du Réseau de recherche sur le comportement sédentaire et directeur du Groupe de recherche sur les saines habitudes de vie et l’obésité, de l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, recommande d’associer la position debout, la position assise et les pauses. « Il vaut mieux alterner entre la position assise et la position debout que de rester simplement assis ou debout, dit-il. Si vous restez trop longtemps debout, vous aurez mal au dos, le sang de vos jambes aura du mal à remonter vers le cœur et vous vous sentirez étourdi. »
L’étude australienne de 2010 suggère que les adultes en surpoids ou obèses peuvent diminuer leur taux de glucose et d’insuline après un repas en faisant une pause pour aller marcher d’un pas lent à modéré. « Même pour les adultes en santé, des pauses tout au long de la journée, par exemple 2 minutes de marche toutes les 20 minutes – sont bénéfiques et même nécessaires », explique M. Dunstan.
** Vous trouverez ici des moyens simples de bouger pendant la journée.
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