Leaders en éducation

Découvrez les gagnants des premiers Prix des innovateurs canadiens en éducation!

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3 prix décernés pour le leadership canadien en éducation

3 prix décernés pour le leadership canadien en éducation

QUE FAUT-IL pour inspirer les jeunes et enthousiasmer le corps professoral ? Qui sont les enseignants qui travaillent à améliorer l’apprentissage à grande échelle ? Et comment encouragent-ils des changements durables en classe ? Ces questions ont conduit Sélection du Reader’s Digest à créer les Prix des innovateurs canadiens en éducation, en partenariat avec l’Association canadienne d’éducation. Récompensant le travail du personnel enseignant, des directeurs ou administrateurs ayant mis en place des programmes innovants aux effets à long terme dans leurs commissions ou conseils scolaires, ces prix demeurent un investissement de taille dans l’avenir de nos enfants et de notre pays.

1er prix : 25 000 $ commission scolaire de Central Okanagan à Kelowna (C.-B.)
Parce que la formation des enseignants est essentielle à la réussite des élèves

Pour Rhonda Ovelson et Jamie Robinson, « l’union fait la force ». Les 43 établissements de la commission scolaire de Central Okanagan, en Colombie-Britannique, ont misé sur la collaboration pour pouvoir offrir à chaque élève un enseignement réfléchi et efficace. Il y a quatre ans, les membres de cette commission ont conçu un plan audacieux. Consternés par le faible taux de satisfaction des enseignants après des séances de perfectionnement professionnel et le peu de réactions des élèves à certaines des nouvelles approches en classe, ils ont décidé de former une équipe de leadership pédagogique (ELP), comprenant un directeur et six enseignants de première ligne, pour aider les éducateurs à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Avant de reconsidérer le message, l’ELP s’est d’abord intéressée au messager. Son approche concertée de planification, d’enseignement et d’apprentissage dans les écoles offre aux enseignants de parfaire leurs compétences en augmentant la participation des élèves. Pour un développement continu, en contexte et, donc, plus efficace, il est essentiel d’être sur le terrain. L’ELP quitte les écoles en laissant au personnel de nouveaux outils pour poursuivre, ensemble, planification et enseignement.

Rhonda Ovelson, directrice et fondatrice de l’ELP et actuelle directrice de l’enseignement pour la commission, témoigne : « J’ai commencé ma carrière au début des années 1990. Comme nouvelle enseignante, on m’a presque donné carte blanche. J’ai vraiment fait de mon mieux. Mais si j’avais eu accès à une infrastructure qui m’aurait permis de continuer à apprendre et à réagir rapidement en classe avec le soutien d’autres enseignants de l’école, ma façon d’enseigner aurait été différente. » Aujourd’hui, Rhonda Ovelson, Jamie Robinson (directeur actuel de l’ELP) et les autres membres de l’équipe vont chaque jour dans les écoles offrir leur soutien aux enseignants et briser leur isolement.« Nous réinventons la formation professionnelle, affirme M. Robinson. Aidés par notre équipe, administrateurs et enseignants conçoivent ensemble des pratiques exemplaires au profit des enfants.» 

Sous l’égide de l’ELP, le personnel enseignant peut agir davantage comme ses élèves, en collaborant pour résoudre les problèmes. Résultat heureux de cette approche dynamique, la participation des jeunes et des enseignants a augmenté dans de nombreuses écoles de la commission scolaire. Et l’initiative porte toujours ses fruits : à ce jour, l’ELP s’est associée à des équipes d’enseignants de toutes les écoles de la commission scolaire pour répondre aux besoins des élèves et des enseignants. Chaque collaboration a fait émerger un enseignant de première ligne, prêt à promouvoir (avec joie) les bienfaits de la coopération.

Adepte de la première heure, Mme Ovelson continue de défendre le modèle de perfectionnement professionnel de l’ELP : « C’est un processus ascendant, qui a gagné la confiance au fil du temps. L’apprentissage est aussi personnalisé et significatif pour les adultes que celui que nous visons pour les enfants. Nous voulons donner à chacun les moyens de s’améliorer. »

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2e prix : 10 000 $ commission scolaire Sun West de Rosetown (Saskatchewan)

2e prix : 10 000 $ commission scolaire Sun West de Rosetown (Saskatchewan)

Parce que la technologie est essentielle pour maximiser l’enseignement en zones rurales

« Vaste » est insuffisant pour décrire la commission scolaire Sun West de Rosetown. Son directeur de l’enseignement, Guy Tétrault, supervise 40 écoles réparties sur plus de 32 000 km2, avec des classes allant de la prématernelle à la fin du secondaire.

Pour M. Tétrault, 40 ans, vétéran des systèmes d’éducation de l’Alberta et de la Saskatchewan et fondateur de St. Gabriel, premier collège en ligne au Canada, la distance n’est pas un obstacle mais une solution : il veut faire des outils numériques la norme dans sa région. Si 15 écoles de la commission scolaire sont dans des colonies huttérites méprisant la technologie, le numérique est la clé qui permettra d’offrir aux 4700 autres élèves un programme égal à celui de leurs camarades en zones urbaines.

En septembre 2013, le conseil scolaire de Sun West a créé un fonds triennal d’un million de dollars pour encourager le personnel enseignant à mener des projets innovants améliorant l’apprentissage des élèves et l’enseignement. Ces initiatives se basent de plus en plus sur l’« apprentissage mixte », une approche en deux volets : apprentissage en classe, sous supervision, et utilisation d’outils en ligne. Les élèves aident à établir le moment, le lieu et le rythme de leur apprentissage. Cette approche personnalise l’éducation.

Une classe de la commission scolaire Sun West peut réunir un enseignant interagissant en personne avec une poignée d’élèves, des enfants plongés dans un des 115 cours en ligne créés par le Centre d’apprentissage à distance et un groupe travaillant en commun à un projet à l’aide de ressources en ligne. En 2014, près de la moitié des étudiants de Sun West étaient inscrits à des cours en ligne, du cours de gestion donnant droit à deux crédits de l’Université de la Saskatchewan au cours de sciences médico-légales.

Dans chaque école, un aide-enseignant aide les élèves à exploiter les ressources numériques. Tous les enseignants disposent de 15 jours de perfectionnement professionnel par an pour acquérir des compétences adaptées à l’enseignement au 21siècle et à l’emploi des derniers outils numériques… et contribuer fièrement à un nouveau modèle scolaire canadien.

« Avant le début de l’année scolaire, j’ai rencontré les 50 nouveaux enseignants de la commission pour leur demander ce que 2050 leur inspirait, déclare M. Tétrault. Ce sera sans doute l’année de leur retraite. Je leur ai livré le fond de ma pensée : la semaine prochaine, ils vont entrer dans leur école, parcourir ses couloirs et ses salles de classe. Ils auront échoué si, en 2050, ils partent à la retraite sans n’avoir jamais enseigné ailleurs. »

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3e prix : 5000 $ commission scolaire de division South Slave de Fort Smith (T.N.-O.)

3e prix : 5000 $ commission scolaire de division South Slave de Fort Smith (T.N.-O.)

Parce qu’un investissement régional est essentiel pour améliorer le taux d’alphabétisation

En quittant la Colombie-Britannique, il y a 28 ans, Curtis Brown ne pensait pas rester longtemps dans les Territoires du Nord-Ouest. « Pour bien des « gens du Sud », la province est une aventure. Ils n’imaginent pas en tomber amoureux », confie cet administrateur de la commission scolaire de South Slave (SSDEC). Il est resté et s’est engagé à s’attaquer aux problèmes des écoles éloignées du Nord : l’héritage des pensionnats (75 % des 1300 élèves de South Slave sont autochtones), les classes uniques à plusieurs niveaux, les ressources limitées et le grand roulement du personnel.

En 2006, selon les épreuves normalisées, moins de la moitié des élèves du SSDEC satisfaisaient aux normes d’alphabétisation et de calcul du gouvernement de l’Alberta. Le conseil a alors lancé Le leadership favorisant l’alphabétisation (L4L), une initiative adoptée par Curtis Brown et les enseignants des cinq communautés de la commission scolaire. Chacune des huit écoles du SSDEC a engagé un « conseiller en alphabétisation » pour guider les enseignants à travers une formation pratique visant à « enseigner, incarner, appliquer ». Les conseillers expliquent et mettent en pratique cinq stratégies clés (dont la lecture à voix haute qui, outre ses bienfaits évidents, permet d’encourager les enfants à parler de l’histoire qu’ils ont lue et d’en prédire la suite), puis guident les enseignants dans leur application. En 2013, les trois quarts des élèves de South Slave dépassaient la norme canadienne en lecture.

Encouragé par cette évolution significative, le SSDEC s’est fixé un autre but ambitieux : préserver les langues autochtones en consultant les aînés des communautés, en publiant plus de 200 livres en langues locales et en créant deux dictionnaires chipewyan. Depuis, la maîtrise linguistique des enfants de tous âges a augmenté de 18 %. Le sentiment d’appartenance est crucial dans les communautés du Nord, explique M. Brown. « Les élèves honteux de leurs origines réussissent moins bien en général. Nous aussi, si nous ne reconnaissons pas la richesse de connaissances des membres des communautés. »

Paraphrasant John F. Kennedy, Curtis Brown aime rappeler à ses collègues que L4L fonctionne car la réussite est un travail d’équipe. Ou, selon Marnie Villeneuve, enseignante et mère de Fort Smith : « Les spécialistes enseignent aux enseignants, qui enseignent à leurs collègues puis aux élèves, qui enseignent à leurs camarades et à leurs parents. » Dans la commission scolaire South Slave, l’éducation est un droit et une responsabilité, pour tous.

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